Lu sous la plume de François Sureau dans le Figaro :
"(…) il ne faut pas se demander à chaque épreuve si les morts ne sont pas morts «pour rien», si tel objectif limité justifiait les pertes, si l’on n’aurait pas pu procéder autrement. Dans une guerre, les soldats qui tombent dans les batailles décisives ne sont pas plus nombreux, et cela ne signifie nullement que la mort des autres ait été vaine. La nation doit autant au dernier tué de la Grande Guerre qu’aux morts de Verdun.
La grandeur, où il entre beaucoup d’humilité, du métier de soldat vient précisément de cette acceptation volontaire, par chacun, des combats parfois douteux, de la mauvaise fortune, des hasards de la guerre. Mais pour que ceux-ci soient pleinement assumés, le soldat doit pouvoir penser que les combats limités auxquels sa vie est suspendue participent d’un dessein, d’une politique d’ensemble auxquels le destin de la nation, même pour une part, se trouve lié.
La question de savoir si, pour l’Afghanistan, la stratégie de l’Otan est la bonne et si elle correspond à nos intérêts dépasse ma compétence. Je sais simplement que s’il n’est pas possible d’y répondre de manière convaincante, aucun effort de guerre durable ne pourra être poursuivi. Le soldat peut mourir, mais pas en victime de la figuration internationale. Il n’est pas quant à lui un acteur qui pourrait quitter la scène en excipant de doutes soudains sur la qualité de la pièce. Qu’il soit, comme on dit dans le vocabulaire moderne, un «professionnel» n’y change rien. Sans doute s’est-il voué de lui-même à ce métier au bout duquel il peut trouver la mort. Mais il n’a pas signé pour mourir autrement qu’au service de son pays dans une guerre susceptible d’être gagnée, cette victoire dût-elle être davantage politique que militaire (…)"
Marie
Bonjour à tous,
Je vous conseille un très bon livre sui vient de sortir sur le sujet: “Mourir pour l’Afghanistan” sur l’armée française en Afghanistan. Jean-Dominique Merchet, journaliste à Libération et grand spécialiste des questions militaires, analyse l’embuscade du 18 août 2008 qui a coûté la vie à dix soldats français. Il élargit sa réflexion à l’histoire et la géographie de l’Afghanistan. Un des chapitres est consacré à un article d’un journal afghan qui relate le combat et c’est vraiment intéressant.
Marie