Bernard Antony, rentré de St Jacques de Compostelle, raconte :
"La première est celle de la disparition de l’État espagnol. On ne marche plus guère en Espagne mais en Pays Basque, en Rioja, en Castille y Leon, en Galice. Les panneaux sans cesse rappellent que les chemins constituent un « itinéraire culturel européen » entretenu par l’Europe et le gouvernement autonome du lieu. Et en dehors de la Castille où certes l’on parle toujours le pur espagnol, qui est le castillan, on parle de plus en plus l’idiome du pays tel le galicien qui ressemble au portugais. Mais d’ailleurs au Portugal aussi le portugais s’efface devant les parlers locaux.
Les « micros-nationalismes » véhéments sont ainsi les plus sûrs alliés de l’eurocrassie triomphante qui ne voit aucun mal à leur maintien. Le folklore régionaliste n’émeut pas Mr Barroso. Il faut en effet toute la cécité des militants d’un nationalisme nain pour croire que des États lilliputiens pourraient agir efficacement, face au rouleau compresseur euro-mondialiste, pour le maintien des libertés fondamentales et d’une souveraineté effective."
c
C’est bien pour cela que les “identitaires”, même s’ils sont plein de bonnes intentions pour défendre l’identité française, doivent d’abord se dire français avant d’être régionalistes, sinon ils risquent de se faire manipuler et “bouffer” encore plus facilement.
Se servir des “minorités” a toujours été une stratégie de déstabilisation.
Certes il faut être enraciné dans le terroir mais se reconnaître dans une entité commune, d’autant plus, quand on habite dans un pays comme la France.
SD-Vintage
voici un argument purement européïste ! “Il faut en effet toute la cécité des militants d’un nationalisme nain pour croire que des États lilliputiens pourraient agir efficacement, face au rouleau compresseur euro-mondialiste, pour le maintien des libertés fondamentales et d’une souveraineté effective.”
Je renverserais l’affirmation : les indépendantismes ou autonomismes utilisent l’Europe pour gagner en indépendance. L’Espagne n’a pas attendu d’adhérer à l’Europe pour connaître de très fortes poussées parfois violentes contre la centralisation voire l’État espagnol. Il n’y a guère que la France à avoir connu une centralisation jacobine qui a fait disparaître quasiment toutes particularités régionales, de façon contrainte la plupart du temps. L’Allemagne était organisée en états indépendants il n’y a pas si longtemps, comme l’Italie.
Or les cultures de nos régions sont la culture de la France. En les faisant disparaître au profit de la “république”, on a fait disparaître l’identité de la France. Résultat, aujourd’hui on peut parfaitement se déclarer marocain et français, français de culture marocaine musulmane (mais pas marocain français de religion chrétienne au Maroc, ne poussons pas !).
Pour toutes ces raisons, le régionalisme des identitaires restera toujours très éloigné du nationalisme de certaines régions d’Europe. Le principe de subsidiarité ne s’oppose pas au régionalisme
xavier
Justement, tout ceci est un faux problème :
on nous explique qu’il faut défendre l’Etat Nation (dont l’apparition dans l’histoire de l’Europe est somme toute récente ) contre l’Europe et les régions et contre les micro – identités. Pour ma part, je considère que c’est l’Etat nation jacobin comme par exemple celui qui dirige la France qui est responsable de tous les maux de notre société : immigration, perte d’identité, effondrement économique, inversion des valeurs et de la morale, etc…
Il faut relire les deux patries de Viguerie.
Lorsque l’on voit la montée de la barbarie comme ce qui se passe tous les jours dans nos cités (et maintenant sur l’A13) je ne vois pas en quoin l’Europe est responsable.
Ce n’est pas l’Europe qui a obligé le premier ministre Chirac à légaliser l’avortement et le regroupement familial des travailleurs immigrés en 1974 mais bien la France, la France seule !
mme
Alors on va recommencer l’Histoire ?
Jean P.O.
Pas d’anachronisme ni d’anatopie, de grâce!
La première fois que je suis allé à Saint Jacques, c’était il y a vingt ans. Le chemin était déjà un chemin culturel européen. Donc rien de neuf. L’UE a subventionné depuis plus de vingt ans la remise en valeur du Camino et pour partie des associations jacquaires. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain…
Quant aux autonomies, plus encore que le Royaume Uni, l’Espagne a toujours été une aggrégation de royaumes. Relisez les titres officiels des rois d’Espagne.
La première tentative d’uniformisation et d’inspiration purement maçonnique et libérale a été celle du gouvernement (puissament anticlérical par ailleurs) d’Isabelle II auquel les Carlistes ont répondu en défenseurs de leurs lois forales propres et de la tradition…
Il en va de même des langues. C’est bien la France révolutionnaire et jacobine qui a nivelé les langues et les cultures quand le clergé (entre autre en Bretagne et au pays basque) défendait ces mêmes langues contre les hussards noirs de la république.
Nota: ce n’est pas le Galicien qui ressemble au Portugais mais l’inverse. C’est un effet direct de la Reconquista qui s’est faite du nord au sud. D’ailleurs, dans l’espagne d’antan, si le Castillan était celui d’une partie de l’administration centrale, celle de Navarre et de Guipuscoa était le… Gascon, le Catalan était la langue des affaires et le Galicien celle de la littérature et de la poésie.
Nemo
à PO .
Je suis tout à fait de votre avis !
Le régime des autonomies a été institué par la constitution de 78 . Les autonomies ont beaucoup plus de pouvoir que n’en ont les régions en France (il s’agit d’un mini- gouvernement provincial)
A l’époque l’Espagne ne faisait pas encore partie de l’Europe … Il est donc absurde de lier ces deux phénomènes : montée des régionalismes et euro-mondialisme .
Bernard Antony réécrit l’histoire pour lui faire démontrer sa propre thèse ….
Rodzic
C’est amusant cette faculté qu’on les nationnalistes à utiliser les arguments des europeïstes en les trouvant valables quand ça les arrange.
La France et l’Espagne sont des nation diversifiées, pas à cause du black blanc beur, mais parce que chaque région à une culture une langue. C’est la perte de ses identité voulu par la 3eme République qui a aboutit à la déchristianisation en France, et la droite nationnale, avec près de 100 ans de retard, s’attaque maintenant aux culture régionnales qu’hier elle défendai.