Une semaine après avoir participé à la marche pour la vie, le père Bernard a prononcé une homélie très forte à l'occasion de la fête de saint Vincent, patron du diocèse de Viviers en Ardèche, où se trouve la maison mère de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :
" (…) Notre monde est marqué par beaucoup de contradictions. Il n’y a pas que du mal, c’est évident. La générosité des secouristes pour venir en aide aux sinistrés d’Haïti en est la preuve. Mais, en même temps, comme nous le disions la semaine dernière, pourquoi ne venons-nous pas au secours des victimes les plus innocentes et les plus exposées : les enfants dans le sein de leur maman ? Pourquoi ces silences compromettants ? Pourquoi cette peur d’annoncer avec conviction la vérité : l’embryon dans le sein de sa maman est en enfant et tuer légalement cet embryon est un meurtre prémédité, disait Jean-Paul II ? Pourquoi avoir peur de dire, en tant que témoins du Christ, qu’une Loi civile qui légalise l’avortement est une Loi qui est en grave contradiction avec la Loi naturelle, dont le fondement est Dieu ! (…). Si l’avortement est un droit, il n’y a plus d’Etat de Droit puisqu’il est légalement permis de tuer une personne humaine innocente (…)
L’urgence est à l’éducation à la vérité, au bel amour et à l’observation de la Loi naturelle. Saint Vincent, avec les autres martyrs de son siècle, a refusé l’apostasie et l’idolâtrie (…) Notre situation n’est pas la même, mais n’est-elle pas plus grave ? L’Europe est en train de rejeter ses racines chrétiennes. Jean-Paul II et Benoît XVI nous l’ont dit et redit. Ils nous ont parlé de « conspiration contre la vie, de cultures de la mort et de dictatures du relativisme ». Si nous nous taisons pour soi-disant ne pas nous faire « récupérer » par tel ou tel parti politique, nous nous faisons de fait « récupérer » par les dictatures du relativisme. La tactique des dictatures a été rappelée par Jean-Paul II quelques semaines avant sa mort: « faire taire par la peur ». Que Saint Vincent nous aide à être fidèles à Jésus et à demander à l’Esprit Saint sa force pour être courageux !"
Intégralité de l'homélie :
La première lecture de la Fête de Saint Vincent, Patron du diocèse, a été choisie en fonction du mot « Vincens » = Vainqueur. Jésus dit, dans ce Livre de l’Apocalypse, qu’Il donnera la couronne de vie au Vainqueur. Le martyr du Christ est, aux yeux du monde, vaincus, puisqu’il a été mis à mort par ses adversaires, mais il est vainqueur aux yeux de Dieu. Il participe dès maintenant à la vie éternelle avec les Bienheureux dans le Ciel. Le don de sa vie va être très fécond : il est le grain de blé tombé en terre qui, en mourant, porte beaucoup de fruits, dit Jésus dans l’évangile.
L’occasion de cette Fête doit nous aider à réfléchir davantage sur la mission en notre temps de dictature du relativisme. Toutes les étapes de l’Histoire de l’Eglise ont été marquées par la persécution. Certaines périodes ont été plus virulents que d’autres, mais les disciples de Jésus ont vécu ce que leur Maître leur avait dit : « le disciple n’est pas au-dessus du Maître, s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ». L’Eglise nous invite à vénérer, prier et imiter les martyrs afin de vivre en fils et filles de lumière et non en collaborateurs du monde des ténèbres. Il faut du courage pour imiter les martyrs ! C’est vrai, il faut du courage, mais dans la lecture de matines, en ce jour, Saint Augustin nous disait que la source du courage de Saint Vincent n’était pas la personne du martyr mais la Personne d’un Autre. C’est bien Vincent qui souffrait mais un Autre souffrait en Lui. C’est bien Vincent qui parlait, mais un Autre parlait en lui. Qui est cet Autre ? Pour nous, c’est évident : cet Autre est le Saint Esprit ! N’oublions pas également le témoignage de Sainte Félicité : elle avait gémi en accouchant, quelques jours avant son martyre, on lui avait dit que ce serait encore pire lorsqu’elle serait livrée aux autres. Elle avait alors répondu que ce serait un Autre qui souffrirait en elle. Retenons la leçon en cette année du courage : Jésus nous a dit de ne pas craindre parce qu’Il avait vaincu le monde. Il nous a aussi dit que lorsque nous serions livrés à la contradiction, l’Esprit Saint nous inspirerait ce que nous aurions à dire. Ces paroles se sont réalisées pour tous les apôtres, elles se sont réalisées pour tous les martyrs. Pourquoi ne se réaliseraient-elles pas pour les chrétiens d’aujourd’hui ?
Nous devons prier et agir, en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, pour demander à Dieu – pour nous et tous les baptisés – des grâces de courage afin de donner le témoignage que Jésus attend dans le monde d’aujourd’hui. Notre monde est marqué par beaucoup de contradictions. Il n’y a pas que du mal, c’est évident. La générosité des secouristes pour venir en aide aux sinistrés d’Haïti en est la preuve. Mais, en même temps, comme nous le disions la semaine dernière, pourquoi ne venons-nous pas au secours des victimes les plus innocentes et les plus exposées : les enfants dans le sein de leur maman ? Pourquoi ces silences compromettants ? Pourquoi cette peur d’annoncer avec conviction la vérité : l’embryon dans le sein de sa maman est en enfant et tuer légalement cet embryon est un meurtre prémédité, disait Jean-Paul II ? Pourquoi avoir peur de dire, en tant que témoins du Christ, qu’une Loi civile qui légalise l’avortement est une Loi qui est en grave contradiction avec la Loi naturelle, dont le fondement est Dieu ! Une telle Loi a cette conséquence dont parlait Jean-Paul II dans l’évangile de la vie : elle obscurcit les consciences à un point tel que le mal est appelé « bien », que l’avortement est devenu un « droit ». Si l’avortement est un droit, il n’y a plus d’Etat de Droit puisqu’il est légalement permis de tuer une personne humaine innocente. Le fondement de l’Etat de Droit : la déclaration universelle des Droits de l’homme est ébranlée. Mère Térésa avait bien raison : si vous avez le droit de tuer le plus innocent des hommes par l’avortement, qui pourra vous empêcher de me tuer ?
L’urgence est à l’éducation à la vérité, au bel amour et à l’observation de la Loi naturelle. Saint Vincent, avec les autres martyrs de son siècle, a refusé l’apostasie et l’idolâtrie. Il a permis à l’Eglise de garder sa liberté et de ne pas se compromettre en se soumettant à un pouvoir politique païen qui obligeait ses sujets à adorer un Empereur déifié. Faire semblant de rendre un culte à l’Empereur, se taire lâchement, c’était se compromettre. Notre situation n’est pas la même, mais n’est-elle pas plus grave ? L’Europe est en train de rejeter ses racines chrétiennes. Jean-Paul II et Benoît XVI nous l’ont dit et redit. Ils nous ont parlé de « conspiration contre la vie, de cultures de la mort et de dictatures du relativisme ». Si nous nous taisons pour soi-disant ne pas nous faire « récupérer » par tel ou tel parti politique, nous nous faisons de fait « récupérer » par les dictatures du relativisme. La tactique des dictatures a été rappelée par Jean-Paul II quelques semaines avant sa mort: « faire taire par la peur ». Que Saint Vincent nous aide à être fidèles à Jésus et à demander à l’Esprit Saint sa force pour être courageux !
Sancenay
très belle homélie en effet qui saura toucher le coeur des jeunes et moins jeunes
défenseurs de la Vie.
Merci de tout coeur au Père Domini.
blb
Merci à Père Bernard Domini et à sa Communauté pour leur soutien. Jeunes ou moins jeunes, nous avons tous besoin d’entendre des messages aussi courageux, aussi forts et aussi vrais dans un temps où les consciences sont tellement faussées. Nous avons besoin d’entendre des telles paroles pour que les consciences soient rééduquées à la différence entre le Bien et le Mal. Que Jésus doit être heureux d’entendre de telles homélies, Lui qui n’aimait pas trop les tièdes !…