D’Aymeric Pourbaix dans France catholique :
Lutter pour réaffirmer les évidences. Nous en sommes là, avec le refus dans les débats médiatiques et politiques de reconnaître que le fœtus est un être vivant. La prophétie de l’écrivain Chesterton se révèle juste, qui affirmait : « On allumera des feux pour attester que deux et deux font quatre. On tirera l’épée pour prouver que les feuilles sont vertes en été. » Ces mots ont d’ailleurs été cités lors d’un récent congrès pour la famille en Italie, pour décrire la transformation en « dogme » du relativisme propre à notre époque. La preuve ? Dans les familles ou à l’école, le « Tu ne tueras pas » n’est plus un acquis.
Pierre d’angle
Mais l’idéologie n’a qu’un temps : « Un jour viendra où la lumière se fera sur cet angle mort de notre conscience collective », a affirmé ces jours-ci l’archevêque de Lyon en parlant de l’avortement. Angle mort qui pourrait devenir alors la pierre d’angle d’un renouveau de la société, sur des bases plus saines. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Simone Weil, la philosophe, chargée au sein de la France libre de réfléchir à une future Constitution, avait souhaité y introduire en préambule non plus la Déclaration des droits de l’homme (sans Dieu), mais les « besoins de l’âme ». Considérant, comme l’a montré un récent colloque de la Fondation du Pont-Neuf, que la notion de surnaturel est indispensable pour définir la condition humaine. C’est une bonne base de réflexion pour aujourd’hui.
En attendant, que faire ? Surtout ne pas se décourager, mais, comme y incitait Chesterton, se battre. Non seulement en luttant pour faire tomber les écailles de l’idéologie, mais aussi, de manière plus positive, par la promotion d’une véritable culture de vie, du début à la fin de l’existence. À commencer par les familles, c’est-à-dire par une éducation fondée sur les Dix Commandements, ainsi que par une éducation affective et sexuelle respectueuse du corps et du cœur humain, de sa grammaire et de sa beauté. Ensuite dans les écoles catholiques, par le maintien coûte que coûte de cette exigence, en résistant aux pressions sociales et mondaines…
Par une bonne formation enfin, à tout âge, car l’idéologie matraquée par les médias depuis 50 ans prospère sur le terreau de l’ignorance. Il existe désormais une littérature et des ouvrages, disponibles sur Internet, qui permettent de ne plus méconnaître l’enseignement de l’Église sur la vie et la famille, d’une richesse incommensurable. Sans compter votre hebdomadaire, dont l’ambition est d’accompagner cette formation semaine après semaine.
Il s’agit aussi d’entrer dans cette bataille en ne comptant pas seulement sur nos propres forces, mais à la suite du Christ, en s’appuyant sur sa puissance de Vie. Car « il est le Dieu des batailles de la vie », écrivait le Père Mateo Crawley-Boevey, membre de la congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie (Picpus), même si cela implique de passer par le désert, par des tempêtes et par la Croix, qu’il est vain de vouloir esquiver. En sachant que « les défaites apparentes préparent les victoires à venir », à commencer bien sûr par la première d’entre elles, la Résurrection de Pâques.