Un accord de coalition a été signé le 3 décembre 2018 au Luxembourg par les trois partis qui ont formé le gouvernement à l’issue des élections législatives du 14 octobre 2018.
L’ancienne coalition a été reconduite : elle se compose du LSAP (parti socialiste), du Parti démocratique (libéral, traditionnellement lié aux milieux franc-maçons) et les Verts.
Ces trois partis ont obtenu 31 sièges sur 60, alors même qu’en nombre de voix ils sont minoritaires. Le mode de scrutin est complexe et s’appuie sur un scrutin proportionnel plurinominal de liste, avec possibilité de panachage et de vote préférentiel.
Le nombre d’électeurs inscrits est de 259.887. Le taux d’abstention a été de 10,39% (le vote est normalement obligatoire). Si l’on tient compte de l’abstention et des votes nuls ou blancs, seuls 216.024 électeurs se sont effectivement exprimés. Au 1er janvier 2018, la population totale était de 602.005 personnes, les citoyens luxembourgeois en représentant 52% (il faut observer ici que la population luxembourgeoise est vieillissante, le nombre de décès dépassant parfois celui des naissances – la situation démographique n’est stabilisée qu’à coup de naturalisations : 9.030 en 2017, 7.140 en 2016, 5.305 en 2015…).
Pour revenir au scrutin, au total, 3.529.837 voix ont été exprimés. Les trois partis de la coalition ont rassemblé 1.752.215 voix (moins de la moitié des voix exprimés), écartant pour la deuxième fois le principal parti, le Parti chrétien-social, qui a lui seul a obtenu 999.360 voix, soit un million.
Il faut dire que le Parti chrétien-social a mené une campagne calamiteuse et ne parvient plus à mobiliser son électorat vieillissant. A noter que ce parti, de tradition catholique, ne se réfère quasiment plus à ce qui était au coeur de sa doctrine et de son action. Il devient en effet difficile de distinguer le chrétien-social du libéral, par exemple.
Le programme contenu dans l’accord de coalition est un programme extrêmement libéral, à tous points de vue, reflet d’une anthropologie fondée sur le seul individualisme. En voici des extraits :
Droit de la famille: filiation, procréation médicalement assistée, gestation pour autrui, adoption, accès aux origines
La modernisation du droit de la famille sera finalisée. Les travaux parlementaires sur le projet de loi portant réforme du droit de la filiation n°6568A seront poursuivis. Cette réforme vise la disparition des différences entre filiation naturelle et filiation légitime.
Avec cette réforme sera également créé un cadre légal clair pour l’établissement de la filiation des enfants issus d’une procréation médicalement assistée avec ou sans tiers donneur (dite PMA exogène ou endogène). La PMA réalisée après le décès du conjoint (dite PMA post mortem) sera également autorisée.
Seront également entérinés les concepts de co-maternité et co-paternité. L’accessibilité aux techniques de PMA sera garantie aux personnes ayant ensemble ou seul un désir d’enfants. L’introduction d’un nouvel acte d’état civil (dénommé « acte de parentalité ») permettant au/aux parent(s) non biologique(s) de reconnaître l’enfant, permettra sous certaines conditions la reconnaissance d’enfants nés de gestations pour autrui (GPA) réalisées à l’étranger et l’inscription des deux personnes de même sexe comme parents sur l’acte de naissance de l’enfant.
Cette réforme introduira le principe que l’enfant a le droit d’avoir, dans la mesure du possible, accès à ses origines. Le Gouvernement prendra rapidement une initiative législative en vue de la mise en œuvre des modalités d’exécution de ce principe général visant à introduire un accès aux origines des enfants en cas d’adoption ou de PMA avec tiers donneur.
La réforme du droit de l’adoption sera poursuivie.
Transsexualité, intersexualité
La possibilité d’inscrire une troisième option dans le registre de l’état civil sera examinée. Les interventions chirurgicales ou médicales chez les mineurs incapables de discernement et chez qui le sexe biologique ne peut pas être clairement déterminé seront interdites par la loi, sauf les cas de nécessité vitale.
Cannabis récréatif
Une législation portant sur le cannabis récréatif sera élaborée. Les objectifs principaux en seront de dépénaliser, voire de légaliser sous des conditions à définir, la production sur le territoire national de même que l’achat, la possession et la consommation de cannabis récréatif pour les besoins personnels des résidents majeurs, d’éloigner les consommateurs du marché illicite, de réduire de façon déterminée les dangers psychiques et physiques y liés et de combattre la criminalité au niveau de l’approvisionnement. A cette fin, il s’agira d’instaurer sous le contrôle de l’Etat une chaîne de production et de vente nationale et de garantir ainsi la qualité du produit.
Les recettes provenant de la vente du cannabis seront investies prioritairement dans la prévention, la sensibilisation et la prise en charge dans le vaste domaine de la dépendance.
La société luxembourgeoise était riche de son christianisme et attachée au catholicisme. Cela appartient au passé et la question est de savoir s’il y aura dans ce pays des personnes dotées de l’énergie nécessaire et d’une pensée claire pour le rechristianiser. Le pessimisme est de mise, faute d’une combativité que l’on trouve par exemple en France ou en Italie.
La société luxembourgeoise était riche de son christianisme et attachée au catholicisme. Cela appartient au passé et la question est de savoir s’il y aura dans ce pays des personnes dotées de l’énergie nécessaire et d’une pensée claire pour le rechristianiser. Le pessimisme est de mise, faute d’une combativité que l’on trouve par exemple en France ou en Italie.