L’acmé. Le point d’orgue : après plus de trois ans d’exercices oratoires divers et multipliés, adresses aux Français, allocutions, présentations, hommages, commémorations, pensez donc : 2h20 du Président Macron qui dialogue dans un live exceptionnel avec la communauté Brut (surtout dans un contexte de lutte contre le communautarisme) ! M.Macron l’a dit, il ne considère pas la jeunesse comme une cible électorale. Nous voilà rassurés. Surtout quand il ajoute : « Les jeunesses françaises sont plus exigeantes que les autres en terme d’authenticité ». Ceux qui pensent que ça pourrait être racoleur ont mauvais esprit.
D’abord, un mot sur le partage de ce temps : 45 minutes sur les violences policières ; puis 30 minutes sur la laïcité, la place des immigrés et qu’est-ce qu’être Français ; 25 minutes sur le Covid (et la réouverture des facultés), 20 minutes sur l’environnement. Pour terminer par 20 minutes sur du divers (place des femmes dans la société, les sans-abri, le sort des Ouïghours). Du positif ? De la hauteur ? De la vision ?
D’autant plus que M.Macron apporte à son auditoire une vue tout à fait désespérante du monde (54’) :
« Cette génération qui est née avec le terrorisme des tours, qui s’est pris une des plus grandes crises économiques et financières en 2007-2008, après a pris le terrorisme ; qui est la génération qui a eu à connaître la conscience du drame climatique et qui maintenant vit à la fois le terrorisme qui revient dans notre pays, la plus grande pandémie qu’on a vue ces dernières décennies. Il y a quand même de quoi se poser des questions personnelles et géopolitiques ».
A cela, il faut rajouter la violence, qu’il cite souvent, les précarités diverses y compris la schiappienne précarité menstruelle. Reconnaissons qu’il évite quand même de parler du formidable déséquilibre économique et social qu’il a soigneusement créé et entretenu par sa gestion de la crise sanitaire.
Pendant ces 2h20, nous avons retrouvé tous les incontournables tant de la rhétorique que de la pensée macroniennes mais en encore plus développés. C’est ce qui fait l’intérêt de l’entretien. Comme c’était long, pour permettre un répérage à ceux qui parfois pourraient douter des dires présidentiels, nous avons indiqué des nombres figurant sous la forme suivante (23’) pour retrouver le moment de l’entretien présidentiel auquel les propos rapportés ont été prononcés. De plus, nous avons entrecoupés les larges extraits de quelques commentaires et illustrations.
Les incontournables de la rhétorique macronienne :
- Les « Moi, je pense que » sont bien sûr nombreux. On ne les a pas comptés. Et reprendre 2h20 de discours macronien pour arriver à ce décompte était au-dessus de forces humaines moyennes…
- Les Celles-zé-ceux et toutes-celles-zé-tous-ceux (là, on a compté : environ 25), les policières zé policiers (une petite dizaine), les femmes zé les hommes, chacune-né-chacun, certaines-zé-certains et un exceptionnel je respecte les chinoises-zé-les chinois», qui rendent l’audition d’un développement macronien à peu près aussi agréable que la lecture en écriture inclusive d’un tweet d’Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris en charge de… l’agriculture..
- Des emballements dans l’expression orale qui embarrassent : est-ce simplement une maladresse d’oser dire « le jeune homme qui a été assassiné» (49’) en parlant du tchétchène abattu après avoir décapité M.Paty ? En tout cas, cela permettrait de commencer à comprendre ce qui s’est passé en Tchétchénie pour l’enterrement de ce jeune homme :
- Que signifie « ce sont des histoires en fait avec plein d’harmoniques» en parlant des destins des immigrés arrivés en France ?
- Dire « Je veux remettre de l’enseignement de l’arabe» signifie-t-il qu’il y en a eu beaucoup et qu’on l’a supprimé ?
- Que signifie, là-aussi, l’expression « La France est un pays-monde en quelque sorte» ?
- Est-il bien sérieux de proposer : « Si on fait des contrôles [de police] en proposant qu’il y ait des citoyens témoins qui soient là, membres d’association, on peut recréer la confiance» ?
- A propos de l’article 24 de la proposition de loi de sécurité globale et des accusations de diminuer les libertés en France (44’), est-il raisonnable (« On n’est pas la Hongrie, la Turquie ou autres ») de mettre ces deux pays dans le même sac ? Au risque de s’attirer le tweet ci-dessous, provenant d’une organisation sans doute plus proche du gouvernement hongrois que de Georges Soros :
- Que signifie enfin : « Très sincèrement, en France, est-ce que les libertés sont réduites ? … On a décidé de les réduire pour faire face à l’épidémie. Ca oui, malheureusement pour nous tous et je suis le premier à le regretter. Mais c’est ce qui nous a permis de tenir et de l’agacer [sic. C’est ce qu’on a compris] cette épidémie» ?
- Un dernier point sur le phrasé macronien : même pour de l’oral, il est relâché, et le mettre par écrit implique de temps en temps d’accepter une syntaxe très approximative.
Les incontournables de l’analyse macronnienne : Tellement nombreux. Essayons d’aller dans un mode crescendo, du quasi-anecdotique au fondamental par rapport à ce qui nous importe, la France.
L’usage des plateformes internet. L’alpha et l’omega de toute politique macronienne pour laquelle il n’y a pas de problème qui ne soit soluble dans un Numéro Vert. Dans l’entretien, cet usage est cité à propos des aides pour les jeunes (« D’abord un conseil : il y a une plateforme qui a été créée, Un jeune, une solution, qui est vraiment très bien faite et très simple »), à propos des violences faites aux femmes (« on a la plateforme 3919 ») et l’annonce (sur laquelle on revient plus loin) de la mise à disposition à partir de janvier 2021 d’une « plateforme nationale avec un numéro d’appel » [sans doute un exploit technologique] pour permettre la dénonciation des contrôles d’identité jugés discriminatoires.
La mobilisation d’un pognon de dingue : sur l’écologie : « on a mis beaucoup d’argent » ; rappel des deux milliards d’euros dépensés par an sur l’hébergement d’urgence ; rappel du programme « un jeune, une solution » doté de 6,5 milliards d’euros. L’argent comme s’il en pleuvait.
L’islam, ce n’est pas un problème (1h06’). C’est ce que dit M.Macron [en réponse à la question : « Il y a une question qui remonte beaucoup, c’est la critique de l’islam » (et la journaliste d’évoquer alors l’affaire Mila et les menaces de mort)] :
« La France n’a pas de problème avec l’islam, elle a même une relation de longue date ; nous sommes un des premiers pays à avoir traduit le coran. Nous sommes un pays qui a toujours eu un dialogue avec des théologiens de la religion [M.Macron en profite pour mettre sur le même plan deux situations pourtant sans commune mesure]. Nous avons aujourd’hui en France une situation, qui est une situation là aussi de violence permanente, qui donne le fait qu’une jeune fille va dans une émission grand public chanter avec le voile, elle est conspuée, elle doit partir, Mennel ; et que, quand vous avez une jeune fille qui est critiquée sur les réseaux sociaux, elle est harcelée, elle ne peut plus aller dans une école, Mila [Le point principal à savoir les menaces de mort est discrètement laissé de côté par M.Macron]. Ca vous montre notre forte violence dans la société et le moins bon usage des réseaux sociaux et de la violence qui s’est installée autour de la religion et en particulier de l’islam [Et ça, c’est fort, parce que ce n’est pas l’islam qui a installé la violence, c’est la violence qui s’est installée en particulier autour de l’islam, qui devient presque victime]. Mila est la victime de quoi ? De gens qui considèrent qu’en France on n’avait pas le droit de critiquer une religion ».
« Des gens » ? Lesquels ?
M.Macron est ensuite (49’) interrogé sur le projet de loi en préparation sur les principes républicains, avec la constatation de départ de jeunes éduqués à l’école publique et qui sont embarqués dans le djihadisme et la question associée : « Qu’est-ce qu’on a raté ? »
Réponse :
« Le jeune homme qui a été assassiné, qui a commis cet acte terroriste à l’égard de Samuel Paty, était certes d’origine étrangère, mais il était sur le sol français depuis qu’il était tout petit… Le mal est en nous. Et donc quelque chose s’est installée dans nos civilisations, dans nos sociétés qui fait que certains de nos jeunes ou moins jeunes sont attirés par quelque chose qui va les séparer du commun [et ce quelque chose, c’est quoi ? Pas l’islam, mais : ] Cette idéologie islamiste, et pas islamique, islamiste, c’est-à-dire ceux qui utilisent la religion qu’est l’islam, font une idéologie qui consiste à dire : les valeurs de la république ne sont plus les miennes » (52’)
L’islam est tellement peu un problème qu’à un moment, M.Macron se laisse aller à dire à propos des résultats de la convention citoyenne sur le climat : « je ne vais pas dire parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc, c’est la bible ou le coran ou que sais-je. Dans la période si tendue qu’on connaît, je préfère pas prendre même ces comparaisons ». Vous croyez qu’il craint vraiment les réactions de catholiques même traditionalistes (vous savez, ceux quand même capables de faire la différence entre le nombre 30 et le pourcentage 30%) ? Alors, d’où vient cette violence (évoquée à de nombreuses reprises dans l’entretien) ?
On comprend que la violence vient de ces Français (mais lesquels ? De souche ?) violents, racistes, discriminateurs, pas bienveillants du tout et manquant de reconnaissance. Et les policiers forcément leur ressemblent (21’).
Bien évidemment, on ne vous mentira pas, à aucun moment M.Macron ne parle ainsi : de ces Français qui se sentent appartenir à l’histoire de France, ceux qui aiment la culture et la civilisation françaises ceux qui sont de pensée française, d’esprit français. Les Français de souche quoi, avec même –pour parler comme E.Zemmour- les Français de branche. En réalité, on a même l’impression que ces Français sont invisibles pour le Président de la république, inexistants, sauf sous forme d’insuffisances et de défauts :
« Il y a de la violence dans la société. Il y a du racisme dans la société aujourd’hui en France, c’est un fait ».
M.Macron tente cependant une analyse :
« La société est devenue plus violente et la police est embarquée dans ce cycle de violence. Pourquoi il y a de la violence dans les quartiers ? A cause du trafic, des stups ».
Et de rappeler son plan stup « pour essayer d’aller à la racine, pour calmer [sic !] les choses… Ensuite, on a de la violence urbaine qui s’est installée… On a vu partout en Europe cette violence monter ». C’est comme pour la gestion du covid : si c’est partout en Europe, c’est qu’on n’y est pour rien en France.
Mais M.Macron quitte vite la drogue pour revenir à ces Français qui eux ne sont pas immigrés mais sont si discriminateurs :
« Quand j’écoute les jeunes ou moins jeunes, en tout cas, celles et ceux qui ont une bonne raison d’être discriminé parce qu’ils sont maghrébins, maghrébines ou d’origine maghrébine, parce qu’ils sont noirs, leur couleur de peau, leur allure, leur quartier, tout fait que tout est prédisposé, ils se sentent discriminés. Et ça commence comme ça… C’est vrai qu’aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé, et encore plus d’ailleurs quand on est souvent un gars. Parce qu’on est identifié comme étant un facteur de risque, de problème ».
Comme le remarque M.Zemmour (Face à l’info, CNEWS, le 7/12) :
Et encore M.Bilger de faire remarquer :
« Le président de la République a dénoncé les contrôles au faciès. Il devra expliquer cependant comment, dans certaines cités sensibles où la police est généralement très mal accueillie, contrôler des Blancs quand il n’y en a pratiquement pas un seul ou inventer une couleur de délinquance qui répondrait à son humanisme ? »
Ces Français qui n’ont pas le talent d’être immigrés, en plus ne sont pas accueillants (54’) :
« Moi je pense que notre société, en particulier notre pays qui a ce rapport très particulier à l’Afrique et à l’histoire, n’a pas pensé son passé [pas accueillants et donc stupides pour compléter le tableau… Chacun sait bien que l’histoire n’est pas une passion française. En Algérie, c’est sans doute mieux]. Ce n’est pas non plus une culture de l’excuse. C’est une culture de la vérité. Nous avons des millions de nos jeunes et moins jeunes qui sont issus, soit en première génération, en deuxième ou troisième , du continent africain. Et je pense qu’on n’a pas su leur parler. Leurs parents sont souvent venus d’ailleurs pour des raisons économiques, pour aider à reconstruire la France, pour faire les métiers les plus ingrats qu’on ne voulait plus faire. On ne les a pas d’ailleurs toujours très bien reconnus et traités, pas formidablement intégrés. On les a souvent mis dans les mêmes quartiers ».
Du coup :
« Ceux qui ont cette idéologie [islamiste] prospèrent sur quoi ? Eh bien, sur nos échecs, et nos échecs, c’est le ressentiment qui est né d’une partie de la population pour des raisons culturelles, historiques, c’est-à-dire l’échec de l’intégration à la française, qui est une construction imaginaire qui est au fond « qu’est-ce que c’est qu’être français ?… On a laissé penser à beaucoup de nos jeunes ou moins jeunes qu’au fond ils n’étaient pas une part de France… C’est ces discriminations à l’embauche, au logement, elles nourrissent ce ressentiment. Et un moment, tout ça, rien de tous ces facteurs ne justifie ni ne permet d’excuser ce terrorisme. Mais il permet de l’expliquer pour partie et de le déconstruire » (52’).
Alors comment s’étonner après des violences policières et des contrôles au faciès ? Parce qu’il faut vous dire, les trois animateurs de l’émission n’ont eu de cesse de faire prononcer à M.Macron l’expression :
« Vous n’avez pas dit, vous n’avez pas utilisé le terme de violences policières ».
Alors M.Macron de répondre :
« Je n’ai aucun problème pour dire qu’il y a des violences policières, mais je n’aime pas donner crédit à un concept. Il y a de la violence dans la société. Il y a du racisme dans la société aujourd’hui en France, c’est un fait. Et donc, comme on a une police qui est à l’image de la société, on a des membres de la police qui ont des comportements violents qu’il faut pouvoir traquer et sanctionner et qui ont des attitudes racistes qui ne sont pas acceptables. Mais est-ce que pour autant, c’est l’institution qui est concernée ? Je réponds non. Je fais ce distingo entre des individus et on doit corriger ça, et être intraitable, et une institution et un ensemble… On veut installer l’idée qu’il y a une violence consubstantielle à la police. Je suis contre ça, d’abord parce que ce n’est pas vrai. C’est une manipulation. Je n’ai pas de problème à le redire. Mais je veux le déconstruire. Il y a des violences de policiers, c’est tout à fait vrai ».
Et plus loin : « je n’ai pas de pudeur de gazelle sur le sujet. Je suis prêt à parler de violences policières » (26’)
C’est là que resurgit la fameuse plateforme internet. En effet, pour empêcher la violence policière, M.Macron copie M.Darmanin en citant la nécessité de revoir formation et encadrement sur le terrain des forces de l’ordre. Mais il ajoute :
« troisième chose, mettre de la transparence. C’est la généralisation de la caméra. On a besoin aussi d’avoir davantage de médiateurs qui vont aider à la désescalade, qui vont parler, un entre-deux ».
Et enfin le clou face à la discrimination :
« Le seul moyen de bouger, c’est de faire ce qu’on a su faire sur d’autres violences ou d’autres sujets sensibles, c’est de mettre en place une plateforme commune pour que les gens puissent dénoncer de manière très simple et nationale (23’). Et donc, ce qu’on va mettre en place à partir de janvier prochain, c’est deux choses : D’abord, un grand sondage. SOS Racisme l’avait proposé il y a quelques mois. On a trop tardé à le faire. Un grand sondage à partir de janvier, sur une plateforme internet, où les gens pourront aller dire en quoi ils sont discriminés et où ; contrôle au faciès, logement, emploi, le quotidien de la vie. La deuxième chose, sur les contrôles, on va mettre en place une plateforme nationale avec un numéro d’appel, la possibilité de signaler et ce sera géré par l’Etat, le défenseur des droits et les associations compétentes en la matière, en particulier la LICRA. C’est une plateforme de signalement…. On va le mettre en place début janvier. Ca va prendre du temps, comme tous les grands changements sociaux »…
C’est ce que Mme Schiappa, qui a quitté la précarité menstruelle pour la citoyenneté, appelle dans une réponse à un député le 8 décembre « manifester son soutien à l’institution qu’est la police républicaine », accusant même le député l’ayant questionnée de « jeter de l’huile sur le feu et d’attiser les divisions et les haines ».
Etre immigré ou d’origine immigrée (d’Afrique s’entend), c’est une chance pour la France. Et d’abord, ces personnes parlent souvent arabe et c’est une richesse. M.Macron le dit et le répète :
« On a énormément de jeunes dont les familles parlent arabe, parfois les deux parents, dont la culture familiale est en langue arabe, et qui à l’école ont le français. Ils vont quand même continuer à perfectionner leur langue maternelle, familiale, ben du coup à l’extérieur, parce que la république leur offre peu d’enseignement en arabe. On est en train d’améliorer les choses, les chiffres s’améliorent ».
Petit rappel de l’article 2 de la Constitution française :
Retour à M.Macron :
« Il y a des associations qui de temps en temps vont leur expliquer un projet séparatiste et utilisent l’enseignement de l’arabe pour les détourner de la république. Et moi, je crois à ce que j’appellerai une politique de reconnaissance (58’). Quand vous connaissez l’arabe, ou que votre famille parle arabe en France, c’est une chance pour la France ».
Suscitant la réaction de M.René Chiche, professeur de philosophie et vice-président d’un syndicat de professeurs :
M.Macron continue sur sa lancée :
« Ca a quelque chose à apporter à notre pays, dans la vie de tous les jours, pour connaître la littérature, pour l’enseigner à d’autres, pour pouvoir voyager, pour pouvoir commercer, pour rendre le pays plus fort. En quelque sorte, on a refoulé les langues étrangères de celles et ceux qui étaient issus d’autres pays, qui appartenaient à des diasporas. C’est vraiment un processus de refoulement. Je veux remettre de l’enseignement de l’arabe qui est une des langues parlées par ces jeunes dans leur famille, dans la république pour éviter que ce soit détourné par d’autres mais aussi pour reconnaître cette part ».
Il passe ensuite au sujet d’un travail de réconciliation des mémoires :
« il faut avoir une histoire partagée, sinon ces mémoires ne se parlent plus. Et moi je pense, c’est d’expliquer à toute cette jeunesse qui se chercher de dire d’abord : « la république vous reconnaît. Vous êtes des enfants de la république et vous êtes une chance pour elle. Et donc votre histoire individuelle est une partie de notre histoire collective »».
Remarque là encore pleine de bon sens de M.Messiha :
M.Macron enchaîne :
« Au fond, quand on parle d’identité française, cette identité, c’est la grande histoire qu’on connaît tous, mais c’est aussi des tas d’histoires tressées que toute cette jeunesse porte par son aventure familiale. Et donc il faut savoir reconnaître ces mémoires, les partager. Et donc la reconnaitre dans nos programmes d’histoire beaucoup mieux qu’on le fait ; la reconnaître dans nos musées, la reconnaître aussi avec tout le débat sur les statues ».
Autre commentaire pertinent d’E.Zemmour :
« Il y a une histoire de France et devenir Français, c’est s’approprier cette histoire de France. Les enfants de l’immigration italienne ne nous ont pas bassinés parce que François 1er les avait envahis, parce que Louis XII les avait envahis, parce que Bonaparte les avait envahis. Ils n’ont pas demandé une reconnaissance. Les enfants de l’immigration italienne se sont appropriés l’histoire de France, ont estimé que Bonaparte était leur grand homme, que François 1er était leur grand roi. C’est ça, devenir Français. Ce n’est pas imposer sa propre histoire aux Français. Ca, ça s’appelle une colonisation »
M.Macron poursuit :
« Il y a toute une part de notre histoire collective qui n’est pas présentée. Il y a toute une part de notre histoire qui parle à une jeunesse qui est noire, qui est d’ailleurs, noire venant d’Afrique ou noire ultra-marine, maghrébine ; ils ont leurs héros. On ne les a pas reconnus, on ne leur a pas donné une place ».
La part d’Afrique que la France a en elle, on aura reconnu une obsession macronienne qui l’amènerait presque à parler comme un vulgaire quatrième arbitre de match de football en compétition UEFA :
« Ce que je voudrais, c’est que justement les historiens mais aussi notre jeunesse et toutes celles et ceux qui se retrouvent dans ces histoires un peu fragmentées, fracturées, mais qui pour moi sont une richesse parce que ce sont des histoires en fait avec plein d’harmoniques, qu’ils puissent les choisir » (1h02’)…. Moi, j’aimerais qu’il y ait une sorte d’appel à la contribution collective et qu’on essaie d’identifier 300 à 500 noms et que d’ici au mois de mars, on les ait ; que ce soit nourri par toute la jeunesse et ceux qui ont une conscience civique. Et qu’au mois de mars, on puisse avoir une espèce de catalogue des 300 ou 500 noms de ces héros et qu’on puisse décider ensuite d’en faire des rues, des statues. C’est comme ça que les choses changent ».
Dernière interruption de M.Zemmour :
Et au final, qu’est-ce qu’être Français ? Ben, c’est un projet (1h09’) :
« On tourne autour d’une question : qu’est-ce que c’est qu’être français aujourd’hui ? D’abord, c’est participer à un projet et à une citoyenneté. On n’est pas un pays où il y a le droit du sang, et être français, ce n’est pas une couleur et ce n’est pas une religion. Premier point. C’est une histoire qui a été nourrie par la religion catholique, l’apport du protestantisme ensuite, l’apport du judaïsme et plus récemment l’apport de l’islam [on a certainement le droit d’être impressionné par le calibre intellectuel des fulgurances macroniennes]. Et donc qui a connu différentes religions mais qui s’est construit comme un projet ; et être français, c’est d’abord être un citoyen, adhérer à des valeurs, liberté, égalité, fraternité, laïcité. Être français, c’est ensuite habiter une langue savoir la manier, la comprendre, l’enrichir. Parce que la France s’est faite par deux choses, la langue et l’état. Être français, c’est du coup adhérer à ces valeurs pleinement et en même temps habiter cette langue et cet état, et donc appartenir à une histoire qui est enrichie de toutes vos histoires, venant de tous les continents, parce que la France est un pays-monde en quelque sorte ».
Vous aurez remarqué que, tout d’un coup, être Français, c’est aussi savoir habiter une langue. Mais alors, on y revient, pourquoi vouloir habiter l’arabe ?
Enfin, M.Macron de conclure :
« Cette génération est la génération de l’exigence, de l’inquiétude légitime. On a cette inquiétude sur l’emploi et sur sa vie sentimentale. Et en plus sur sa vulnérabilité. Comment transformer son besoin de sens en engagement ? … que cette génération engagée soit une génération du faire. Et je veux être un allié sur les sujets qui sont les vôtres. Pour chacune et chacun arriver à bâtir ce que c’est qu’être français. C’est notre plus grand défi ».
M.Macron veut être un allié. Contre qui ? Et aurait-il oublié qu’il était le Président de la République ?
On aura remarqué pour conclure que les immigrés ont fait l’effort de se fondre dans la communauté nationale, ont accepté sa culture et son mode de vie et réussissent même dans des conditions sociales parfois fragiles à rester bien élevés, comme on disait autrefois (ce qui n’exclut pas l’ambition bien au contraire), ne sont guère évoqués par M.Macron. Ils pourraient aussi bien se sentir humiliés de voir un Président cultiver la victimisation, entretenir le ressentiment, rejeter quasi exclusivement les actes les pires sur le dos des Français et au final apprendre que leur choix aura été de s’intégrer à une communauté nationale de racistes, violents, méchants et discriminateurs.
On aura remarqué la pauvreté intrinsèque des analyses de M.Macron. Le dynamisme musulman mondial, apportant fréquemment soutien idéologique et financement, n’entre jamais en ligne ce compte. Ni la violence intrinsèque de l’islam. Ni la question du nombre, celui des immigrés à intégrer et qui pèse sur des structures censées aider à l’intégration à commencer par l’éducation nationale. Il y a juste à deux moments : « La pression migratoire continue. On a un vrai sujet de ce côté-là ». Mais ce vrai sujet ne semble pas intéresser. Et « Le droit d’asile est détourné par des réseaux, des trafiquants. Ca, on doit le stopper sinon on sera toujours débordé ». On sait que ce n’est qu’un vœu pieux.
Rien dans l’entretien sur le rôle structurant de la famille, pour un auditoire pourtant encore jeune et sans doute dépendant pour beaucoup de sa structure familiale.
Rien bien sûr, au pays des « moi, je pense que », sur une quelconque expression d’une volonté ou d’un assentiment populaire (c’est-à-dire du peuple).
Il se trouve que, presqu’au même moment, M.Macron a prononcé le 11 novembre un hommage de la nation à Maurice Genevoix et à « Ceux de 14 » et le 26 novembre un discours à l’occasion de l’hommage national à Daniel Cordier. Les mots qui reviennent le plus fréquemment dans ces deux discours en hommage à des hommes qu’on peut qualifier de grands Français, sont : Amour, Combat, Patrie, Destin, Courage, Terre. Et aussi Devoir, Sacrifice, Dépassement, Idéal, Honneur, Mission. Tous ces mots qui justement manquent si cruellement dans ses propos à destination de la jeunesse.
Alors pourquoi M.Macron semble-t-il considérer que son auditoire BRUT n’est pas capable d’entendre les mots significatifs de la grandeur française ?
Pitch
Je suis loin d’être un défenseur de la pensée macronienne, mais en toute honnêteté, s’agissant de la phrase maladroite, je pense que Macron a dit “le jeune homme qui a été assassinER”, synonyme de “qui est allé assassiner Samuel Paty”.
Surtout qu’il complète sa phrase ensuite.
DUPORT
Macron parle pour parler, il ne faut pas chercher à comprendre ce qu’il raconte car derrière il n’y a pas de pensée, c’est juste un acteur de second rang qui répète des phrases apprises par cœur.
Macron c’est cela :
https://www.youtube.com/watch?v=LnPkzoUZfu0
Le professeur Adriano Segatori n’a pas eu besoin de chercher loin
sivolc
Heureusement les remarques de Zemmour, Messiha, Chiche etc….allègent la tartine logorrhéique du mauvais comédien qui est à la tête de l’état français, enfin de la république française, mais pas le moins du monde de la France.
2018
Vous remarquerez qu’Audrey Pulvar écrit “casseurs” et pas “casseur.se.s”.
C’est tellement grotesque que ça finit par être drôle.
CPRMJ
Bravo, Bravo mille fois !
Un article passionnant et particulièrement documenté,
cette étude mérite d’être lu par tous ceux qui se posent des questions, à commencer par ceux qui donnent des réponses à des question stupides ou inutiles (les médias !!!)
La situation est grave, on connait la destinée de l’homme de paille qui voulait trop briller.
ps : A faire suivre aux amis pour qu’ils rejoignent le Salon Beige !
Pierre-Jean
Excellent article (est-il de vous Michel Janva ? ), qui m’incite à répondre positivement à l’appel aux dons de Guillaume de Thieulloy.
Gaudete
Bla bla bla bla, pour enfumer dire quelque chose et son contraire, il n’est pas président de la république il est président de la ripoublik et est le chef des ripoux qui trafiquent et détruisent notre pays. il est démagogue en plein, oh les pauvres chéris, et nous les vieux est-ce qu’on nous a servi tout sur un plateau, on avait juste à manger à la maison, on n’avait pas le chauffage ni la douche, ni le fois gras, et à Noël une orange et nous étions heureux parce que nos parents nous aimaient même s’ils ne le montraient pas, nous étions heureux du rien que nous avions, mais monsieur “je sais tout, je peux parler de tout” ne comprend rien il est né avec une cueillère d’or dans la bouche. Quant aux chances pour la France, qu’il les parque à l’Elysée et leur apprenne la politesse et le respect de l’autre. Quant à l’arabe, qu’il commence à leur apprendre le français ça sera déjà beaucoup au lieu de nous gonfler avec ses idées d’idiot utile de l’islamisme.
Cro-Magnon
Ce type est vraiment malade et/ou fou à lier !
Tonio
Il n’y a de jeunesse qu’immigrée et musulmane en France ?
F. JACQUEL
Dans sa campagne présidentielle en 2017, JUPITER avait proclamé qu’il n’y a pas de culture française.
Dans son esprit, la culture arabe sert donc à remplir un vide. Et l’immigration massive, et très majoritairement musulmane, va enfin combler un vide abyssal.
Seul détail de l’histoire : étant Président de la République, il est le garant de la Constitution.
Pour être logique jusqu’au bout, il devrait modifier la Constitution :
– la devise de la République est : Virilité, Soumission, Dhimmitude
– la langue de la République est l’Arabe
– la religion de la République est l’islam
…
Modification de la République naturellement décidée en Conseil de défense.
philippe paternot
la police est anti jeunes puisqu’ils controlent desz jeunes, jamais des vieux des ehpad
la police est capuchophobe puisqu’ils controlent systématiquement des gars à capuche
la police est misandre car ils controlent dix fois plus d’hommes que de femmes
enfin la police est raciste puisque les jeunes des “quartchiers” sont contolés, jamais le noir portant costume cravate en centre ville de paris ou des asiatiques