De Robert Ménard :
"Revenons sur la polémique autour du documentaire « Harcèlement de rue », tourné en caméra cachée par une jeune étudiante en cinéma belge, Sofie Peeters. Parcourant les rues d’Annessens, un quartier « populaire » de Bruxelles, elle nous montre dans toute leur crudité les « réflexions sexistes et indécentes des hommes croisés dans la rue ». Du « jolies fesses », « bonne à baiser », « l’hôtel, le lit, tu connais : direct » jusqu’aux « chienne », « pute », « salope » : tout y est, et surtout le plus sordide. Une dénonciation salutaire du « machisme ordinaire » selon les féministes.
Et elles ont raison. A ceci près que « le quartier pudiquement qualifié de “populaire” est peuplé d’une large majorité d’immigrés nord-africains. Mais le dire, parait-il, serait raciste. De même qu’il est raciste, en France, d’observer que, dans les cités à forte concentration immigrée, la condition des femmes a plutôt tendance à régresser » explique, avec une saine insolence, Elisabeth Lévy sur le site de Causeur. Et d’ajouter :
Face à cette réalité déplaisante, la première ligne de défense consiste à faire comme si on n’avait rien vu. Machisme ordinaire, vous dis-je. Vient ensuite l’éternelle explication sociologique – employée par la réalisatrice, terrifiée à l’idée de se retrouver dans le camp des Dupont Lajoie : s’ils se comportent ainsi, c’est parce qu’ils sont victimes de l’exclusion, du racisme et du chômage.
Il n’est pas question, évidemment, de laisser croire que certains « Français de souche » ne seraient pas eux aussi des machos de la pire espèce. Mais qu’on s’interroge sur notre incapacité ou notre absence de volonté d’imposer à certains le respect de nos règles et de nos usages, qu’on fasse remarquer qu’ils sont plus souvent maghrébins ou d’origine maghrébine qu’immigrés suédois, et vous voilà, aussitôt, rangé dans « le camp des Dupont Lajoie »."