Selon Jeanne Smits dans Minute :
"[…] La lecture globale, couplée à la grammaire déstructurée qui sévit depuis des décennies, favorise tout ce qui relève du « cerveau droit » : l’émotion, l’analogie, l’imitation, les grands ensembles, le sentiment d’appartenance. Focalisé sur quelques mots clefs, l’électeur formaté réagit aux tripes. Macron est fait – il a été fabriqué – pour lui et il est fait pour Macron. On ne saurait expliquer autrement la réussite de cet ectoplasme porté par les médias…
Non, il n’a pas besoin d’annoncer des décisions concrètes. Cela ne gêne personne qu’il découvre son programme au fur et à mesure qu’il déclame les discours écrits par ses nègres ou ses commanditaires. Dimanche soir, il a fait l’essentiel : évitant comme la peste la moindre annonce concrète, il a fait jouer la corde collective et l’esprit de tribu, flattant le nombrilisme contemporain : « Cela vous ressemble, cela nous ressemble... » « Restez les courageux exigeants que vous êtes... » « Je ne serai jamais loin de vous... » « Vous l’avez fait ! »
Barack Obama savait faire la même chose : parler pendant une heure sans que personne ne réussisse à retenir les points forts de sa harangue, mais les gens en sortaient réchauffés, comme d’un cocon douillet. Et Barack, ne l’oublions pas, a tenu huit ans à la Maison Blanche… […]"