François Bert, Saint-Cyrien, officier parachutiste à la Légion étrangère puis gérant de portefeuilles et manager commercial, auteur de l'ouvrage Le Temps des chefs est venu (Edelweiss, 2017), écrit dans Le Figarovox à l'occasion de l'anniversaire de l'élection d'Emmanuel Macron :
"Les émissions télévisées se succèdent ces temps-ci comme des teasers de mouvements de rues et, si le Président de la République se donne l'occasion de montrer qu'il a du caractère, une sensation sableuse d'inertie et d'inaction commence à se faire sentir. Beaucoup de sujets en effet ont été pris en compte (loi travail, formation professionnelle, ZAD, SNCF, réforme de l'État, immigration, etc.) sans pour autant engager d'inflexion profonde: avoir du caractère, quand on fait de la politique, ce n'est pas se faire entendre mais se faire acteur (au premier sens du mot et non au deuxième). Depuis trop longtemps, la politique s'est réduite à faire des mesures symboliques sur un maximum de sujets pour montrer que l'on est aux commandes mais sans jamais entrer dans l'épaisseur opérationnelle et la conduite qu'elle induit pour que les changements soient probants. Macron n'échappe pas à la règle: il fait juste un meilleur numéro de théâtre. C'est plus sophistiqué, plus cultivé, plus ferme mais cela reste superficiel.
Front ou percée?
Tout combattant qui se respecte le sait: on n'avance pas à la guerre en occupant seulement une ligne de front. Vient le moment où il faut choisir un axe de pénétration prioritaire pour faire une brèche qui deviendra ensuite tête de pont et enfin conquête. Les ministères bourdonnent d'activité et viennent en procession proposer à la chambre des lois nouvelles. En réalité, peu comportent de modifications significatives, même s'il faut reconnaître que certains pas, comme le changement du statut des cheminots ou les facilités offertes aux chefs d'entreprise, sont notables. Ces quelques pas se mêlent par ailleurs à des faveurs accordées à certains sur la base d'intérêts particuliers (loi ISF ou exit tax notamment). Surtout, c'est l'absence de priorisation et d'effort soutenu dans la direction choisie qui met à mal le besoin de transformation dont la France a besoin et fige le dispositif comme une ligne de tranchées.
Or ce n'est pas de tranchées dans nous avons besoin, précisément, mais de quelqu'un qui tranche. Emmanuel Macron déploie ses réformes comme un paon montre ses plumes. Quand on prend un peu de distance avec l'action gouvernementale, on ne trouve comme fil directeur que la volonté de plaire en surprenant les observateurs, qui, séduits, en oublient souvent d'exercer leur devoir de poursuite. Le Président de la République doit passer de la stratégie du paon, qui cherche à accaparer l'attention sur sa personne, à la stratégie de l'aigle: prendre de la hauteur, quitte à disparaître des écrans, pour déterminer la cible prioritaire de son action et y descendre en piqué, entraînant par son élan l'action collective.
Décider, c'est sacrifier
Quelle peut être la crédibilité de quelqu'un qui, après avoir cédé une première fois aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes et fait les gros bras devant celle de Bure, cède à nouveau sur le terrain des premiers en figeant l'action des gendarmes et lâche les chevaux de ses missiles sur un pseudo ennemi syrien? Où peut-on y voir une forme d'arbitrage sérieux et, surtout, de conséquence dans l'action? On n'entre dans la gestion d'une difficulté qu'à partir du moment où on entreprend de la résoudre significativement. Sinon on s'abstient, on reporte ou on se déclare non compétent.
La lutte pour la réforme de la SNCF et ses grèves d'un autre âge se maintient: tant mieux. Viendra le temps de voir quels intérêts particuliers elle cache et, surtout, comment les évolutions favorables qu'elle promet seront mises en œuvre dans le temps. Mais comment croire à la détermination quand 1200 black blocs s'infiltrent dans la manifestation du 1er mai et cassent dans Paris avec une quasi impunité?
Un projet de loi sur l'immigration s'annonce, alors que retentit encore l'hommage solennel fait au colonel Beltrame? Regardons d'abord si cette loi opère des changements effectifs, quand on sait notamment comment la Convention européenne des droits de l'homme rend quasiment impossibles les reconduites à la frontière des étrangers délinquants. Regardons surtout comment l'action se traduit, une fois encore, sur le terrain, comment les policiers ont le temps et les moyens d'interpeller les bonnes personnes, comment la justice finalise en contrainte réelle le travail de la Police. […]"
Nivo
Affreusement amalgamique!! Sic
Michèle
Macron l’Esbrouffe..c’est du pipeau.
Un comédien, un joueur de flûte..le Joueur de Flûte de Hamelin?
Roland
Le débat sur la SNCF serait mieux compris du public (faut-il parler de l’électeur, de l’utilisateur ou de l’auditeur distrait des media), serait plus réaliste et plus honnête si on instruisait le public de la réalité historique de la dette de la SNCF. Dès avant la création de la SNCF entreprise contrôlée par l’Etat les entreprises privées ferroviaires étaient en déficit. Ce que le public doit recevoir comme information c’est qu’il y a de fortes chances que le transport ferroviaire même privatisé restera déficitaire. La reprise de la dette de la SNCF va se traduire par un lourd accroissement de l’impôt ou du déficit de l’Etat. le problème de statut des cheminots et leurs fameux avantages est une amusette pour faire libéral et passer pour le “chevalier blanc” de la justice sociale.
Est-ce que le public peut comprendre que lorsqu’il prend sa voiture il roule sur une route qui a été payée par l’impôt, lorsqu’il marche sur un trottoir il marche sur une infrastructure qui a été payée par l’impôt. Il y a un siècle les chemins ruraux étaient payés en nature par les “prestations” des habitants qui livraient des charrois de pierres le long des routes, qui cassaient les cailloux à la massette. Et plus loin dans le passé les routes étaient faites au moyen des corvées comme en atteste encore la toponymie en maint endroits où les chemins étaient difficiles à entretenir à cause du relief ou de la géologie, et qui nécessitaient des corvées quasi-permanentes : “rue de la corvée”, “route de la corvée”. On pourrait dire autant pour les transports par bus, qui sont parfois subventionnés à 80 %. Plus de 1% de la masse salariale (je ne connais pas le chiffre exact) passe dans le financement des transports locaux.
Arrêtons donc de prendre les cheminots pour des “têtes de turcs”, et voyons les problèmes avec réalisme. Il existe des pays où les transports ferroviaires sont quasiment inexistants (je connais ainsi l’Australie où les voies ferrées sont dignes des musées de la circulation ferroviaire du Far-West. Ce qui est évident c’est que si on privatise la SNCF les prix vont bondir pour les lignes “rentables” et les lignes “non rentables” (mais combien utiles dans les montagnes en hiver) vont être abandonnées. Il faudra bien que les nouveaux capitalistes aient un bénéfice au bout de l’investissement. Il faudra bien que les collectivités locales continuent à construire des routes pour faire circuler un nombre croissant d’automobiles. Dans le cas contraire les zones rurales seront davantage désertifiées (elles le sont déjà trop !). il faudra encore plus construire d’immeubles dans les villes pour densifier et rapprocher les travailleurs de leurs usines . Qu’on ne “raconte pas de salade”. La construction automobile ne se fait pas encore depuis son domicile avec un ordinateur.
Ce petit discours est destiné à tempérer les ardeurs égalitaristes et faire taire les mauvais arguments sur le coût du transport. Du jour où un homme du paléolithique a mis ses pas dans les pas du marcheur qui le précédait, il a fallu mettre des fagots ou des cailloux pour boucher les ornières et une organisation politique pour éviter l’embourbement.
Je précise que je n’ai aucun intérêt ni familier, dans les transports en général ni à la SNCF en particulier.
lapaladine
Changer pour changer, il faut vraiment avoir une cervelle de moineau pour penser cela!!!
Macron est mondialiste et est en train de vendre la France comme on peut s’en rendre compte tous les jours, la catastrophe d’Alstom qui nous asservit au bon vouloir de GE et donc des Américains devrait vous inciter à la prudence, même chose pour les ventes des aéroports, quand on lit les failles des ADP.
Macron utilise pour mener ses pseudos réformes avec l’aide des médias, journaux et journalistes :
– monter les Français les uns contre les autres
– éliminer les partis politiques soit en triangulent, soit en tenant des propos que veulent entendre son auditoire même si pendant ce temps il fait le contraire
– discréditer des syndicats
– désinformation organisée comme dans le roman “1984” de G Orwell.
En résumé des méthodes qui n’ont rien de morale, mais la morale, Macron s’en moque, la fin justifie les moyens!
Oui, il faut changer mais avec un programme calqué en intégralité sur celui de F Fillon qui, lui voulait rendre à la France sa grandeur, son indépendance ce qui n’est pas le cas de Macron.
Macron se sert de la France pour lui même et pour servir la finance internationale.
Papon
Plus cultivé ? ses connaissances en histoire-geographie l’auraient vu recale au bac…
Tite
@ Papon :
Non !! Au Certificat d’Études !! Même pas cap’ d’entrer en 6ème mais, c’est un bon acteur. Il aurait dû faire le Conservatoire !