Le père Ignacio Sesma, jésuite de la paroisse de St François Borgia à Madrid, déclare à La Croix :
"Le mouvement des Indignés, très populaire, né fin mai, dénonce de vrais problèmes. La plupart d’entre eux sont pacifiques et peuvent discuter tranquillement avec les pèlerins. Mais les manifestants [anti-papes] dont nous parlons ici ne sont pas issus de ce mouvement. Ce sont des ‘anti-système’qui ont profité des JMJ pour manifester et tirer un bénéfice de cet événement. Ils font montre d’un anti-cléricalisme totalement anachronique, qui relève d’un autre siècle. Ce sont plutôt des marginaux qui sont de toutes les manifestations. C’est pour cela qu’il n’a pu y avoir aucun dialogue entre ces manifestants et les pèlerins présents à Madrid pour les JMJ.
Par ailleurs, il faut aussi avoir en tête que des élections législatives auront lieu en Espagne en novembre, et que le gouvernement (socialiste, NDLR) veut s’attirer les sympathies de la gauche et de l’extrême gauche. C’est pour ces raisons purement politiques qu’il a autorisé ces manifestations. […]
La société espagnole est beaucoup plus mûre que ces jeunes-là. Au fond, l’Espagne, reste d’abord un pays catholique. Le pays a connu une forte sécularisation, beaucoup plus rapide qu’en France. Mais cette évolution n’a été violente, ni idéologique. Les gens se sont détachés de l’Église pour des raisons pratiques. Alors que le niveau de vie a augmenté fortement en Espagne ces dernières années, les Espagnols ne prennent plus le temps de pratiquer. Les jeunes pensent qu’ils ont des choses plus intéressantes à faire le week-end que de se rendre à l’église."