Une fois n'est pas coutume. Pape Diouf, ancien président de l'OM et candidat à la mairie de Marseille en 2014, n'est pas vraiment une personnalité dont le Salon Beige relaie habituellement les propos. Toutefois, son appréciation de la situation est digne d'intérêt et relève d'une logique et d'un sens des responsabilités dont le gouvernement ferait bien de s'inspirer :
"J'ai condamné ce qui s'est passé, et très fermement. J'ai beaucoup de compassion mais je n'aime pas les mouvements de foule spontanés trop enclin aux récupérations politiques. Je ne souhaite pas me retrouver entre des opportunistes et des hypocrites (…)
Quand on dit, la liberté d'expression fait partie de nos valeurs, je ne suis pas d'accord. Ce n'est pas une valeur, c'est une pratique. Une valeur ici n'est pas une valeur en Orient ou en Afrique. C'est comme exciser une femme. Il s'agit d'une pratique traditionnelle mais qui est manifestement négative. Une valeur est universelle, humaniste et positive. Elle doit être vraie partout (…)
Mais pourquoi donc faut-il être Charlie pour être comme tout le monde? On peut ne pas accepter cette définition et être humaniste, refuser toutes les formes d'extrémisme et de barbarie (…) Quand on sait où les caricatures peuvent amener, quand on sait les conséquences qu'elles peuvent avoir, on doit se montrer responsable plutôt que de privilégier le plaisir personnel"
ID
MERCI Monsieur !
Julie
Bravo pour ce raisonnement.
Transposons sa phrase : “…on doit se montrer responsable plutôt que de privilégier le plaisir personnel” au sujet de la VIE. Voilà une valeur morale à mettre en pratique pour ceux qui ne désirent pas procréer et ainsi sauver de nombreux enfants de l’avortement !
Jean
Il confond “valeur” et “vertu” : une valeur peut être relative, une vertu est objective. Ainsi, une valeur peut être négative comme positive, une vertu ne peut être que positive.
A part cela, bravo pour l’idée générale.
professeur Tournesol
D’une part la liberté d’expression n’est jamais absolue, par exemple on n’a pas le droit de diffamer ou de divulguer la vie privée des gens. Sans compter que les zélateurs de la liberté d’expression interdisent a priori les spectacles de Dieudonné, trouve normal de condamner lourdement une personne qui diffuse une caricature du Garde des Seaux, font pression pour censurer Zemmour et autres personnes non politiquement correctes.
D’autres part le slogan “je suis Charlie” a été pour le moins maladroit ; la condamnation des assassinats et la compassion pour les victimes (TOUTES les victimes, pas que les caricaturistes) n’entraîne pas automatiquement une identification aux victimes et une approbation des caricatures de Charlie Hebdo. Comment se plaindre ensuite que nos compatriotes musulmans, y compris les modérés, n’aient guère manifesté ? ça ne fait que renforcer leur sentiment de victimisation et l’impression que la France est un pays anti-religieux, où l’on se moque impunément de Mahomet ou du pape, mais où le crime de lèse-Taubira est durement sanctionné.