Lu sur le Bondy blog :
"Ghettoïsation, communautarisme, chômage, éducation défaillante : autant de maux qui alimentent la crise des banlieues françaises, selon les sociologues. […] J’en ajouterai un […] il y a des règles de conduite à respecter sous peine d’excommunication. Il est ici question de rapports filles-garçons. A Allonnes (banlieue située en périphérie du Mans), il y a un «code de banlieue» selon lequel «on ne s’affiche pas».
«Lorsque je vois les têtes du quartier, je baisse immédiatement la mienne. C’est machinal. D’ailleurs, lorsque je sais que les gars monopolisent tel endroit, j’emprunte d’autres itinéraires pour me rendre à telle destination. Je n’ai pas envie de me faire remarquer et d’avoir un casier judiciaire», me confie Sara.
Il s’agit là d’une convention unilatérale, consentie tacitement par la population féminine […]. On ne peut y déroger. Pas besoin de mots pour instaurer la prohibition des contacts (une bise, un regard, un dialogue), les yeux suffisent à exprimer l’interdit. […] Il est strictement «interdit» à un couple non marié de se promener ensemble à la vue des garçons du quartier. C’est un code d’honneur. […] C’est de [ce code] que naissent une partie des conflits sociaux et ethniques […]. En occultant les grands problèmes de la banlieue – et l’on retrouve les sociologues du début –, il sera difficile de faire évoluer les mentalités et de toucher aux valeurs morales qui les irriguent."