Le 4 mars, Mgr Murphy Pakiam, archevêque catholique de Kuala Lumpur, a publiquement annoncé que l'Eglise catholique abandonnait toute poursuite judiciaire envers le mensuel Al-Islam et les deux journalistes qui avaient profané une hostie consacrée lors d'une enquête menée dans le cadre de leur travail, mais il a ajouté qu'il attendait tant du journal que des journalistes en cause des excuses publiques.
Al-Islam, publication grand public, avait fait paraître en Une une enquête sur les conversions au christianisme d'adolescentes musulmanes. En reportage incognito dans une église catholique de Kuala Lumpur, les deux reporters du journal écrivaient qu'ils ne constataient pas l'existence de telles conversions, et dissertaient sur l'usage du mot Allah dans la liturgie catholique. Toutefois, dans leur souci de s'immiscer au cœur du service religieux catholique, ils avaient pris place dans la file des fidèles pour la communion et reçu dans la bouche l'hostie consacrée. Dans l'article publié, les journalistes présentaient la photographie d'une hostie, celle qu'un des deux journalistes avait conservée un temps dans sa bouche avant de la recracher, brisée en plusieurs morceaux, pour la photographier.
2 catholiques de Penang portaient plainte le 8 juillet 2009 et, après un premier refus de la police, parvenaient à faire enregistrer par les autorités leur plainte. La police a alors mené l'enquête au titre de l'article 298 A du Code pénal, qui punit d'une peine maximale de cinq ans de prison toute action néfaste à l'unité et à l'harmonie, visant à causer la division, l'animosité ou la haine pour des motifs religieux. Puis, rien ne s'est passé, avant que, le 23 février 2010, les deux catholiques reçoivent un courrier de la police les informant que le parquet avait conseillé de ne pas poursuivre plus avant l'enquête et que l'action en justice était donc éteinte. Mgr Pakiam a dénoncé l'instruction du parquet comme « impliquant le message qu'aucun crime n'avait été commis, alors même que les journalistes ont admis qu'ils avaient profané la Sainte Communion ». Il a poursuivi en affirmant que les autorités n'avaient pas saisi l'importance du tort fait à la communauté catholique. Les deux journalistes n'ont pas seulement manqué de respect pour l'Eglise et les catholiques, ils ont montré « du mépris pour nos croyances ».
C.B.
Il est à craindre que ce qui sera retenu se borne à l’abandon de la poursuite judiciaire, et que les excuses attendues ne voient jamais le jour.
Mais il n’est sans doute pas possible de faire mieux que de protester (et non de subir sans rien dire).
françois-marie
en france le parquet aurait courageusement classé l’affaire sans délai. L’argument massu: loi de 1905, l’hostie n’est que du pain, l’Etat n’a pas à connaître les croyances religieuses.
En revanche pour lieux de cultes des autres religion, toute manifestation d’hostilité est perçue comme un acte raciste.
En pratiquant cette échelle de double standards (sphère religieuse purement privée dans un cas, comportement raciste relevant du trouble à l’ordre public dans l’autre) l’Etat peut continuer à prétendre que l’islam n’est pas religion d’Etat en France.
Yvon
Les conversions de musulmans au christianisme sont de plus en plus nombreuses dans le monde et en France. Il est curieux que les médias n’en parlent jamais, mais nous “bassinent” avec la burqa, la viande hallal, etc. Mais peut-être parce qu’il faudrait alors dire qu’en France, les convertis au christianisme sont obligés de se cacher sous peine d’être égorgés comme cela est ordonné dans le coran. On appelle ces assassinats des “crimes d’honneur” en novlangue médiatique.