"Moins de 2 millions d'euros de bénéfice en 2016 (1,92 million précisément), soit 334.000 euros de moins que l'an dernier: Le Canard enchaîné fléchit mais sa situation reste fort enviable par une large majorité de la presse de France. L'hebdomadaire satirique, farouchement indépendant de tout actionnaire, a en effet reversé cette somme à son confortable trésor de guerre. La trésorerie du titre qui affiche 22,7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016 pèse aujourd'hui 125,3 millions d'euros. Ainsi, Le Canard pourrait vivre pendant plus de cinq ans sans la moindre ressource, en offrant ses exemplaires au public. Un exploit évidemment unique en France.
A l'origine de ce relatif creux de vague, la diffusion payée du Canard, qui n'accepte aucun revenu de la publicité et vit donc exclusivement de ses ventes, enregistre une baisse de 8,6% en 2016, à 358.347 exemplaires, indique le Palmipède. Les Dossiers du Canard chutent eux de 10,5% à 59.274 exemplaires de moyenne. Mais ce coup de fatigue pourrait être de courte durée car les ventes rebondissent de 24% sur les sept premiers mois de l'année, " grâce à la campagne présidentielle et aux fillonneries ", indique l'hebdomadaire.
L'avenir dépend largement d'Emmanuel Macron et de ses ministres. Vendu essentiellement au numéro (près de 270.000 exemplaires à ajouter aux 72.300 abonnements), Le Canard résiste vaillamment jusqu'ici à la raréfaction des marchands de journaux dans l'Hexagone mais se pose la question d'une diffusion via le numérique pour une partie de ses exemplaires, comme l'indique Presse News. Aucune décision n'est prise, selon Nicolas Brimo, administrateur délégué du Canard enchaîné joint par Challenges, mais "on y réfléchit, dit-il, notamment pour nos quelque 4000 abonnés hors Europe". Une diffusion actuellement très peu rentable pour le volatile du fait des coûts d'acheminement importants. Plus généralement, le Canard – l'un des rares journaux totalement absents d'Internet – est en pleine réflexion à ce sujet. "Le réseau de distribution français s'écroule, constate Nicolas Brimo. Nous sommes passés de 32 000 points de vente voilà quarante ans à 22 000 aujourd'hui. En France, la distance moyenne entre l'acheteur et le point de vente n'a jamais été aussi élevée"."
Malgré une baisse, le Canard est en bonne santé
5 commentaires
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Irishman
Dieu sait si je ne suis guère amateur du “Canard”, mais ce titre-là est dix fois plus utile à la démocratie que le torchon nihiliste hebdomadaire que vous savez…
Au moins, avec le “Canard”, tout le monde, sans exception, en prend pour son grade !
Joe
Rappelons que “Dufour Crématoire” vient de ce journal raciste (dialogue entre les 2 canards)
Le “Canard” est à jamais entaché par cette affaire
H.G.
Avec le support infaillible de la compagnie Air France qui nous inonde de cette lecture pitoyable et bien sur des passagers complices malgré eux!
Florian78
Je n’aime pas le “Canard”, mais je dois reconnaître que leur “une” de cette semaine m’a bien fait rire.
c'est ici
Son succès est dû aussi à la qualité de langue des articles : vocabulaire soutenu et jeux de mots d’un bon niveau culturel.