Beyrouth, le 24 octobre :
Depuis une semaine, d’importantes manifestions enflamment le pays du Cèdre : à Beyrouth, Tripoli, Saïda et Tyr, les foules, descendent quotidiennement dans la rue réclamer la démission du gouvernement.
La présence quasi-discontinue de plusieurs centaines de milliers de personnes provoque l’accumulation de déchets, notamment dans le centre-ville de Beyrouth, le long de l’avenue Riad El Solh qui mène jusqu’au Grand Sérail, siège du gouvernement libanais.
Les volontaires de SOS Chrétiens d’Orient se sont joints à des équipes de bénévoles pour ramasser et trier les déchets.
« Nous sommes partis de l’appartement aux aurores, pour nettoyer quelques mètres de route avant l’arrivée des manifestants. Sur la place des martyrs, devant l’immense mosquée construite par Rafic Hariri, à proximité des cathédrales maronite et orthodoxe, c’est un véritable désastre écologique qui nous attend. En quelque secondes, nous enfilons nos gants, nos masques, prenons un sac poubelle et nous dispersons par groupe de deux.
Tous les bénévoles se sont donnés rendez-vous pour nettoyer la ville : petits et grands, personnes âgées, d’autres depuis leurs fauteuils roulants. Tous mettent leur coeur à l’ouvrage dans un bel esprit de cohésion.
« Nous tenons à ce que nos filles assistent à cet évènement historique. Le Liban coule dans leurs veines. On veut qu’elles voient mais aussi qu’elles participent, » nous raconte Olivier, venu avec sa femme et ses deux filles.
« Mon rôle ici c’est de nettoyer les routes, de montrer l’image du vrai citoyen libanais, le citoyen qui descend sur la route pour manifester et qui mérite des routes propres, des routes qui lui ressemblent, » nous confie Peter ; une femme nous raconte encore « Le visage qu’on nous donne en général sur les réseaux sociaux est celui d’un peuple qui fait la fête, qui s’amuse. Mais derrière le DJ, les musiques et les embrassades, il y a un vrai visage de Libanais qui souffre. Et à regarder de plus près, on ne peut qu’avoir le coeur serré. »
Après quelques heures de travail, nous quittons les lieux. Les manifestants arrivent, les rues sont désormais à eux. Nous reviendrons demain avec la même motivation et l’envie d’aider ce peuple qui espère en un futur meilleur.
Inès, volontaire SOS Chrétiens d’Orient au Liban