Le président du Siel nous transmet son Manifeste :
La France est en proie à une crise existentielle inédite. Jamais sans doute notre pays ne s’est senti à ce point diminué mondialement, déclassé économiquement, tourmenté culturellement. Elu sur les décombres d’un paysage politique qu’il a largement contribué à atomiser, Emmanuel Macron s’active à appauvrir notre tissu industriel, à précariser nos populations les plus fragiles et à bouleverser, chaos migratoire aidant, les grands équilibres ethnico-culturels de notre pays. Plus grave encore : en accélérant l’intégration de notre pays dans une hypothétique ‘‘Europe souveraine’’, tout en affaiblissant méthodiquement l’autonomie de nos collectivités territoriales, le chef de l’Etat embarque la France dans une chimère post-nationale, avec la bénédiction des banques, des think-tanks américains et des forces communautaristes de tout poil.
Comptant sur la puissance d’un Système politico-médiatique voué à le servir, Emmanuel Macron entend appliquer une politique ouvertement marquée du sceau de l’idéologie libérale-libertaire qui le conduira progressivement à déréguler notre économie, à démanteler nos services publics et à anéantir les repères collectifs qui structurent notre inconscient collectif, de l’institution militaire aux communes, du modèle familial traditionnel aux ‘‘fondamentaux’’ de l’Histoire de France. Nombreux sont ceux qui, parmi nos compatriotes, ne se résignent pas à de si sombres perspectives : à ceux-là, je propose un chemin nouveau, celui du rassemblement sincère de tous les Français, par-delà les clivages partisans dépassés, pour œuvrer au redressement de la France et à la prospérité de notre peuple, autour de quelques priorités fortes.
Cette ambition pour la France repose sur un double objectif. Hors de nos frontières, la France doit redevenir une puissance respectée sur la scène internationale, une puissance d’équilibre qui œuvre activement à la construction d’une grande Europe, une Europe rayonnante, consciente des richesses extraordinaires de sa civilisation, une Europe forte qui protège les peuples de notre continent contre les menaces de ce temps. Réconciliée avec elle-même, conjuguant intelligemment, au sein d’une démocratie décentralisée, l’autorité de la puissance publique avec la créativité des acteurs privés, la France doit renouer en son pré-carré avec une prospérité économique durable, respectueuse des grands équilibres écologiques, qui garantirait le bien-être collectif de notre peuple, sans jamais négliger les préoccupations des plus démunis de nos compatriotes.
Une France puissante, forte de son indépendance retrouvée
La voix de la France porte toujours hors de nos frontières : héritière d’une histoire prestigieuse et d’une civilisation singulière, puissance mondiale ayant vocation à pondérer les rapports de force au sein du concert des nations, la France doit retrouver pour ce faire des marges de manœuvre aujourd’hui perdues et optimiser ses leviers de puissance naturels pour rétablir son rang international.
Notre pays doit sincèrement jouer la carte européenne en demeurant clairement au sein de l’Union européenne, de la zone euro et de l’espace Schengen, à la condition toutefois de modifier radicalement la logique de fond qui gouverne actuellement la construction européenne. A l’issue d’un processus de refondation historique des traités européens, parfaitement praticable, les institutions de Bruxelles devront fonctionner selon un modèle confédéral respectueux des Etats souverains, nos frontières intérieures devront être rétablies pour compléter et consolider celles qui délimitent Schengen et la zone euro devra être pilotée politiquement afin que la monnaie européenne soit enfin mise au service de l’économie réelle. Pour gagner la considération de nos partenaires et asseoir notre autorité politique au sein de l’UE, notamment vis-à-vis de l’Allemagne, notre pays s’attachera à retrouver rapidement sa puissance économique, sans laquelle notre souveraineté institutionnelle ne serait que fictive : la France dispose parmi les forces vives de la nation, – des entreprises aux collectivités locales -, des ressources et des talents considérables qui ne doivent plus être bridés par un Etat, aujourd’hui obèse, qui sera appelé demain à assainir durablement ses finances, à exorciser ses tentations jacobines et à recentrer ses attributions selon une logique purement régalienne.
Pour peser réellement sur l’échiquier mondial, renouer avec sa grandeur d’antan et lutter contre les nouvelles hégémonies, de la Chine à l’Inde, du totalitarisme islamique aux GAFA, la France devra retrouver son statut de puissance respectée en restaurant une politique étrangère offensive, en Afrique et au Moyen-Orient notamment, qui ne soit inféodée ni aux Etats-Unis, ni à la Russie, et en dotant notre Défense nationale de moyens puissants, avec pour objectif d’émanciper nos forces armées de la tutelle américaine, en quittant pour cela le commandement intégré de l’OTAN.
Les richesses de notre espace francophone, les ressources du soft power français, notre important réseau diplomatique et culturel, nos possessions maritimes étendues, nos atouts en matière agricole, notre immense savoir-faire technologique, – notamment dans les industries spatiale, nucléaire, ferroviaire, militaire -, nos partenariats stratégiques d’avenir, de l’Union latine à l’Union méditerranéenne, sont autant de leviers naturels que la France doit mobiliser avec discernement pour amplifier son potentiel de puissance partout dans le monde.
Une France désirable, fière de son identité partagée
La France ne peut aspirer à se redresser sans éprouver de l’estime pour elle-même. La France doit s’aimer pour être aimée de ses enfants. Trop rapidement confondue avec la République et avec le cortège de ‘‘valeurs’’ qui accompagne notre régime institutionnel, la France est devenue aujourd’hui un être passablement désincarné, dévitalisé, sans âme, qui suscite désormais une large désaffection parmi nos compatriotes et une indifférence non dissimulée chez celles et ceux qui, venant d’autres cieux, entendent s’installer sur notre sol.
La République est laïque mais la France est chrétienne. Affirmer l’existence d’une identité française singulière, ouverte au monde et confiante dans les ressources de notre génie national, c’est d’abord rappeler le christianisme bénéficie en France d’un privilège de civilisation qui lui confère une prééminence culturelle certaine, laquelle ne diminue en rien l’apport des racines juive et gréco-latine à notre héritage historique ou la contribution léguée par la philosophie des Lumières à notre modèle de société pluriséculaire. En bref, s’il existe une égalité des cultes devant la loi, il ne saurait y avoir d’égalité des religions devant la mémoire : notre conception trop étroite de la laïcité devra dès lors se plier à cette évidence historique qui implique naturellement aucune volonté d’instaurer en France un quelconque régime confessionnel.
La redéfinition de l’être français en ce début du XXIème siècle est donc une priorité d’action d’une urgence absolue qui doit permettre à nos compatriotes, en ces temps si troublés, de questionner notre identité collective, au besoin en la reconfigurant, pour mieux se l’approprier, mais aussi de se projeter avec confiance dans l’avenir, en éprouvant un amour charnel pour notre patrie.
Un vaste débat national doit être ainsi engagé, sereinement, pour déterminer précisément le contenu de notre identité nationale appelée à réenchanter très vite un modèle républicain aujourd’hui à bout de souffle. La mise en œuvre d’une politique d’enseignement ambitieuse, fondée sur la transmission des savoirs fondamentaux et des vertus de notre histoire, combinée à une vaste entreprise de réarmement culturel, permettront de faire échec également à l’idéologie consumériste, à l’individualisme contemporain et à l’hédonisme qui dévastent tant l’esprit et le cœur de nos compatriotes. Dans le même ordre d’idées, la puissance publique devra enfin se donner les moyens d’endiguer l’expansion anxiogène d’un islam conquérant qui enracine en France, bien au-delà de la simple pratique cultuelle de ses fidèles, un contre-modèle de société étranger aux modes de vie et aux valeurs de notre civilisation européenne qu’il conviendra de ce fait de mettre au pas sans plus tarder.
Mais rien ne sera possible en ce domaine si notre pays ne se décide pas, dans un même élan, à neutraliser véritablement le péril migratoire, en toutes ses formes, avec pour double objectif d’enrayer le phénomène souterrain de substitution de peuples qui est à l’œuvre sur notre territoire et de garantir l’homogénéité culturelle qui doit cimenter plus que jamais notre population.
Une France bienveillante, qui protège et qui libère
La France a toujours fait preuve de combativité, cette force de caractère qui lui a permis de résister aux hégémonies, de vaincre les totalitarismes et de surmonter de épreuves de l’Histoire. Ce trait de personnalité est inséparable d’une autre dimension constitutive de l’être français que notre pays a trop souvent négligé ces dernières années : la bienveillance, cette disposition d’esprit qui protège les êtres fragiles et qui libère les énergies, individuelles et collectives.
S’appuyant sur les vertus de la loi juste et sur les ressources considérables de la puissance publique, la France se doit de prêter attention au sort des personnes fragiles et des corps intermédiaires vulnérables qui composent notre société, dans le souci bien compris de préserver le Bien commun. La France bienveillante est celle qui protège les plus faibles, personnes âgées, malades ou handicapées, qui tend la main à ceux qui ont besoin d’un accompagnement transitoire, étudiant ou chômeurs, qui consolide le maintien des services publics et le fonctionnement des collectivités locales. La France bienveillante est aussi celle qui protège les consommateurs de l’appétit des prédateurs économiques, qui résiste aux prétentions des multinationales dont les géants du numérique, qui soutient les salariés, les paysans, les commerçants et les artisans contre les ravages de la société productiviste contemporaine, qui préserve nos ressources naturelles, nos paysages et notre patrimoine historique ; la France bienveillante est celle enfin qui n’oublie jamais de protéger la vie de la conception à la mort naturelle, de défendre la dignité humaine contre les dérives de la marchandisation du corps, de sanctuariser la famille contre les expériences de transgression sociale.
Protégeant les faibles contre les puissants, la France doit aussi œuvrer à l’épanouissement de nos libertés pour donner libre cours aux ressources de son génie propre. La sécurité des biens et des personnes, – contre les faits de délinquance ordinaire, les actes criminels ou les entreprises terroristes -, est la première des libertés fondamentales : notre pays doit en garantir la préservation intangible, tout comme doivent être protégées la liberté d’expression et la pluralité des opinions dans les grands médias, sur internet ou sur les réseaux sociaux. La liberté d’entreprendre doit être préservé des archaïsmes syndicaux, des corporatismes obsolètes, du poids de la réglementation administrative et de la pression des prélèvements obligatoires. Dotées d’une véritable autonomie financière et administrative, pourvues d’un nouveau maillage territorial, les collectivités locales doivent redevenir le cadre d’expression démocratique le plus précieux. Echelon de base de notre société, la famille ne doit plus souffrir des attaques répétées dont elle est trop souvent victime : fruit de l’union d’un homme et d’une femme, la famille doit être respectée dans son autonomie financière et dans la liberté des parents à éduquer leurs enfants.
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Malgré les signes de faiblesse que notre pays manifeste parfois, j’ai foi en la France, cette puissance spirituelle éternelle, cette terre admirable qui abrite tant de merveilleuses œuvres de l’esprit. La France reste toujours à mes yeux un grand pays, ouvert au monde, riche d’une civilisation vénérable à nulle autre pareille ; un pays qui conserve plus que jamais sa capacité à faire entendre sa voix singulière, mais qui doit se livrer pour ce faire à un examen de conscience collectif sans lequel il échouera à résoudre les fragilités qui desservent gravement son potentiel de redressement. Forte de son indépendance, fière de son identité, garante de ses libertés, soucieuse de la protection des plus faibles, la France ne peut se tromper de chemin. Notre beau et vieux pays peut compter sur le dévouement intact d’une majorité de nos compatriotes qui refuseront toujours de sacrifier la grandeur de la France sur l’autel des ambitions partisanes médiocres, y compris lorsque celles-ci qui se parent des faux habits de la modernité et de la jeunesse.
« Peut-être que le chemin que je montre à la nation est-il celui d’un avenir où l’Etat sera juste et fort, où l’homme sera libéré, où la France sera la France, c’est-à-dire grande et fraternelle ! ». Tel fut en somme le projet pour la France exposé par le général de Gaulle en 1953, lors d’une conférence de presse, dans des termes qui n’ont pas pris une ride depuis. Telle est la vision généreuse de l’avenir de la France que je cultive également, celle d’une France souveraine et populaire, attachée à l’autorité de l’Etat et à l’autonomie des forces vives de la Nation, une France qu’il nous faut restaurer ensemble, sans ignorer les contingences du temps présent, pour faire échec aux artisans du chaos identitaire, aux partisans de l’effacement international de notre pays et aux forces du renoncement politique.