De Pierre-Olivier Arduin dans La Nef :
"[…] La réforme du collège, effective dès cette rentrée, possède ainsi une force de subversion des consciences qui n’a pas été assez soulignée et qui va frapper cruellement l’enseignement catholique, qu’il soit sous contrat d’association avec l’État ou non. De fait, à l’issue du nouveau cycle 4 regroupant les classes de cinquième, quatrième et troisième, les collégiens auront à présenter un brevet remanié dès juin 2017 où l’épreuve scientifique pourra désormais comprendre des questions de sciences de la vie et de la terre (SVT) dont fera partie le chapitre « reproduction et comportement sexuel responsable ». Jusqu’ici, cette thématique était confinée à la classe de quatrième et donc soustraite non seulement au contrôle continu de l’année de troisième mais également à toute évaluation nationale comptant pour l’obtention du diplôme national du brevet (DNB). Ce ne sera plus le cas.
Pour mesurer la gravité de l’affaire, il suffit de lire le nouveau dossier d’accompagnement du professeur des Éditions Hatier pour le cycle 4 de SVT qui liste plusieurs activités censées répondre aux nouvelles compétences que devront maîtriser nos adolescents avant d’entrer au lycée : les élèves devront savoir « présenter les moyens de mettre un terme à une grossesse non désirée » ; il leur faudra également se mettre à la place d’un médecin et « proposer la méthode la plus pertinente » de procréation artificielle en fonction de la cause de l’infertilité d’un couple exposée dans une étude de documents (comme conseiller une insémination artificielle avec sperme d’un donneur anonyme et étranger si le spermogramme de l’homme indique une forte proportion de spermatozoïdes déficients ou au contraire une fécondation in vitro avec fabrication d’embryons surnuméraires si la femme a les trompes obturées). Il leur sera encore demandé de bien connaître les moyens de « contraception » les plus utilisés actuellement par les jeunes (pilule, implant, contraception d’urgence…), expliquer leur mode d’action pour être ensuite capables de « fonder leur propre choix sur des arguments scientifiques ». […]
La réponse de l’Enseignement catholique doit être à la hauteur des dangers qui pèsent ici sur la liberté de conscience des enfants et de leurs parents. […]"