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France : Politique en France

Manu Bellegueule se prend des râteaux en Afrique

Manu Bellegueule se prend des râteaux en Afrique

Wikipedia (encyclopédie en ligne qui vaut ce qu’elle vaut) nous apprend qu’Edouard Louis, jeune personnage interlope ayant déjà écrit une autobiographie sous le titre En finir avec Eddie Bellegueule, est picard et a, au lycée, fréquenté la section théâtre. Suffisant pour faire naître l’idée du qualificatif de Manu Bellegueule pour M. Macron et qui nous semble d’autant plus adéquat qu’on sait que chez ce dernier, natif d’Amiens quelques années avant M.Louis, la section théâtre a visiblement représenté une fixette durable. Pour Manu Bellegueule, tout est matière à théâtre y compris les relations de la France avec l’Afrique. Quelques rappels de ses derniers succès d’audience à ce sujet :

  • Le Maroc: en réponse à M.Macron qui le 27 février, lors d’un échange avec la presse ayant suivi un discours supposé fondateur (on y revient plus loin), avait qualifié ses relations avec le roi Mohammed VI d’amicales (« Ma volonté est d’avancer avec le Maroc, sa Majesté le roi le sait, nous avons plusieurs discussions, les relations personnelles sont amicales et, elles le demeureront»), le Maroc a fait savoir immédiatement que : « nos relations ne sont ni bonnes ni amicales, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Elysée ». Diantre, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, en visite au Maroc en décembre 2022, nous aurait-elle aussi menti ?

  • L’Algérie: a décidé d’arrêter la délivrance de tout document consulaire nécessaire à l’expulsion d’Algériens sans papier. Diantre, M.Darmanin nous aurait-il menti, lui qui déclarait à l’issue de sa dernière visite à Alger  « Nous avons eu un échange extrêmement important ce matin, important car cela permet aussi à la France de continuer de démontrer sa grande volonté de coopération… Nous avons décidé de reprendre une relation consulaire normale, notamment dans les relations entre nos populations qui est à la hauteur de la relation amicale extrêmement forte entre la France et Alger »

  • Le Burkina Faso : en janvier 2023, exige le départ des troupes françaises stationnées sur son sol dans un délai d’un mois
  • Le Togo et le Gabon: en juin 2022, ont été, à leur demande, admis dans le Commonwealth. Pour le politologue togolais Mohamed Madi Djabakate, cette décision sera bien accueillie car l’influence française au Togo est souvent critiquée : “L’adhésion n’a pas été discutée avec le peuple togolais. C’est une décision unilatérale du gouvernement, qui n’est toutefois pas impopulaire auprès des Togolais, qui progressivement voient en la politique étrangère de la France les raisons de la stagnation du pays“, estime-t-il.
  • Le Mali: en février 2022, avait demandé à la France de retirer ses troupes armées sans délai.

Un palmarès de champion. A tel point qu’un article du Courrier des stratèges se demande si « tout cela ne correspond pas à une stratégie à bas bruit de ruine de notre pays ». On se rappelle d’ailleurs la décision de Manu en juin 2022 de supprimer le corps diplomatique.

Cela n’empêche bien sûr pas Manu Bellegueule d’organiser à l’Elysée, le 27 février, un discours comme nous l’avons annoncé plus haut. Son pupitre comme à l’habitude donne le sujet : Notre futur. Le partenariat Afrique-France. Nous en retiendrons cinq aspects.

Le premier : Manu Bellegueule aime l’anglicisme. Il parle de l’initiative Choose Africa, d’un futur programme Choose Africa 2, de  l’objectif MEET Africa 2, du programme Pass Africa, sans compter un Global Gateway développé par l’Union européenne  et un « effort en particulier en matière de digital, reprenant tout ce que nous avons fait avec Digital Africa ». Il est vrai que Manu Bellegueule a confié les rênes de l’organisation de la francophonie à une anglophone.

Le deuxième aspect : des moments d’incontinence verbale assez habituels chez cet acteur. Par exemple :

« C’est pourquoi je suis convaincu que le moment est venu de faire un choix et de savoir quel rapport nous voulons entretenir avec les pays africains. Et au fond, quand j’essaie de suivre l’actualité, ce qui m’arrive, et de lire la qualification du moment que nous sommes en train de vivre, qui est très clairement un entre deux parce que nous héritons de beaucoup de difficultés historiques et nous sommes dans un moment de transition sans avoir pleinement réalisé, je vais y revenir, le début de la transition commencée ».

Le troisième déjà plus embêtant : des propos ambigüs sur l’Afrique, terrain ou non de compétition internationale (on aurait aussi bien pu dire concurrence). Manu commence en disant :

« Pour éviter la répétition de l’histoire, il existe une autre voie que nous poursuivons désormais depuis six ans. Une autre voie qui consiste à ne pas réduire l’Afrique à un terrain de compétition ou de rente ».

Pour ensuite affirmer :

« L’Afrique est devenue une terre de compétition. Il faut donc qu’on ait un réveil du monde économique français pour se dire « on doit aller s’y battre ».

Le quatrième aspect est encore plus gênant car il s’agit d’incohérence de fond. Manu Bellegueule commence son discours en rappelant, avec semble-t-il quelque fierté, l’un de ses propos lors d’un discours [déjà fondateur…] à Ougadougou en novembre 2017 : « Il n’y a plus de politique africaine de la France » et ajoute : « Ces mots sont toujours d’actualité ». Pourtant, tout le reste de son discours essaie de démontrer la politique qu’il envisage de construire :

« Mais on va défendre des intérêts et c’est ça un partenariat réciproque et équilibré… . On vient défendre nos intérêts ».

Et plus loin :

« Notre intérêt, c’est évidemment aussi de nous donner une nouvelle ambition économique sur le continent africain ».

Le cinquième aspect est le plus improbable : Manu Bellegueule parle d’humilité :

« une réalité unique africaine n’existe que dans bon nombre de schémas simplificateurs. J’en retirerai une seule exigence, celle de faire preuve d’une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain ».

Encore plus improbable, il dit encore :

« c’est la mission que je donne à nos ambassadrices et ambassadeurs : démontrer que notre partenariat est concret et piloter une communication offensive, au fond, décomplexée mais sans arrogance… Pour moi, le moment que nous sommes en train d’inaugurer consiste à … adopter une posture résolument plus claire de modestie, d’écoute et d’ambition ».

Forcément, personne n’y croit et le naturel revient au galop. On se rappelle encore Ouagadougou le 28 novembre 2017, lors d’une rencontre avec des étudiants en présence du président Kaboré : Manu Bellegueule avait rigolé du fait qu’il ne rentrait pas dans ses attributions de s’occuper de l’approvisionnement électrique de l’université burkinabé, mais que c’était une de celles du Président Burkinabé ; celui-ci quittant alors la tribune se voit apostrophé ainsi par Manu qui prend l’amphi à témoin : « Reste-là [le Président sort] Du coup, il est parti réparer la climatisation ». Classe.

Quelques extraits disponibles de la conférence de presse du 4 mars avec le Président de la République démocratique du Congo, M. Félix Tshisekedi, donnent à penser que Manu Bellegueule s’est laissé entraîner par son goût provoc. Au Président Tshisekedi qui lui disait en parlant d’agressions armées provenant du Rwanda : « Ca doit changer dans la manière de coopérer entre l’Afrique et l’Europe. Regardez-nous autrement, en nous respectant et en nous considérant comme de vrais partenaires et non toujours avec un regard paternaliste, avec l’idée de savoir toujours ce qu’il faut pour nous », Manu Bellegueule de répondre un rien méprisant, se la jouant facile et surtout en répondant à côté de la remarque fait en louant… la liberté de la presse française (« elle essaie de dire la vérité, c’est le travail d’une presse indépendant »). Comme si, au demeurant, la presse française et ses propriétaires étaient indépendants des subventions de plus en plus généreuses versées par le pouvoir macronien. Cela se saurait.

Et à un autre moment, Manu Bellegueule envoie, là encore de façon assez désinvolte et à un moment que l’on peut juger inapproprié, au Président Congolais :

« Et depuis 1994, c’est pas la faute de la France, pardon de le dire en des termes aussi crûs, vous n’avez pas été capables de restaurer la souveraineté ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pas. C’est aussi une réalité. Faut pas chercher des coupables à l’extérieur… N’accusez pas la France pour quelque chose qui dépend de vous ».

Finalement, ce qui caractérise Manu Bellegueule, c’est qu’il ne sait pas la fermer. Il ne sait pas écouter. Il faut qu’il ait raison. Il faut qu’il parle (on se rappelle le Grand débat). Il faut qu’il brille. Les autres ne sont que des faire-valoir, sans distinction.

Cela a été bien vu dans un tweet de M. François Asselineau (nous recommandons vivement le suivi de ce compte Twitter souvent bien inspiré) :

Soyons honnêtes. Il y a une chose que Manu Bellegueule réussit parfaitement, c’est l’africanisation de la France. C’est une de ses obsessions. Manu aime l’Afrique. Tellement passionnément qu’il semble penser que la France devrait en devenir un petit bout. « L’Afrique fait partie non seulement de l’histoire de la France, mais de la France d’aujourd’hui ». Dans les deux composantes de l’Afrique : maghrébine et noire.

Il l’a encore dit ce 26 février : « j’ai jugé que la priorité [était] d’essayer, de la manière la plus claire…de renforcer aussi cette envie d’Afrique en France ». Et plus loin : « Nous réussirons ce nouveau partenariat si nous assumons la part d’africanité de la France ». Et d’ailleurs, à une question qui lui était posée (1h01’) après son discours sur les relations tendues avec le Maroc, Manu Bellegueule a eu cette réponse un peu stupéfiante : « La France est sans doute le pays du monde où il y a le plus de diasporas maghrébines. Et d’ailleurs, si le Maghreb est une réalité géopolitique aujourd’hui, c’est sans doute en France qu’elle se précipite [NDLR : on savourera les différents sens de ce terme bien choisi], beaucoup plus que dans la région quand je vois les relations des uns avec les autres ».

Pour terminer, nous ne résistons pas au petit plaisir coupable de fournir un autre tweet de M. Asselineau consacré au déplacement quasiment salvateur de Manu Bellegueule dans la forêt équatoriale :

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13 commentaires

  1. Tout est dit ! Remarquable !

  2. Manu Bellegueule est un titre usurpé. Son caractère et ses vices rejaillissent sur son apparence, l’intérieur se reflétant sur l’extérieur, il est de plus en plus laid.

  3. Comme constamment depuis sa première élection, le “danseur de claquettes” de l’Elysée agit contre les intérêts de la France, dont il se désintéresse ostensiblement en jouant les touristes en Afrique. Les Africains l’ont reçu comme il convenait, c’est-à-dire comme un guignol pathétique…

  4. On s’est moqué de Foccart et de sa Françafrique, probablement à juste titre : graissage de pattes, trafic d’influence, coups tordus. Mais au moins ce système avait sa cohérence. Rien de tel avec Manu. Du vent, du baratin. On dépense des fortunes et on sacrifie la vie de quelques militaires, pour rien. Quand nos bons amis maliens font leur coup d’état ils ne rencontrent aucune opposition. Giscard s’organisait des safaris avec repos du chasseur prodigué par la soeur d’Hissène Habré. Mais en contrepartie il larguait nos paras sur Kolwezi. Avec Manu c’est la débandade totale, l’inversion parfaite, la partouze habituelle comme aux Antilles. Et nos troupiers rentrent au pays la queue entre les jambes. C’est tout juste s’ils ne font pas en partant une haie d’honneur à ceux de Wagner.

  5. Je me rappelle de ce monsieur, accompagné du général Lecointre, saluer la foule lors d’un défilé du 14 juillet alors qu’il se faisait copieusement insulter.

    La chaîne YouTube de l’Élysée n’a même pas fait l’effort de supprimer la vidéo, elle est visible par tous, on le voit arpenter les champs élysées sous les huées.

    #cocaïne

  6. La bière au poing dans un boui boui- il nous fait honte – et toujours les bras de chemise pour faire décontracté.

  7. Pourvu qu’il y ait de jeunes et beaux hommes noirs, Manu est content.

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