Lu dans Monde & vie :
"On ne
parle guère du 1 % du chiffre d’affaires
en faveur du comité d’entreprise [d'EDF] et
donc de la CGT qui le contrôle. Un
fait nouveau : le gouvernement va
étendre le régime très spécial des salariés
d’EDF aux entreprises privées du
secteur. Le projet de loi portant sur la
nouvelle organisation du marché de
l’électricité a reçu un amendement qui
étend l’article 47 de la loi du 8 avril
1946 sur la nationalisation de l’électricité
et du gaz à toutes les entreprises
des secteurs du gaz et de l’électricité.
Les concurrents privés d’EDF et GDF
devront eux aussi transférer 1 % de
leur chiffre d’affaires à la CGT.La fausse
droite poursuit ainsi les nationalisations
!"
jehan
C’est la Droiche dans ses oeuvres et ses pompes (ses pompes à fric).
Définition de : “Droiche” [Nom Féminin]
Mot valise signifiant: réunion gauche-droite en politique
Olivier Saumur
Monde & Vie va quand même un peu fort sur les raccourcis.
Un amendement à un projet de Loi n’est pas, loin s’en faut, un article de loi promulgué.
Ce n’est pas forcément la CGT qui reçoit les 1% du C.A généré, c’est le Comité d’Entreprise. Qui est géré par la CGT chez EDF.
Enfin, si ce traitement de faveur pour ce comité d’entreprise peut être critiqué (mais ca peut très bien se discuter), je ne vois pas pourquoi la libéralisation du marché de l’électricité se ferait avec des distorsions de concurrence ? Un gouvernement peut décider d’ouvrir un secteur à la concurrence (c’est une décision politique) mais il n’a pas à affaiblir volontairement une entreprise au bénéfice des autres. Au contraire, il est de son devoir de mettre les acteurs économiques sur pied d’égalité.
Donc en résumé, c’est 1% du CA pour tous ou pour personne.
(C’est bien la 1ère fois de ma vie que je défends EDF et la CGT. Docteur, c’est grave ?)
Ceci dit on risque d’aller vers une distorsion de concurrence quand même, hélas. Je m’explique :
– Nos députés n’ont que rarement l’intérêt général en vue et n’ont surement pas envie de déclencher un conflit avec la CGT : l’option fin du 1% est donc exclu.
– le gouvernement actuel est quand même extrêmement bienveillant avec les grands patrons privés en général (dont ceux engagés dans les concurrents d’EDF) : l’option 1% pour tout le monde est donc peu probable (un grand capitaliste qui crie qu’on l’égorge, qu’on le saigne, qu’on l’assassine, ça fait vite du bruit dans les dîners de Ministres !)
Reste la négociation “marchand de tapis”, dont on n’entendra jamais parler entre le gouvernement et la CGT. “Ok on vote pour l’extension des 1% à toutes les entreprises du secteur mais vous y allez piano sur l’opposition à ma réforme des retraites.” (Peut convenir toute autre négo qui satisfasse les 2 parties : la “présomption irréfragable” de représentativité des syndicats, des modifications dans les élections syndicales pour tuer les petits syndicats et donc renforcer les gros, etc, etc.)
Il me manque un paramètre de calcul dans ce billard à bandes : qui sont (ou risquent d’être) les syndicats qui vont gérer les comités d’entreprises des entreprises privées de ce secteur et donc récolter cette manne, car il s’agit bien de cela. Eux aussi appuieront dans le sens qui les avantagera le plus.
jehan
A lire : le dernier texte mis en ligne sur Polémia.
L’Etat irréprochable existe : je l’ai rencontré.
http://www.polemia.com/article.php?id=2995