En Belgique se déroule chaque année, depuis 10 ans, une Marche pour la vie. A l’approche des élections européennes, les pro-vie belges entendent interpeller leurs élus. La porte-parole de la Marche pour la vie de Bruxelles a été interrogée dans L’Homme Nouveau. Extrait :
La Marche aura-t-elle cette année un thème particulier, des spécificités?
Nous avons choisi de mettre en avant l’accueil de la vulnérabilité. Cette vulnérabilité nous caractérise en tant qu’humain : elle exprime nos fragilités mais aussi notre résilience, notre capacité de nouer des relations avec les autres, notre interdépendance, en famille, en société. Nous voulons rappeler que les femmes enceintes en difficulté sont elles aussi vulnérables. On a tendance aujourd’hui à les laisser seules face au choix de garder ou non leur enfant, par souci de liberté. Or, la solitude dans laquelle elles sont laissées à ce moment difficile, est peut-être un confort pour le reste de la société, mais bien un drame pour la femme. L’enfant à naître est aussi au cœur de cette vulnérabilité : il ne vaut pas moins qu’un autre être humain, même si il n’est pas encore passé par le stade de l’enfance ou de l’adolescence… Et pourtant il ne se montre pas, il reste discret et ne riposte pas si on projette de lui ôter la vie. Et puis dans notre société belge, ce sont aussi et de plus en plus les personnes âgées, malades ou fatiguées de vivre, qui sont bien souvent tentées par l’euthanasie. Une fois de plus, le prétexte de l’autonomie nous empêche de répondre à leur fragilité par la solidarité, l’écoute, l’entraide. Chaque vie a un sens immense, depuis le début et jusqu’au bout : c’est ce que nous voulons pour inspirer notre société, ses pratiques et ses lois.
Pour ce dixième anniversaire de la Marche pour la vie, nous proposons une action concrète pour tous ceux qui nous rejoignent : ils pourront venir déposer sur place des vêtements et du matériel de grossesse et de petite enfance, que nous offrirons à des maisons maternelles, pour aider les femmes enceintes en difficulté. C’est important que les gens mettent leur message en pratique. Par cela nous voulons montrer qu’il est possible d’agir au quotidien pour la protection de la vie : dans nos familles, entre amis (au fil des conversations, par l’entre-aide), vis-à-vis de nos collègues, par notre témoignage mais aussi dans notre action concrète. Cela veut dire que nous n’appelons pas seulement à venir marcher ce 31 mars (même si c’est très important pour faire changer les choses) mais à témoigner et à agir chacun à son niveau. […]
Quelles sont les infos pratiques pour participer à la Marche pour la vie de Bruxelles ?
Le rendez-vous est à 14h30 le 31 mars, à la Place Poelaert, devant le Palais de Justice à Bruxelles. Il y aura non seulement la marche silencieuse d’une bonne heure (très accessible pour les poussettes ou les chaises roulantes) mais aussi cette grande collecte de vêtements et de matériel de petite enfance, ainsi que des interventions de médecin sur l’accompagnement en fin de vie, d’une Canadienne sur l’essor du mouvement pro-vie au Canada, et d’autres intervenants de qualité. En bonus, il y aura même un karaoké pour la vie ! Oui, nous pensons que le combat pour la vie est un message avant tout porteur de joie, même s’il pose un regard réaliste sur la gravité de la situation. Il faut retrouver notre capacité d’émerveillement face au mystère de la vie. C’est seulement par cette voie que nous pourrons faire cesser les actes de mort.