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Marche pour la Vie

Marche pour la vie : “Il faut accepter d’être une luciole qui brille dans la nuit.”

Marche pour la vie : “Il faut accepter d’être une luciole qui brille dans la nuit.”

Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance Catholique et membre de la Marche pour la vie, est interrogé dans L’Homme Nouveau :

La première raison de manifester, c’est que cet évènement manifeste, c’est le cas de le dire, que le consensus général autour de l’avortement n’est pas une unanimité. Pensons à cette image de Soljenitsyne : “Il faut accepter d’être une luciole qui brille dans la nuit.” La luciole n’éclaire pas, mais elle rappelle que la lumière existe.

Dans une société individualiste comme la nôtre nos convictions sont devenues ultra-minoritaires. Nous rassembler permet de témoigner publiquement que nous continuons d’exister, dans la fidélité à 2 000 ans de tradition de l’histoire de France et de l’Église. Mais aussi, face à un scandale qui est public, la réponse doit être publique.

Ainsi, nous prenons aussi conscience que nous ne sommes pas seuls à croire ce que nous croyons et cela nous permet de nous remémorer cette autre phrase de Soljenitsyne : “Le mensonge existera mais sans notre participation.”  

Pourquoi cet évènement ne semble toucher qu’une minorité de catholiques ? 

La réalité est que le climat culturel contemporain repose sur une anthropologie dominée par ce que Philippe Murray a appelé l’Homo Festivus, l’homme uniquement préoccupé de son propre plaisir. A part quelques catholiques, et de nombreux musulmans, tout le monde s’est rallié à cette conception de l’homme. L’existence d’une loi naturelle restreignant la liberté de l’homme, au sens où celle-ci serait le droit de faire tout ce qui est possible, n’est plus compréhensible que par les catholiques et ceux qui ont encore un sens aigu de Dieu et de sa loi.  

Et pourquoi une minorité parmi les catholiques ? Parce qu’après cinquante ans d’absence d’enseignement moral par l’Église, l’immense majorité des catholiques s’est ralliée aux valeurs du monde. Trop de catholiques ne sont plus armés intellectuellement, spirituellement et humainement pour s’opposer aux valeurs dominantes de la société apostate dans laquelle ils vivent. Ils se sont rendus au monde. Ils veulent bien être catholiques dans les églises et les sacristies, mener une vie de prière mais ils ne sont plus éduqués à s’opposer au monde.   

D’ailleurs, faut-il afficher notre foi dans ce type d’évènement ?  

Il faut partir de plusieurs faits.  

Nous vivons dans une société, en particulier en France, profondément déchristianisée. C’est le fruit de plus de 200 ans d’hostilité des pouvoirs publics vis-à-vis de l’Église. Notre pays est un de ceux qui comptent le plus grand nombre d’athées et de non croyants.

Une manifestation de foi menée au nom des valeurs de l’Evangile dans un combat de ce type susciterait très peu de soutiens. Ainsi, pendant trente ans Renaissance Catholique a organisé au mois d’octobre une marche pour la vie, qui était ouvertement priante, confessionnelle et se terminait par un salut du Saint-Sacrement à la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Certains évêques avaient d’ailleurs soutenu l’initiative mais en réalité cette initiative n’a jamais rassemblé plus de 2000 participants.

Il peut être également délicat dans le contexte actuel des scandales sexuels dans l’Église de mettre en avant une démarche au nom de la foi sur des questions morales délicates comme l’avortement. Aujourd’hui, le discours de l’Église est décrédibilisé pour un bon moment.

Une autre réalité incontestable, cependant, est que cette stratégie de défense de la loi naturelle au nom de la raison, utilisée en particulier par Jean-Paul II dans des encycliques comme Evangelium Vitae, ne fonctionne pas. La culture de mort continue de progresser. 

Ayant pris acte de ces faits La Marche pour la Vie ne se positionne pas dans une démarche confessionnelle. En revanche, il existe une partie priante à la fin du cortège en très bonne relation avec l’organisation, dans une démarche de foi et de prière qui tient toute sa place dans l’évènement. La démarche générale est sensiblement différente aux États-Unis ou en Italie, qui sont des pays bien moins sécularisés.  […]

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