Le Monde a réalisé une petite synthèse :
LE MARIAGE POUR TOUS
LES FAVORIS SONT POUR
« J’aurais préféré un autre mot que “mariage” », confiait Alain Juppé en 2014 aux Inrocks, tout en se disant « convaincu qu’on ne reviendra pas en arrière ». Malgré des sensibilités différentes et des prises de position parfois contradictoires sur la question par le passé, la quasi-intégralité des candidats à la primaire sont désormais sur cette ligne, qui consiste à éviter de rouvrir le débat. « J’avais pensé à l’époque que les ambiguïtés de la loi Taubira sur certains points imposeraient une nouvelle rédaction. A la réflexion, je crains que le remède soit pire que le mal », écrivait ainsi Nicolas Sarkozy dans son livre La France pour la vie, au début de 2016.
POISSON, LE DERNIER OPPOSANT
Des sept candidats qualifiés, Jean-Frédéric Poisson est le seul à encore défendre l’abrogation de la loi Taubira, en faisant un marqueur de sa campagne. C’est même la troisième mesure dans l’ordre de son programme.
L’ADOPTION POUR LES COUPLES DE MÊME SEXE
KOSCIUSKO-MORIZET, SARKOZY, COPÉ ET LE MAIRE SONT POUR LE MAINTIEN
Toujours dans La France pour la vie, Nicolas Sarkozy écrit s’être rallié à l’idée de maintenir l’adoption pour les couples homosexuels : « Il faut être cohérent. Je dis qu’on ne revient pas sur la loi en question, qui prévoit l’adoption “homosexuelle”. » Il rejoint ainsi Alain Juppé, Bruno Le Maire, Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet, eux aussi opposés à la réécriture de la loi, malgré des sensibilités diverses sur la question.
FILLON ET POISSON SONT CONTRE
Opposé au mariage pour tous, Jean-Frédéric Poisson est, logiquement, également opposé à l’adoption. Un point sur lequel le rejoint François Fillon, qui veut supprimer la possibilité d’adoption plénière pour les couples de même sexe, en laissant la possibilité d’une adoption simple, comme il l’explique dans son programme :
« Il ne me paraît pas légitime que la loi permette de considérer qu’un enfant est fils ou fille, de manière exclusive, de deux parents du même sexe. (…) Je propose, évidemment sans caractère rétroactif, une réécriture de la loi Taubira sur ce point, en concertation avec toutes les associations concernées. »
LA PMA POUR LES COUPLES DE FEMMES
KOSCIUSKO-MORIZET EST POUR
Opposée à la mesure au moment du débat sur la loi Taubira, Nathalie Kosciusko-Morizet défend désormais l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes, une ligne que l’ex-ministre est la seule à défendre dans son camp :
« Il faut aller plus loin aujourd’hui, accepter que la PMA soit autorisée non pas seulement pour les couples hétéros mais aussi pour les couples homos, parce que je ne vois pas au nom de quoi on autorise l’adoption par les couples homos et on n’autorise pas la PMA pour les couples de femmes. »
PAS DE PRISE DE POSITION RÉCENTE POUR SARKOZY
L’ancien président disait en 2014 vouloir « réserver la PMA aux couples hétérosexuels infertiles ». Il s’est depuis exprimé à plusieurs reprises sur la question des droits des couples homosexuels, sans évoquer de nouveau ce point particulier.
LES AUTRES SONT CONTRE
Bruno Le Maire, François Fillon, Jean-Frédéric Poisson, Alain Juppé et Jean-François Copé s’opposent, quant à eux, formellement à l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes.
UNANIMITÉ CONTRE LA GPA
ILS SONT TOUS CONTRE
S’il y a un point sur lequel tous les candidats à la primaire de la droite s’accordent, c’est bien la gestation pour autrui (GPA). Un temps évoquée par des personnalités de droite, notamment par Nadine Morano en 2009 alors qu’elle était ministre de la famille, la question des mères porteuses fait désormais office de tabou commun à l’ensemble de la droite.
Quelques nuances, tout de même. Là où certains affichent simplement leur opposition, François Fillon prévoit dans son programme de renforcer les sanctions pénales sur « le recours ou la promotion de la GPA » et appelle à une « action au niveau international en faveur de l’abolition de la GPA ». Tout comme Jean-Frédéric Poisson, qui veut renforcer le code pénal pour « activer la lutte contre la pratique des mères porteuses »."