Une centaine de convertis au catholicisme, qui ont en commun d’avoir rejoint l’Eglise à l’âge adulte, ont adressé fin septembre un appel aux pères synodaux afin de dire leur attachement à l’enseignement de l’Eglise sur la différence sexuelle, la sexualité, le mariage et la famille. Les 100 convertis disent leur « surprise » au sujet des propositions visant à permettre l’accès des divorcés « remariés » à l’Eucharistie, soulignant :
« Nous ne voyons pas comment ces propositions peuvent faire autre chose que de contredire la doctrine catholique sur le mariage elle-même ».
Ils reconnaissent qu’ils auraient tous rejeté tout ou partie de cet enseignement au cours de leur vie antérieure, mais que c’est précisément en constatant les « dommages » causés par « les conceptions populaires autour de la sexualité humaine, et pendant que certaines de nos communautés commençaient à céder à la culture dominante… et ses tendances croissantes au gnosticisme » qu’ils ont commencé à se douter que l’Eglise pouvait bien avoir raison.
« Pour peu populaire qu’il fût souvent, l’enseignement de l’Eglise sur les réalités de la vie nous est devenu étrangement attirant. Et avec le temps, nous avons été convaincus qu’il exprime la vérité la plus profonde sur nous-mêmes, une vérité qui est à la fois bonne et belle, quel que soit son caractère exigeant.
Ce sont même la « certitude et la confiance » affichées par l’Eglise en ce domaine, malgré « l’opposition hostile » du monde, qui les ont persuadés qu’ils y « trouveraient la vie du Christ, tel qu’Il est réellement ». C’était le signe que « l’Eglise était le lien le plus sûr vers Jésus-Christ Incarné ».
« Ce n’est donc pas par accident que les chrétiens des premiers temps ont été attirés par l’Eglise par l’humanité radieuse de ceux qui suivaient le Christ, par exemple à travers leurs attitudes spécifiques à l’égard des femmes, des enfants, de la sexualité humaine et du mariage. Et ce n’est pas un hasard si, pour les mêmes raisons, nous avons nous aussi été attirés par l’Eglise bien des siècles plus tard. »
Ils jugent sévèrement les propositions défendues par le cardinal Kasper :
« Nous ne voyons pas non plus comment de telles innovations pourraient être pastorales ou miséricordieuses. Quelles que soient leurs bons sentiments, les réponses pastorales qui ne respectent pas la vérité ne peuvent qu’aggraver les souffrances qu’elles prétendent alléger. Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux époux abandonnés et à leurs enfants. Si nous pensons aux générations à venir, comment de tels changements pourraient-ils promouvoir chez les jeunes une appréciation de la beauté de l’indissolubilité du mariage ? »
Les signataires soulignent que les réponses proposées ne tiennent pas compte du
« fondement de la crise de la famille, celui qui sous-tend le problème du divorce, de la contraception, de la cohabitation et de l’attraction homosexuelle ». « Cette crise, comme l’observait Benoît XVI, relève d’une “fausse compréhension de la nature de la liberté humaine ». Et de ce fait nous sommes confrontés à une vision qui « remet en cause la notion même de l’être – de ce que signifie réellement le fait d’être humain ».
« Non seulement les changements de la discipline de l’Eglise souhaités par certains sont incapables de répondre au défi auquel nous sommes confrontés, mais ils nous semble qu’ils capitulent devant le problème qu’ils prétendent résoudre. »
Parmi les signataires se trouvent John Finnis, professeur émérite d’Oxford, Scott Hahn et son épouse Kimberly (auteurs de Rome Sweet Home), Mark Regnerus, auteur d’études sociologiques sur les enfants au sein de foyers homosexuels, et Austin Ruse et son épouse (de C-Fam).