Il explique sur son site :
"[…] Nous devons être attentif à ce qu'une liberté nouvelle ne se traduise
pas par un affaiblissement du sens commun ou des droits des plus
fragiles d'entre nous. Dans cet esprit, nous partageons, par exemple, l'idée que le statut des
couples homosexuels puisse évoluer vers davantage de droits (y compris
sur le plan éducatif ) et une reconnaissance évitant toute
discrimination. Mais nous croyons aussi que ces avancées sont possibles
sans oublier le sens original du mariage (l'altérité, la génération, la
filiation…).[…] Faute d'un débat approfondi, à l'image de celui conduit autour des lois
bioéthiques, nous ne mesurerons pas la profonde dimension culturelle qui
est en jeu dans l'actuel projet de Loi. Celui-ci doit donc échapper à
la caricature ou au slogan. Le moment viendra de choisir sur le texte
final mais en amont nous formons le voeu que les grandes organisations
politiques, associatives et religieuses ne campent pas sur leurs
positions mais partagent leurs visions du bien commun. Ce débat doit échapper à l'opposition simpliste entre conservateurs et
progressistes : nous faisons le pari qu'il peut faire dialoguer les
personnes qui sont sincèrement en quête d'une société plus humaine. Pour toutes ces raisons nous devons, contre vents et marées, nous
écouter, chercher une voie de sagesse et in fine respecter la liberté de
conscience."
JCM
On sait très bien que par cette méthode des “débats approfondis” on avance, moins vite mais encore plus inexorablement, toujours dans le même sens, soit vers toujours plus de “transgressions” comme pour la bioéthique. Et du fait de cette mascarade de consensus ça en devient encore plus irréversible avec le temps (qui ose encore s’opposer au PACS ?).
Il y a un moment où un NON doit être un NON dans le rapport de force et non dans le débat.
axel dlf
Merci Monsieur le Député ! Enfin une posture intelligente d’un député PS !
C.B.
On s’est beaucoup moins inquiété, en 1975, des conséquences de l’élargissement du divorce; déjà le code Napoléon dénaturait le mariage (les époux se doivent fidélité étant à géométrie variable puisque la femme adultère est passible d’emprisonnement, alors que l’homme n’a comme contrainte que de ne pas imposer sa liaison au domicile conjugal).
jacqueline
ce matin sur radio classique François Bayrou a déclaré qu’il n’aurait pas voté la loi(s’il avait été député)
l’union fait la force: jusqu’à ce jour il a toujours dit qu’il était pour le mariage homo;j’ai goûté le silence médiatique qui a suivi…
jo Lebout
Des méthodes massifiantes font le jeu des libertaires.
Un député-maire de gauche est d’avis, avec beaucoup de collègues :
” … qu’accorder un statut juridique de « mariage » à l’union de deux personnes du même sexe relève, à mon sens, d’une interpellation sociétale à travers laquelle seul le peuple doit avoir la possibilité de se prononcer directement”.
Mme le Pen, Madame Boutin, de nombreuses personnalités et d’innombrables mails vont dans le même sens d’une demande d’un référendum directement axé sur le projet de loi pour “ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe”.
Le souci justifié d’en appeler au peuple par un pari mal pensé ferait le jeu des libertins.
Si ce référendum avait lieu, et que le “oui” l’emporte, les demandeurs n’auraient plus qu’à “la fermer”, et les Français, intimidés par (et habitués à adorer) la “Volonté Générale” sans restriction, s’inclineront alors devant cette loi. C’est un pari risqué à ne pas prendre.
Et cela validerait-il pour autant cette “ouverture” ?
Malheureusement, ou plutôt heureusement, cela ne pourrait la légitimer. L’institution et la réalité du mariage ont des sens précis, Ce sont des lois naturelles, au même titre que les configurations génératrices de l’homme et de la femme, ou que les très spécifiques lois de croissance humaines ou que la dimension primordiale spirituelle de l’être humain. Autant dire que le mariage est une réalité dont la nature échappe aux procédures ordinaires du vote indiquant la ”volonté du plus grand nombre”. C’est, à la limite, comme si votait pour dire que la lune est plate ou que Dieu existe… Ridicule.
S’il faut exiger un référendum, ce doit être pour demander d’organiser une consultation au grand jour. C’est la requête de partis politiques. Mais ce n’est pas satisfaisant, on l’a vu dans d’autres circonstances, tant les Français n’ont plus confiance dans les partis qui leur sont imposés.
Non. Il faut que le plus grand nombre exige une consultation des professionnels de l’enfance, des moralistes, des élus de terrain et des juristes estimés dans la profession, des Églises, et des membres des diverses élites incontestées. Comme celles présentes dans les grands corps Français, comme l’Académie des Sciences morales et politiques, le Conseil économique, social et environnemental et le Conseil Constitutionnel, le tout coordonné par une personne ou une instance reconnue honnête par tous (Par exemple le Conseil d’État ou tel homme public ou médiatique…) pour qu’un avis “obligatoire” ou “conforme” soit émis.
Car il s’agirait d’un avis ou d’une décision de personnes responsables, compétentes… et non soumises aux obsessions électoralistes et partisanes ou à la versatilité du corps électoral si facilement manipulable… et donc, plus sérieusement représentatifs des meilleurs Français.
Les méthodes ne sont jamais neutres. Plus généralement, on admet la malfaisance et la perversité du règne actuel de la quantité qui réduit le peuple à n’être plus qu’une masse de grains de sable égalitarisés. Il importe que les moyens utilisés pour combattre des lois injustes n’utilisent que la partie légitime du recours au nombre (par ex. un grand nombre de citoyens exigeant qu’un avis soit donné par leurs élites qualifiées) et non à un simpliste et primaire décompte quantitatif par le moyen de ce qui est précisément un cancer social. Il faut impérativement prendre garde à ne pas aggraver cet état de désordre On ne combat pas la peste par le choléra…
Il est dommage que des cardinaux français ne perçoivent pas ce problème pratique et encouragent toute manifestation quantitative sans en dessiner les contours légitimes et les conditions salutaires. Occasion perdue de tracer des voies de reprise salubre d’une démocratie en perdition…
Certes, par exemple, il faut louer, a priori, l’initiative de l’Institut Civitas qui veut mobiliser le plus grand nombre pour un “non” chrétien. Le seul inconvénient est qu’il utilisera la méthode qu’il dénonce et réprouve justement par ailleurs : La constitution d’un groupe de pression minoritaire.
Cela sera facilement circonvenu et déconsidéré. Les gouvernements savent détecter et utiliser ces contradictions pour les disqualifier … depuis les fameux barbouzes jusqu’aux provocateurs-casseurs recrutés en banlieue, en passant par la complicité de médias hédonistes pour propager les sous-entendus assassins d’un “Civitas rétrograde cherchant à grossir sa maigre troupe d’excités… “. On aboutira alors à une diabolisation qui fera le jeu des lobbys gay.