Mgr Bernard-Nicolas Aubertin,archevêque de Tours, écrit :
"Depuis plusieurs mois, l’annonce d’un projet de loi a produit un
émoi bien légitime dans notre société française. Il s’agit, au nom
d’une exigence d’égalité de droits, de rendre possible le mariage entre
personnes du même sexe.Des voix venant de tous horizons se sont
fait entendre. Dernièrement, l’assemblée plénière des évêques de
France, à Lourdes, a donné lieu à un échange riche entre tous et à une
déclaration claire de la part de son Président, le Cardinal André
Vingt-Trois.Il faut tout d’abord prendre conscience de la gravité des conséquences qu’un tel projet entraîne. « La
question fondamentale est celle du respect de la réalité sexuée de
l’existence humaine et de sa gestion par la société. Alors que l’on
prescrit la parité stricte dans de nombreux domaines de la vie sociale,
imposer, dans le mariage et la famille où la parité est nécessaire et
constitutive, une vision de l’être humain sans reconnaître la
différence sexuelle ébranlerait un des fondements de notre société et
instaurerait une discrimination entre les enfants ».N’oublions pas le droit des enfants, ce
droit que la société donne aux enfants de pouvoir grandir dans les
meilleures conditions, droit qui leur permet de développer toutes les
dimensions de leur humanité y compris leur identité sexuelle.Un débat vrai s’impose pour que des
décisions aussi graves ne se prennent pas à la légère alors que toute
notre société est concernée.En demandant un tel débat, nous ne faisons nullement acte d’homophobie, « nous
sommes convaincus que les personnes homosexuelles, comme tout un
chacun, sont appelées à rencontrer et suivre le Christ ». Laissez-moi reprendre l’invitation adressée par le cardinal Vingt-Trois à la fin de notre assemblée : « Que
les catholiques de notre pays sachent que leurs évêques les
encouragent à parler, à écrire, à agir, à se manifester… Ils ont le
droit de témoigner de ce qui, dans la lumière de notre foi et selon la
logique de la raison et du bon sens, leur semble essentiel pour le
présent et pour l’avenir »."