D’Antoine Bordier pour Le Salon beige :
A Toulon, dans le Var, le diocèse accueille officiellement le premier sanctuaire de Marie qui défait les nœuds. Il a déjà reçu de nombreux témoignages de conversion et de guérison, bien avant sa bénédiction par Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, le 12 février 2018. Eclairage sur une dévotion qui nous vient d’Allemagne, et, dont le Pape François est l’un des plus grands fervents.
Situé dans l’Eglise paroissiale de l’Immaculée Conception, le sanctuaire est simple d’accès. En entrant dans l’église, il se trouve tout de suite à gauche. Le curé de la paroisse, à l’origine du sanctuaire, le père François-Régis de Joigny, s’est occupé lui-même des travaux. Avec quelques bénévoles, il a repeint une partie de l’église. « Il n’y avait pas d’autel, raconte-t-il. Nous en avons fait faire un sur-mesure. Je suis arrivé dans cette paroisse en 2015, et, deux ans après le sanctuaire prenait vie ». Au-dessus de l’autel, sur fond bleu, la statue de Marie qui défait les nœuds exprime une véritable douceur. Son sourire invite à la confiance. Dans ses mains, un ruban blanc, qui est parsemé de quelques nœuds, descend jusqu’à ses pieds. Elle est en train d’en défaire un. Elle est habillée d’une robe rouge, qu’un manteau bleu-nuit recouvre en partie. A ses pieds : le serpent et la lune. Plus loin, sur le mur de droite se trouve une copie du célèbre tableau de Johann Melchior Schmittner. Son tableau, à l’origine de cette dévotion, est vénéré dans l’église de Saint Peter am Perlack, à Augsburg, en Allemagne, depuis 1700. Il s’agirait d’une commande faite en action de grâces pour un couple sauvé, qui était au bord du divorce.
Saint Irénée et l’Apocalypse de saint Jean
Le père nous explique l’origine de cette dévotion.
« Le peintre s’est penché sur une méditation de saint Irénée, évêque de Lyon au début du 3è siècle. ‶Eve, dit-il, par sa désobéissance, fit le grand nœud du malheur de l’humanité ; alors que Marie, par son obéissance, le dénoua ″. »
En regardant les détails du tableau, on voit, au-dessus de la tête de Marie une colombe représentant le Saint Esprit, et, le soleil semble l’envelopper d’une douce et chaleureuse lumière. La Vierge représentée serait celle de l’Apocalypse : ‶Un signe grandiose apparut au ciel : c’est une Femme ! Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds…″ Le père François-Régis « compare souvent Marie qui défait les nœuds à Notre-Dame de Lourdes ». Il a découvert Marie qui défait les nœuds grâce à Denis Bourgerie. A l’époque, cet ancien pilote d’aviation, vit au Brésil, à Campinas, avec Suzel, qui est médecin. Ils font partie, à la fin des années 90 de ces milliers de pèlerins qui se rendent à San Juan Bautista, une paroisse proche de Buenos Aires, dont le curé le père Celeiro est à l’origine de la neuvaine à Marie qui défait les nœuds. En rentrant au Brésil, le couple décide de fonder leur propre sanctuaire : celui de Campinas. C’est là que se rend le père François-Régis en 2013. Ses 3 semaines passées dans le sanctuaire de Campinas le décident à répandre la dévotion de Marie qui défait les nœuds.
« Les nœuds de nos vies »
Ordonné prêtre en 2009, dans le diocèse de Fréjus-Toulon, le père François-Régis se souvient, quand il était adolescent, avoir été marqué par le film Mission qui retrace avec brio la vie des conquistadores et des missionnaires jésuites en terre amazonienne.
« A la fin du film, lorsque les espagnols sont acculés le prêtre décide de sortir au-devant des indiens et de faire une procession du Saint Sacrement, en portant l’ostensoir. Alors que le jeune converti, qui veut devenir jésuite, décide de reprendre les armes. Moi, je suis le prêtre qui porte le Saint Sacrement. »
On ne peut pas parler du sanctuaire de Marie qui défait les nœuds, en omettant la vie sacramentelle qui a été renouvelée dans cette paroisse qui sert d’écrin à Marie.
« Les nœuds de nos vies y sont dénoués. Et, nous pouvons constater des conversions et des guérisons. Nous avons une vie de prière intense, qui démarre par l’adoration, dès 7h30. Puis, vous avez les laudes et la Messe. Tous les mardis soir, le groupe de prières invite à la louange, à l’adoration, au chapelet de Marie qui défait les nœuds, qui ressemble au chapelet de la Miséricorde Divine. »
Le père parle de la guérison d’un adulte qui a été guéri d’un cancer en Belgique. Il y a eu aussi la guérison d’un enfant, « un petit garçon de 5 ans qui ne marchait plus. Hémiplégique, il n’est pas totalement guéri, mais il marche de nouveau ».
Des guérisons de toute sorte
Marie qui défait les nœuds guérit aussi des addictions de toute sorte : de l’alcool, de la drogue, d’internet, de la pornographie, de la violence. Le père rappelle qu’ici
« Marie est mère de Miséricorde. Elle défait les nœuds de la méchanceté, de la division, de la cupidité, du reniement, de la trahison. Des personnes ont témoigné avoir reçu la grâce, en venant ici, de pardonner à leurs proches. ».
Les nœuds de la vie sont nombreux avec l’éclatement des familles, la perte de sens, le rejet de Dieu. Marie dénoue les disputes familiales, les séparations et les divorces entre époux, les incompréhensions entre les enfants et les parents. Marie guérit de la violence physique, psychologique et spirituelle. Marie guérit de la dépression, du chômage, de la solitude. Depuis sa rencontre avec Denis Bourgerie, le père François-Régis en est convaincu :
« ma vocation est de diffuser cette dévotion mariale. Les fruits y sont nombreux. Marie n’abandonne pas ses enfants. Marie qui défait les nœuds est une œuvre de Dieu. Cette dévotion est partie de la Bavière au 18è siècle, et, elle est en train de faire le tour du monde, après être passée en Argentine et au Brésil. Elle est arrivée en France. Le Pape François en est même le promoteur. A l’approche de la Toussaint, mon désir est que cette grâce touche le plus grand nombre. »
Le Pape François, un fervent défenseur de Marie qui défait les nœuds
En 1983, le père Jorge Mario Bergoglio, prêtre à Buenos Aires, effectue un voyage d’études en Bavières, et tombe nez à nez avec ce tableau, qui est resté dans l’ombre jusqu’à cette date. Bouleversé, il décide d’en rapporter plusieurs reproductions. Certaines de ces reproductions qu’il fait placer dans plusieurs endroits, comme à l’Université catholique El Salvador, sont miraculeuses. Peu de temps après son élection, le 12 octobre 2013, le Pape François rend publiquement hommage à Marie qui défait les nœuds, dans son allocution pour l’Année de la Foi : « Le premier élément de sa foi est celui-ci : la foi de Marie dénoue le nœud du péché. Qu’est-ce que cela signifie ? Les Pères conciliaires ont repris une expression de Saint Irénée qui dit : « Le nœud noué par la désobéissance d’Eve a été dénoué par l’obéissance de Marie ; ce que la vierge Eve avait lié par son incrédulité, la vierge Marie l’a délié par sa foi ». Depuis, il distribue des images de Marie qui défait les nœuds.
Texte et photos réalisés par Antoine BORDIER