Lundi 3 août à 17h, en la chapelle du foyer sacerdotal d’Ars, Mgr Roland, évêque de Belley-Ars, bénira la statue de « Marie qui garde les prêtres ». Nous avons interrogé Guillaume d’Alançon à l’origine du projet.
Quelle est l’histoire de « Marie qui garde les prêtres » ?
Cette histoire a 2000 ans. Elle prend racine dans ce mémorable échange entre Notre-Seigneur, Notre-Dame et Saint Jean :
« Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : “Femme, voici ton Fils.” Puis il dit au disciple : “Voici ta mère.” Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. » (cf. Jn 19,26.27).
Oui, depuis les origines prêtres et fidèles sont les enfants de Marie, la Très Sainte Mère de Dieu. Nous partageons aussi cette foi avec les orthodoxes. Un moine du Mont Athos m’a confié ces jours-ci porter le projet « Marie qui garde les prêtres » dans la prière.
Pour répondre plus précisément à votre question, tout a commencé avec l’envoi massif à plus de 6000 prêtres d’une neuvaine appelée « Marie qui garde les prêtres ». Des centaines de mails/lettres/messages en provenance de prêtres de tous âges et de tous horizons nous sont parvenus. De la Fraternité Saint Pie X à la Mission de France en passant par des Africains venant au secours de nos paroisses de la « diagonale du vide », mais aussi les Instituts Ecclesia Dei, la Communauté Saint Martin, l’Emmanuel et, il va sans dire, nos courageux et infatigables prêtres diocésains, curés de campagne ou citadins, sans oublier les religieux…
Certains nous ont confié connaître de difficiles traversées du désert, un ras-le-bol face aux polémiques et scandales de ces dernières années.
J’ai donc édité la neuvaine de telle sorte qu’elle puisse être diffusée encore plus largement via lien life éditions. De très nombreux fidèles ont depuis offert cette neuvaine à leurs prêtres, amplifiant le mouvement initié avec l’envoi massif… C’est alors que m’est venu l’idée de faire réaliser une statue pour rendre palpable cette protection de Marie envers chaque prêtre.
En effet, c’est une longue histoire…
J’espère qu’elle n’est pas finie. Mais permettez-moi de revenir sur un point qui me semble essentiel : il est urgent que nous réparions le lien de confiance et d’estime que nous devons avoir avec nos prêtres. Avoir un esprit filial envers eux, car ils sont revêtus par le sacrement de l’Ordre des « tria munera », c’est-à-dire de la charge d’enseigner, de gouverner et de sanctifier le peuple de Dieu. Cela ne veut pas dire que les fidèles doivent accepter tout et n’importe quoi ! Notre boussole c’est le Magistère de l’Eglise, et nous demandons à nos prêtres qu’ils nous enseignent selon la Foi de l’Eglise. Mgr Henri Brincard, qui fut évêque du Puy-en-Velay jusqu’à il y a quelques années, avait une vive conscience de la maternité de Marie pour chaque prêtre. Il m’avait dit une fois que selon lui une des causes de la crise des vocations était que l’on n’avait pas assez de respect pour les prêtres, qu’on les critiquait trop facilement… Les prêtres le lui ont bien rendu : à ses funérailles en 2014 il y avait plus de 300 prêtres et une trentaine d’évêques, du jamais vu pour un petit diocèse comme Le Puy… Depuis, Mgr Crépy qui lui a succédé s’appuie sur la belle devise mariale des Pères eudistes : « Vive Jésus et Marie ».
Revenons-en à la statue…
De nombreux évêques et abbés soutiennent le projet « Marie qui garde les prêtres ». J’ai pu offrir en décembre dernier au Saint-Père un exemplaire de la neuvaine et échanger brièvement avec lui. Le Pape a manifesté une approbation sans détour. Parmi les messages épiscopaux, j’ai reçu hier un mail de Mgr Samir Nassar, archevêque maronite de l’Eglise martyre de Damas, qui nous assure de sa communion par la prière et ajoute : « J’irai prier et confier mes prêtres à Marie qui garde les prêtres ».
Quant à notre statue, sculptée par Gauthier Courtin (cf. https://sculpteur-courtin.com/index.html), elle fait 1,60 mètre, socle compris. Elle est tout fraîchement installée dans le chœur de l’imposante chapelle du Foyer Jean-Paul II à Ars. Des milliers de prêtres du monde entier passent en ce lieu chaque année, sans compter les séminaristes. En outre, depuis 35 ans, grâce à la foi de Mgr Bagnard et, en réponse à un appel de Jean-Paul II, pour ceux qui ne le sauraient pas, Ars compte un séminaire, celui de la Société Jean-Marie Vianney, et la chapelle dont nous parlons est précisément celle où les séminaristes se rassemblent chaque jour pour la messe et les offices. J’en profite pour renvoyer les lecteurs vers la Société Jean-Marie Vianney qui est partenaire de ce projet. En effet, grâce à la bienveillance des Pères Emeric Colas des Francs et Roch Valentin, respectivement modérateur général de la Société et recteur du Séminaire, tout ceci a pu voir le jour. Pour ceux qui souhaiteraient contribuer à son financement, rendez-vous sur la page :https://www.credofunding.fr/fr/marie-qui-garde-les-pretres
Un dernier mot ?
Un grand merci à Mgr Pascal Roland pour son accueil et sa sollicitude pastorale à l’endroit de ce projet. Une mention spéciale à mes amis prêtres, qu’ils soient décédés ou bien de ce monde. Je pense particulièrement à l’abbé Lagneau qui aimait tant la Vierge Marie et qui est mort d’une crise cardiaque en 2013 au pied de la statue de Pindrau à Notre-Dame du Laus. Je n’oublie pas non plus le Bienheureux Edouard Poppe dont je retrouve les traits en contemplant le visage du prêtre sculpté par Gauthier Courtin, et Saint Jean-Marie Vianney qui disait : « La Sainte Vierge nous a engendré deux fois, dans l’Incarnation et au pied de la Croix : elle est donc deux fois notre Mère. » Enfin, je ne peux m’empêcher de mentionner un Père Chartreux, grand ami de Notre-Dame, qui prie pour nous et pour la fécondité de notre prière.
Totus Tuus Maria !