Les informations données par la presse sur un coup de téléphone du pape à une femme mariée civilement à un divorcé sont confuses. La presse déclare que le pape a autorisé la communion, ce qui est contraire à l'enseignement de l'Eglise, si le premier mariage n'est pas reconnu comme nul par un tribunal ecclésiastique. Mais la femme en question rapporte que le pape lui a simplement demandé de retourner à l'église. Lu sur Aleteia :
"Le Saint-Siège met en garde contre toute tentative de détourner les conversations personnelles du Pape. « Les conversations téléphoniques privées du Pape, qui sortent « du cadre des relations personnelles » et leur « amplification médiatique » sont « source de malentendus et confusion… On ne saurait donc tirer parti de celles-ci concernant l’enseignement de l’Eglise », souligne un communiqué du porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, dans une claire allusion à un nouveau coup de téléphone du pape qui a littéralement enflammé les médias ces dernières heures, relançant un sujet aussi sensible que celui de « la communion des divorcés-remariés ».
Il faut dire qu’après plusieurs interventions et encouragements du Pape à des débats ouverts de l’Eglise sur cette question, la presse s’enflamme à chaque fait ou geste qui puisse laisser entrevoir une avancée extraordinaire.
Et le dernier épisode, auquel fait allusion le communiqué, est de taille : celui d’une femme, Jakelin Lisboa, en Argentine, mariée à un homme divorcé, que le pape François aurait appelée il y a quelques jours au téléphone pour répondre aux questions qu’elle lui posait concernant sa situation dans une lettre envoyée quelques mois auparavant. Cette information a fait le tour de la planète car le Pape, affirme Jakelin Lisboa, « lui aurait conseillé de prendre la communion malgré sa situation personnelle », rapportent divers médias.
« Il y a eu beaucoup de coups de téléphones, dans le cadre des rapports personnels pastoraux du pape François. N’entrant absolument pas dans le cadre des activités publiques du pape, on ne saurait attendre aucun commentaire ou information de la Salle de presse du Saint-Siège », souligne le père Federico Lombardi, dans son communiqué en se refusant à tout commentaire sur cette affaire.
Il est vrai que dès le début, la nouvelle, lancée « naïvement » sur Facebook par le mari de Jakelin Lisboa, réapparait dans la presse comme décousue, confuse, ambiguë, source de mauvaise interprétation, aussitôt corrigée par la protagoniste, lors d’une émission sur les ondes de Red Am910, la radio de Buenos Aires.
Dans cet entretien, Jakelin précise tout d’abord qu’elle n’est pas divorcée, mais mariée à un divorcé, contredisant aussitôt les gros titres des journaux argentins comme « le pape garantit qu’un divorcé ne fait pas de mal s’il fait la communion » qui avait mis le feu aux poudres médiatiques.
Jakelin et Julio Zabeta, sont mariés civilement depuis 19 ans et ont deux enfants. Jakelin raconte ce qu’il s’est « vraiment » passé et ce que lui aurait dit le Pape au téléphone, rapportée par Andrés Beltramo Álvarez sur Vatican Insider :
« Nous avions l’habitude d’aller à la messe, pas tous les jours. Mais ici, à la maison nous prions tous les soirs, nous posons des questions à Dieu. Comme toujours lorsqu’on se trouve dans une situation difficile, on s’adresse à Lui. Et l’idée d’écrire au Pape m’est venue tout naturellement, parce qu’il est argentin, parce qu’il écoute les personnes et que je crois aux miracles », raconte-t-elle.
La femme raconte l'arrivée du coup de téléphone : « C’est mon mari qui a répondu. Il m’a dit c’est le père Bergoglio qui veut te parler. J’ai pris l’appareil et je lui ai demandé si c’était vraiment lui, le Pape, il m’a répondu oui et m’a dit qu’il répondait à ma lettre envoyée le 7 septembre dernier » , explique-t-elle.
Pendant l’entretien, rapporte Vatican Insider, Jakelin Lisboa n’a pas trop voulu s’étendre sur le contenu « privé » de leur conversation, mais a confirmé le conseil que lui aurait donné le pape François : de « retourner à l'église » dont elle se serait éloignée depuis qu'un prêtre aurait refusé de la confesser et de lui donner la communion."