Marine Le Pen est intervenue à Sciences Po jeudi dernier 5 avril et elle y a retourné une salle d'abord hostile (vidéo 1h environ). Il faut dire qu'elle y a mis les moyens :
"Elle a voulu se faire la plus féministe d'entre elles, n'hésitant pas à citer en exemple Simone Veil, Elisabeth Badinter ou encore Olympe de Gouges. […]
Premier tercio : la question de "l'avortement de confort" qu'elle souhaite dérembourser. Marine Le Pen savait que c'était LA question la plus attendue. Elle persiste dans ses positions, à savoir la condamnation des "femmes qui avortent deux, trois, quatre fois" et qui feraient de l'IVG une sorte de "moyen de contraception". "Je suis attachée à ce droit", lance-t-elle [vers la 12e minute, NDMJ], malgré les huées nourries du public et les questions acérées des journalistes animant le débat, Bruce Toussaint et Valérie Toranian. "Oui au droit à l'avortement, non à celles qui abusent de ce droit (…) et que la communauté nationale ne doit pas prendre en charge", conclue-telle. Pour Mme Le Pen, "beaucoup de femmes n'ont pas d'autres choix que celui d'avorter", à cause notamment de la précarité économique. Titillée par Mme Toranian sur sa proposition visant à mettre en place l'adoption prénatale, et qui risquerait [sic] d'accorder un statut à l'embryon, et in fine [remettre en cause] le droit à l'avortement, elle répond du tac au tac : "Ce n'est pas scandaleux non plus de donner le choix à une femme de garder son enfant ! Ce n'est pas condamnable bon sang !".
Elle a néanmoins insisté sur le droit à discuter du problème de l'avortement, se plaignant que ce soit un sujet tabou dans les médias, et a tenu à rappeler que l'avortement est une expérience traumatisante pour une femme. "Le droit à donner la vie existe aussi !"