Marine Le Pen a lancé une procédure pour retirer la présidence de groupe à deux responsables régionaux du Front national :
- Sophie Montel, en Bourgogne-Franche-Comté et bruyant alliée de Florian Philippot. Membre du bureau politique du FN, elle a exaspéré Marine Le Pen par des interventions publiques vues comme des «provocations», notamment sur les réseaux sociaux. Elle avait jugé «anxiogène» la ligne du FN en matière d’immigration. Sous pseudo, Marine Le Pen l'avait déjà recardée sur Twitter, alors que Sophie Montel militait pour que le FN amoindrisse son discours sur l'immigration :
- Pascal Gannat, en Pays-de-la-Loire et partisan d'une ligne plus conservatrice. Ce dernier avait annoncé dès hier sa démission de son poste de Secrétaire départemental :
Le débat interne sur la refondation du parti voulue par Marine Le Pen "n'autorise pas les uns et les autres à avoir des propos très agressifs ou vindicatifs", a justifié une source frontiste.
En s’en prenant à des figures de chaque camp, Marine Le Pen ne résout pas le problème de ligne politique interne au FN. Pire, elle risque de mécontenter tout le monde.
Mais pour le moment, c'est du côté de la complice de Florian Philippot que ça chauffe. Pascal Gannat, ancien directeur de cabinet de Jean-Marie Le Pen, est moins un excité des réseaux sociaux que la bande à Philippot, qui sait que la politique est une question de rapport de force et non de diplomatie (à ceci près que le rapport de force n'a jamais réussi aux adversaires des Le Pen). Selon un proche de l'élue,
«Sophie veut tout balancer sur les magouilles et petits secrets du FN depuis trente ans».
Elle même s'indigne :
«Je constate qu’on suspend plus facilement mes proches que les nombreux cas plus graves qui ne sont pas dans la ligne de dédiabolisation du parti. Je l’ai dit à Marine. Et si les choses vont plus loin, je ne me laisserai pas conduire à l’échafaud en chantant.»
Florian Philippot a défendu Sophie Montel :
«Une solution d’apaisement doit être trouvée rapidement. Sophie est une élue exemplaire.»