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France : Politique en France

Marion Maréchal appelle à un autre socle commun

Marion Maréchal appelle à un autre socle commun

Après la chute du gouvernement Barnier, Marion Maréchal appelle dans le JDD à former une alliance allant du RN à l’UDR en passant par la Droite républicaine et Horizons :

[…] La chute du gouvernement Barnier vient nous ramener à une idée simple : pour fonctionner, une coalition doit reposer certes sur une capacité au compromis mais d’abord sur un socle commun d’idées, et non uniquement d’intérêts ponctuels.

En attendant la victoire espérée du camp national aux prochaines élections législatives et présidentielles avec Marine Le Pen, je ne peux me résoudre à ne voir que la gauche et l’extrême gauche capables de proposer une majorité alternative durant cette phrase transitoire.

À cette lumière, un autre socle commun est-il possible ? Dans ces circonstances imposées, faisons preuve d’audace et imaginons, en concédant qu’un socle qui rassemblerait le centre droit et le camp national n’est pas le scénario idéal. Un socle qui pourrait reposer sur des principes déjà évoqués plus haut : des économies sur le train de vie de l’État et une baisse des impôts, de solutions face à l’immigration incontrôlée, le retour à l’ordre et à la sécurité ; in fine une politique permettant la sacro-sainte « stabilité » dont nous avons beaucoup entendu parler depuis lundi.

Considérant qu’aucune majorité n’est possible, on peut néanmoins constater qu’une telle alternative serait à la fois plus légitime démocratiquement en nombre de voix obtenues mais aussi plus solide. Le cumul des députés RN et apparentés, UDR, Droite républicaine, Horizons et non-inscrits de droite monterait déjà à 223 députés, là où le socle commun du gouvernement Barnier n’en comptait que 210. L’on pourrait même imaginer aller au-delà et convaincre quelques individualités parmi les députés MoDem, LIOT ou au sein des élus de centre droit du groupe macroniste. La majorité absolue ne serait même plus si éloignée…

Il ne semble pas si invraisemblable que certains d’eux soient sensibles à l’aspiration d’une grande majorité des Français de réduire l’immigration, l’assistanat et le racket fiscal. Faut-il rappeler que sur le sujet perçu comme le plus clivant, les électeurs macronistes, LR et RN sont d’accord, entre 70 et 80 %, pour réduire l’immigration selon les enquêtes d’opinion.

La perspective semble folle ? Vu d’ici oui, mais je me vois forcée de convoquer une fois de plus les exemples européens. En Italie, au sein du gouvernement menée par notre alliée Giorgia Meloni, siègent des ministres de la Lega (parti allié au RN) et de Forza Italia (alliés de LR au sein du Parti populaire européen, groupe de centre droit). Allons un pas plus loin encore ? En Hollande, se côtoient au sein du gouvernement une vice-Première ministre du PVV de Geert Wilders, allié du RN, et une autre vice-Première ministre du VVD, parti centriste allié à Renaissance au Parlement européen.

Je sais bien que cela semble impossible aujourd’hui, en l’état actuel tant des forces que des esprits. Mais la politique n’est-elle pas, selon les mots prêtés au cardinal de Richelieu, « l’art de rendre possible ce qui est nécessaire » ? À défaut d’y parvenir, peut-on au moins s’autoriser à y réfléchir ?

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3 commentaires

  1. Ce qui semble inhabituel dans certains discours à l’Assemblée, c’est la référence aux classes populaires et d’une façon générale et implicite aux électeurs : les électeurs ont endossés de nouveau leurs gilets jaunes, ont repris la main sur les députés et imposent leurs humeurs : si vous ne votez pas la censure, disent-ils aux députés RN, nous déserterons. Il semble d’ailleurs que le RN ait fait faire un sondage (parmi les électeurs RN ? tous les électeurs ?) avant de se déterminer à voter la motion de censure. On aurait aimé que la décision soit plus spontanée, mais il y a quand même à la fin la cohérence et le respect des électeurs.

    Ce sont les électeurs qui ont peut-être la clé des alliances. Et ils le feront savoir soit à l’occasion de nouvelles élections législatives soit au plus tard lors des municipales.
    Marine a pris soin de ne pas insulter ses adversaires à l’Assemblée (mais de les mettre en face de leurs responsabilités), sauf les “cheguevaristes de carnaval” et les sectaires comme Attal qui entourent Barnier. Les électeurs de droite modérée en particulier auront été sensibles à la forme dont Marine Le Pen a pris soin et au fond que cela sous tend : elle sait parler, elle sait écouter, elle donne des signes d’une capacité à composer.

    Quant aux chefs de groupes les plus opposés à Marine Le Pen, ils n’avaient sans doute pas mandat de leurs collègues ni des électeurs pour invoquer les valeurs républicaines et le front républicain. Leurs électeurs et certains des députés sentent la nullité de ce discours et qu’il est le masque de l’impéritie.

    C’est le moment pour les médias de réinformation de multiplier les micro trottoirs.

  2. Excellente réflexion de MM, comme toujours!
    Il est à noter tout de même que le gouvernement Attal est tombé alors qu’il entamait l’adoption de la loi sur l’euthanasie. Sous influence total des frères qui l’avaient toujours soutenu et attiré par la gauche comme toute cette génération soit-disant de droite, Barnier avait programmé une nouvelle adoption de cette loi pour janvier prochain. Il est tombé un mois avant…
    Simple coïncidence?

    • Une union des droites serait évidemment souhaitable, mais est-elle vraiment possible aujourd’hui ? Quant à la loi sur la “mort programmée”, j’attendais Barnier et Retailleau à son sujet. Ils y allaient à reculons, rien n’était encore joué. Si un gouvernement gauchiste, progressiste et maçonnique sort de la motion de censure, j’ai bien peur que, comme la Perrette de la fable, Marine aura tout perdu.

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