Emmanuel Macron a annoncé le remplacement de l’École nationale de l’administration (ENA) par un « Institut du service public », avec changement de tronc commun avec les autres écoles de la haute administration. Dans une tribune au Point, Marion Maréchal récuse ce choix d’Emmanuel Macron, qu’elle juge démagogique :
[…] Disons-le tout net : beaucoup, dont je fais partie, dénoncent depuis longtemps l’arrogance d’une « élite » qui n’en a plus que le nom. Une « élite » prisonnière d’un politiquement correct stérilisant pour l’esprit, indifférent au déclassement de notre pays dans la jungle de la mondialisation, incapable de regarder la violence du monde telle qu’elle est, au plan identitaire, économique ou géopolitique, pour le plus grand malheur du pays. Une « élite » qui se complaît dans le copinage et le pantouflage, s’affaire à briguer des mandats en s’épargnant les risques professionnels qui s’y attachent par le système avantageux du détachement, se voit propulsée à des postes de capitaine d’industrie publique sans jamais rendre de comptes, nomme les copains de promotion aux postes stratégiques. Tout ceci est, hélas, bien connu et alimente la colère sourde des Français, peuple trop intelligent pour s’en laisser conter.
Et pourtant, qui peut décemment imaginer que la suppression de l’ENA réglerait comme par magie les problèmes de la France ? Les difficultés rencontrées par les Gilets jaunes méritaient mieux qu’une réponse démagogique et caricaturale qui frôle la diversion politique.
Imagine-t-on les États-Unis supprimant Harvard ?
Cette solution radicale est typique du syndrome français de haine de soi et ne manquera pas de surprendre à l’étranger. Imagine-t-on les États-Unis supprimer Harvard ou le Royaume-Uni l’université de Cambridge parce que le pays va mal ?
Par cette décision, Emmanuel Macron tire un trait sur une école dont la réputation est enviée à l’étranger et qui n’a aucun équivalent. Cette institution est un puissant instrument de soft power français qui a été exporté dans plusieurs pays du monde et participe à notre crédibilité internationale, car la compétence de notre haute fonction publique est reconnue et recherchée hors de nos frontières.
En réalité, la critique de l’ENA surfe sur le rejet, que je partage, d’un étatisme asphyxiant pour le pays. Le président espère certainement capitaliser sur l’exaspération légitime des Français vis-à-vis de cet État qui déploie des trésors de contraintes et d’ingéniosité quand il s’agit de faire les poches des Français et qui fait preuve d’une coupable faiblesse quand il s’agit de contenir les émeutes dans les cités. Soyons lucides, s’en prendre à l’ENA ne réglera pas le problème du millefeuille institutionnel, de la boulimie administrative, de l’interventionnisme public à tous crins, du recul de l’efficacité de l’État régalien, des gabegies à tous les étages. […]
Remplacer une école par une autre ne servira à rien si l’esprit qui a conduit à son délitement et à son enfermement reste le même. Il faut en effet réformer les programmes pour les adapter aux défis de notre époque ; mais est-on sûr que la liste annoncée le 8 avril – où l’on parle par exemple de faire étudier la « pauvreté » aux futurs hauts fonctionnaires avec un paternalisme qui aurait fait rougir Guizot – répond aux défis ? Il s’agit bien de garantir un véritable pluralisme parmi les enseignants et les contenus, et d’assurer un débat fécond entre les approches des politiques économiques et sociales. Est-on sûr que la réforme annoncée ne va pas au contraire étendre l’influence du politiquement correct actuellement dominante ou qu’elle protégera des ravages de l’écriture inclusive, du décolonialisme et autres combats « intersectionnels » ?
D’accord pour la professionnalisation : ouvrir les stages au monde du privé et de l’entreprise, introduire des compétences technologiques et scientifiques dans les programmes, organiser des expériences dans des administrations étrangères. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de la culture générale, que le général de Gaulle qualifiait de « véritable école du commandement ». Il est temps également de supprimer le classement de sortie, aujourd’hui inadéquat, pour assurer les embauches en fonction des profils et des besoins des services de l’État. Tout comme il est nécessaire de mettre fin à cette culture du pantouflage qui consiste à confier la direction d’entreprises à des personnes qui ne sont pas formées à cette fin.
Enfin, il faut mettre fin au lien ambigu entre le monde politique et la haute administration en exigeant des hauts fonctionnaires élus qu’ils démissionnent de leur corps d’origine. Mais nous n’avons pas vu, pour l’instant, que le projet annoncé ait des mécanismes efficaces de brassage social, de recrutement au mérite, ni de séparation des domaines. […]
France Fougère
Mais bien sûr, l’élite est nécessaire.
Supprimer l’École nationale d’administration n’est qu’une invention démagogique.
Des modifications internes s’imposent.
Ce qui est inquiétant, c’est la médiocrité du personnel des collectivités locales, conséquence de la réforme socialiste.
Partout, le niveau est bas, sauf exception, et évidemment, c’est l ‘éducation, l’instruction qui sont à revoir.
Supprimer les chiffres romains constitue un indice inquiétant.
France Fougère
Ainsi le magistrat qui demande en présence d’une personne en fauteuil roulant : – “Cette personne a-t-elle le droit d’avoir un fauteuil roulant ? ” –
Réponse : un fauteuil roulant
n ‘est qu ‘une aide technique à la mobilité de même que des lunettes, lentilles, sont une aide technique à la vision.
France Fougère
Ainsi le magistrat qui demande en présence d’une personne en fauteuil roulant : – “Cette personne a-t-elle le droit d’avoir un fauteuil roulant ? ” –
Réponse : un fauteuil roulant
n ‘est qu ‘une aide technique à la mobilité de même que des lunettes, lentilles, sont une aide technique à la vision.
F. JACQUEL
L’Institut du service public va remplacer l’École nationale d’administration.
En bref, l’ISP va remplacer l’ENA.
Pris à l’envers, le PSI va remplacer l’ANE.
Au vu du bilan psychologique de la “pandémie sanitaire”, il ne va pas chômer…
😄😅😂🤣
DUPORT
De toute façon la seule chose dont Macron soit capable c’est de créer un truc pire que l’ENA !
Même si cela parait impossible à vue humaine…
F. JACQUEL
@DUPORT
À vue humaine, vous avez raison. Mais à vue jupitériennne, et maîtrisant les horloges, tout est possible. Et l’objectif de faire entrer dans cet “Institut du Service Public” des représentants de la “diversité” est censé rapporter des voix innombrables aux élections de 2022, qu’elles soient départementales, régionales, législatives ou présidentielles.
A.MOR
Vous attendiez autre chose de la fondatrice de l’issep. Elle ne va pas scier la branche sur laquelle elle est assise. Pour le reste je crains que sa seule qualité soit d’être la petite fille.
F. JACQUEL
@A.MOR
Je ne vois pas en quoi Marion scie la branche sur laquelle elle est assise. Elle n’est pas passée par l ENA et elle a fondé l’ISSEP pour proposer une formation alternative à celle de Sciences Po et de l’ENA.
Or, elle ne soutient pas une dissolution de l’ENA, mais une réforme de ses enseignements.
Si vous pouvez me préciser votre argumentaire ?
Quant à être la petite-fille de JMLP, elle le revendique tellement peu qu’elle a choisi comme patronyme usuel celui de son Papa, et non celui de la dynastie.