Martial Bild, membre du bureau politique du Parti de la France et ancien conseiller régional d'Ile de France, développe longuement, dans un entretien sur internet, ses positions dans le domaine des valeurs, de la défense de la vie, sur la famille, le mariage et le PACS, sur l'Eglise et la marche pour la vie mais aussi sur l'euthanasie :
Sur la vie :
"La valeur essentielle, c’est la vie. Il y a d’un côté des forces de vie et de l’autre côté des forces de mort. J’ai choisi mon camp : c’est celui des forces de la vie. Ce n’est pas le camp le plus simple (…) mais c’est celui qui peut créer les conditions du bonheur. Le fondement du rôle du politique, c’est de créer les conditions du Bien commun, du bien-être même (…)"
Sur la famille et le mariage :
"La loi est faite pour organiser la chose publique dans l’intérêt général et non pour répondre aux exigences de tel ou tel groupe d’intérêt spécifique. Il faut reconnaître le mariage comme l’union naturelle et stable entre un homme et une femme pour transmettre la vie et éduquer les enfants (…)"
"La réaffirmation du droit naturel, ça doit être de rappeler des normes simples et tangibles. Il faut inscrire dans la constitution aujourd’hui ce qui paraissait évident hier et qui ne l’est plus, que seuls les couples mariés composés d’un homme et d’une femme sont reconnus par la loi et par la Nation (…)"
Sur la PACS :
"Tout le monde y est favorable à part le Parti de la France. Je reste éberlué par ce pacte qui, à la fois était dirigé vers les couples homosexuels, et dont on sait aujourd’hui qu’il a été « trusté » par les couples hétérosexuels qui y ont trouvé des avantages fiscaux. Mais ce PACS est indigne en ce qu’il contient en lui-même la notion de répudiation. C’est la possibilité de répudier unilatéralement son conjoint. A part la charia, pour les femmes, cette notion de répudiation avait été évacuée dans la loi française (…) On a pas avancé avec la PACS, on a reculé (…)"
Sur l"Eglise et la marche pour la vie :
"Je crois qu’il faut laisser le temps à l’Eglise (…) Les catholiques de tradition qui ont mené beaucoup de combat et qui ont été les pionniers de tous ces combats, il faut leur rendre hommage parce qu’ils l’ont fait souvent sous l’opprobre alors qu’ils avaient raison et aujourd’hui, tout leur donne raison (…) L’Eglise prend son temps, elle évolue à son rythme. L’Eglise n’est pas un parti politique. L’Eglise, c’est deux mille ans d’histoire traversés avec un rythme qui n’est pas forcément celui que nous voudrions. J’ai fait toutes les marches pour la vie (Renaissance Catholique, docteur Dor, life parade, MPLV) (…) Au début, nous étions quelques centaines. Maintenant, on est 30 000. Avant, il n’y avait pas d’évêque (…) La dernière fois, il y a avait des évêques dans la manifestation. Trente-deux évêques la soutenaient (…) J’ai lu le petit opuscule du cardinal archevêque, président de la CEF, qui sur les questions de bioéthique est parfaitement clair (…) Il y a des évolutions dans les paroisses. Partout, des jeunes prêtres sont plus concernés et des anciens qui voient aussi les choses (…)"
Sur l'avortement :
"L’avortement est une question difficile car elle est diabolisée. On est placé devant 220 000 avortements par an. Ce chiffre-là ne se réduit pas alors que les moyens contraceptifs sont plus performants, plus accessibles, que les campagnes d’information se multiplient, alors que l’on forme dans les lycées, dans les collèges et bientôt dans les maternelles à la sexualité. On ne devrait pas aboutir à cette forme extrême qui est l’avortement. S’il y en a 220 000, c’est qu’on a échoué complètement. La politique voulue par Simone Veil (…) est aussi un échec cuisant, dramatique et criminel. Il faut bien revoir la loi Veil (…) Il faut se donner les moyens de lutte contre l’avortement mais pas en l’imposant (…) Il faut donc créer toutes les conditions économiques, sociales, familiales, politiques pour arriver à ce que les 220 000 avortements se réduisent à zéro le plus vite possible. C’est le rôle des politiques. Mais cette politique n’a jamais été menée : l’adoption prénatale, l’aide aux parents, l’aide économique ou sociale aux parents qui garderaient l’enfant (…) Il faut informer. Il doit y avoir des campagnes contre l’avortement (…) Nous ne pouvons pas rester dans une vision de mort qui est celle d’accepter 220 000 avortements (…)
Je considère que l’avortement est une forme de barbarie. Je ne mets pas en cause les personnes. La politique, la société que nous voulons créer ne peut pas accepter cela. Nous devons nous placer du côté de la vie, pas du côté de la mort (…)"
PG
Martial a raison, mais pour l’instant la politique d’inversion de l’avortement par création d’un climat social, familial, etc… favorable à la Vie n’est défendu que par des candidats ou candidates, qui pour l’instant n’ont pas leurs signatures, que ce soit le sien, Carl LANG, ou M LE PEN, ou C. BOUTIN, voire A DE BOER et un candidat monarchiste.
La question est de savoir si celle qui semble le mieux placée pour recueillir le maximum de voix sur un programme anti avortement, selon ce qu’il en dit très pertinemment :
” Il faut se donner les moyens de lutte contre l’avortement mais pas en l’imposant (…) Il faut donc créer toutes les conditions économiques, sociales, familiales, politiques pour arriver à ce que les 220 000 avortements se réduisent à zéro le plus vite possible. C’est le rôle des politiques. Mais cette politique n’a jamais été menée : l’adoption prénatale, l’aide aux parents, l’aide économique ou sociale aux parents qui garderaient l’enfant (…) Il faut informer. Il doit y avoir des campagnes contre l’avortement (…) ,”
Marine LE PEN, recueillerait sa voix, dans le cas où son candidat ne serait pas candidat in fine.
Parce qu’il est très bien d’afficher des convictions, la question demeurant celle de l’unité, même sans enthousiasme, ce que je peux comprendre de sa part, au vu de sa dissidence PdF, sans quoi tout cela n’est qu’une manière d’accentuer concrètement les divisions, et de ne donner aucune force électorale aux mesures anti avortement proposées par la candidate FN.
Pour mémoire, ce que tout le monde semble approuver de la part du nouveau gvt espagnol, à savoir ne plus rembourser l’avortement des mineures et avoir l’autorisation de leurs parents, est en deçà du non remboursement complet proposé par le FN, outre les autres mesures d’accompagnement des femmes tentées par cette impasse.
Le loup
Il serait intéressant de savoir si ce discours qui a été celui du Front retrouvera sa place au Front ? La question peut elle posée à Marine le Pen ? L’équipe du PdF pourra-t-elle être réintégrée, ou faut il effectivement partir sur l’idée que pour respecter ces idées de vie il faudra désormais compter sur un nouveau parti ?
Pitch
J’aime beaucoup Martial Bild. Outre son apparence – celle d’un éternel jeune homme, dans son libre journal du mercredi sur Radio Courtoisie, sa liberté de ton et sa franchise en font l’un de mes hommes politiques préférés. J’espère franchement qu’il sera appelé à jouer un rôle dans les prochaines années, car sa pensée est juste.
PG
@ Le Loup
Si vous lisez ce que propose M LE PEN sur l’avortement dans son interview récente sur RUE 89, reprise par le SB, vous verrez qu’elle parle de mesures qui correspondent à une forte baisse et une délégitimation sociale de l’avortement et des organismes ou dispositions légales qui le facilitent ou y incitent
.http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/01/25/marine-le-pen-veut-mettre-au-pas-le-planning-familial-228731
Martial BILD lui-même ne dit pas vouloir abolir la loi VEIL : il y a une très forte proximité entre ce qu’il avance et ce que propose la candidate du FN.
Compter sur un nouveau parti ? L’idée n’est pas nouvelle : pour l’instant cela a toujours tourné en échec et ridicule.
[Sur la manière de procéder par mesures intermédiaires, le FN et Martial Bild sont effectivement proches comme le PCD ou le MPF d’ailleurs.
En revanche, contrairement à ce que vous dîtes, Martial Bild dit clairement qu’il veut réviser la loi Veil contrairement à Christine Boutin et MLP : “il faut bien revoir la loi Veil”.
C’est là la différence. Martial Bild ne cache pas l’objectif final qui est l’abolition de l’avortement même si il s’agit d’un voeux pieux. Martial Bild apporte bien une dimension morale à la question de l’avortement et non pas seulement une dimension politique (démographie, immigration, économie pour la sécurité sociale etc…).
PC]
PG
@ PC
J’entends bien cette objection de principe, et les principes ne sont pas à négliger.
La question qui se pose aux responsables politiques qui ont une réelle audience dans l’opinion, quoi que de taille différente, comme Marine LE PEN ou Christine BOUTIN, est la suivante :
Faut-il être ”inaudible” du plus grand nombre, la démocratie étant la loi du nombre, et ce ne sont pas elles qui ont fait voter la loi VEIL passée dans les moeurs, puisque 40 % des femmes françaises auraient eu recours à l’avortement en réclamant l’abolition ?
Ou faire accepter des mesures qui feront de manière certaine et déjà expérimentée diminuer le nombre d’avortements, et qui prouveront que c’est possible sans que les femmes ne soient ramenées à l’état de bêtes soumises aux hommes qui décrivent les abortistes ?
Je connais les objections : pour être moral dans son action, il faut proclamer son objectif. Cet argument ne me semble pas tenir vis à vis du passage cité souvent de Jean-Paul II : quand on s’attaque à ce fléau, on exprime clairement qu’on le rejette comme un mal à combattre. Car on n’avorte pas ”à moitié” : et donc diminuer substantiellement le nombre d’avortements, c’est déjà sauver complètement des vies.
La note de 2002, dite Ratzinger, sur les PNN ne dit pas autre chose : on ne peut opposer ces deux textes, dont l’opérabilité n’est pas de même nature.
Dans la morale, il faut examiner le terrain sur lequel porte l’acte posé : et c’est là que je ne partage votre interprétation de ce texte sur les PNN. Il me semble -et je n’ai pas ce texte, ce qui donc demande vérification- qu’il existe un autre texte, qui fut une lettre de réponse du Vatican aux évêques américains demandant comment interpréter ce texte de 2002, réponse qui précisait que poser des actes dans le sens attendu, suffisait pour justifier un vote catholique, au moins dans un premier temps, et dans l’attente d’étapes à suivre.
Patriote 75
J’ai regardé l’ensemble de l’entretien de Martial Bild avec le journaliste.
C’est un vrai plaisir de se retrouver dans un discours clair ,sans mépris et sans extrémisme .
Comme quoi, on peut porter nos idées sans apparaître “ringard”
HB2
PG tente encore une fois d’enfumer les lecteurs du Salon Beige en essayant de faire croire que Marine Le Pen, qui personnellement est favorable à l’avortement (c’est un secret de Polichinelle), est la mieux placée pour lutter contre le meurtre de 220.000 enfants par an en France dans le ventre de leur mère. Parce qu’elle a plus de chances que Carl Lang d’être élue à l’Élysée peut-être ? Ou de participer efficacement à un gouvernement ? Il faut arrêter de prendre les lecteurs du Salon Beige pour des imbéciles.
Comme pour l’immigration qu’elle entend diminuer et non stopper, elle évoque mollement un déremboursement de l’IVG alors que le PDF prend clairement position contre celle-ci dans le cadre d’une ligne politique cohérente et intransigeante de défense de la Vie de la conception jusqu’à la mort naturelle.
Entre voter pour ses idées et en accord avec ses convictions et voter pour une “stratège” qui n’en a aucune et pour qui son pourcentage électoral est le but ultime de son action politique, il n’y a pas photo.
HV
Que veut dire M. Bild par: “pas en l’imposant”? Le site du PdF etant bloque sur mon lieu de travail, je ne peux pas acceder au texte complet.
S’il veut dire qu’on ne pourra abolir l’avortement qu’avec l’assentiment de la majorite de nos compatriotes, oui.
S’il veut dire que les mesures incitatives, tout ca tout ca, remplaceraient l’interdiction de l’avortement, non. L’interdiction est une composante necessaire de l’abolition.
Etre contre l’interdiction, ce n’est pas une position pro-vie, c’est une position pro-choix.
Encore une fois, je fais peut-etre un mauvais proces a M. Bild, selon ce qu’il voulait dire, mais je percois ce glissement deletere chez beaucoup de personnes qui se considerent pro-vie.
Que dirait-on de quelqu’un qui serait pour la lutte contre l’euthanasie, mais “pas en l’imposant”? Ou l’esclavage, jadis?
[Le texte n’est pas accessible car il s’agit d’une retranscription d’un entretien oral. Le passage est malheureusement effectivement confus à ce moment. Il faut l’écouter pour se rendre compte.
A mon sens, Martial Bild a voulu dire qu’il n’était pas possible d’imposer l’interdiction de l’avortement du jour au lendemain sans une politique préalable pro-vie, par petits pas. Sur ce point, il me semble que tous les pro-vie sont d’accord. En revanche, il me semble que son intention est bonne car il veut “revoir la loi Veil” et condamne moralement l’avortement et pas seulement par pragmatisme politique(raisons démographiques ou économiques).
Si Martial Bild lit ces commentaires, peut-être voudra-t-il préciser sa pensée ?
PC]
Lilou
Je m’interroge : “Je crois qu’il faut laisser le temps à l’Eglise”…
Je pensais que l’Eglise est de par sa nature dans le temps. Alors, oui, peut-être n’était-elle plus le levain dans la pâte et que les crises lui sont tout autant nécessaires qu’à chacun…
dragases
Bravo à Martial pour son témoignage!
Solange
HB écrit : “Entre voter pour ses idées et en accord avec ses convictions et voter pour une “stratège” qui n’en a aucune et pour qui son pourcentage électoral est le but ultime de son action politique, il n’y a pas photo”.
Tout est dit ! Il ne faut pas nous prendre pour des idiots, en effet. Cela me rappelle une jolie citation d’ailleurs : “Il vaut mieux perdre avec ses idées que gagner avec celles des autres”. Je préfère Carl Lang à 3% ou moins (ou plus) et défendant les valeurs traditionnelles, que Marine Le Pen à 14% défendant les faux principes de 89, le travail le dimanche, la loi Veil (qu’elle entend ne JAMAIS abroger selon ses propres termes), l’immigration (que l’on diminuerait seulement, comme l’avait du reste promis un certain… Nicolas sarkozy !), et sa bouillie “alternationaliste”…
Martial Bild
Rentrant de Radio Courtoisie où je recevais notamment Mgr Michel Aupetit, viicaiire général du Diocèse de Paris, je découvre la sympathique recension de mon entretien accordé au libre journal du Parti de la France.
Je remercie vivement le Salon Beige ainsi que l’ensemble des personnes qui ont participé aux commentaires.
Sur l’avortement, mon propos est simple. Il faut revoir totalement les lois Veil et Neiertz. L’avortement constitue une barbarie moderne et il faut donc se donner tous les moyens , notamment économiques, pour mettre fin à cette situation.
J’affirme que nos compatriotes peuvent adhérer à ce projet si nous les informons de la gravité de cet acte et de ses conséquences , si nous mettons en place une politique globale allant de la refonte des plannings familiaux à l’adoption prénatale, de la relance de la politique familiale à l’aide aux mères célibataires…
Il serait sot et mensonger de dire ou laisser croire que cette vaste entreprise pourrait se faire du jour au lendemain.
L’enjeu est de sauver des vies 1, 1000, 10000 puis 220000 par an. Nous ne ferons pas cela sans l’assentiment de Français dûment informés et responsabilisés . Le camp de la Vie peut l’emporter.
Lionel D
@ Solange,
Nous voyons, avec vous, ressurgir la mauvaise foi et la haine la plus recuite. Certes, Marine a commis bien des erreurs, l’épuration dans les rangs du Front a été lourde, mais comment ne pas voir que les tenants d’une autre ligne se sont éclipser sans combattre. Rappelons nous le congrès de Bordeaux en 2007, les Lang, Bild, Verdon, d’Ogny, Hubault, Baeckroot et tant d’autres tout aussi valeureux, ont préféré ne pas se présenter à l’élection du Comité central, laissant la place à d’autres aux convictions moins affirmées. Par ailleurs, il faut être d’une mauvaise foi affligeante pour ne pas trouver que les propos de Martial Bild et de Marine sont les mêmes.
Solange
Lionel D. ne doit pas souvent écouter son égérie. Pour lui, j’indique ces quelques citations en retournant son propos : “il faut être d’une mauvaise foi affligeante pour trouver que les propos de Martial Bild et MLP sont les mêmes”.
■ « En ce qui me concerne, je ne reviendrai pas sur la loi Veil.» BFM TV, le 3 décembre 2010.
■ « Moi j’ai dit très clairement que je n’étais pas pour l’abrogation de la loi Veil France Inter le 22 novembre 2010
■ « Qu’on se tourne vers l’accueil de la vie tout en laissant le choix aux femmes dans leur conscience de décider si elles avortent ou si elles n’avortent pas. » A vous de juger sur France 2, jeudi 9 décembre 2010.
■ « Je dis que l’avortement n’est pas un sujet prioritaire pour nos compatriotes aujourd’hui. » Rue 89, 1er novembre 2010
PK
@ Lionel D
Relisez la réponse de PC à PG pour la « mauvaise foi ».