Le 1er mai, à Bangui, capitale de la Centrafrique, un groupe d'hommes armés a attaqué la paroisse Notre-Dame de Fatima, faisant 24 morts et 170 blessés. C'est avec une grande tristesse que l'AED a appris que le Père Albert Toungoumalé-Baba (photo) faisait parmi des victimes tuées. Il demandait de prier sans cesse pour la paix dans son pays.
Extrait de l'homélie du Cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui lors de la messe du 7 mai pour les obsèques des victimes :
L'Archidiocèse de Bangui est en deuil. Il pleure ses enfants. Nos larmes n'arrêtent pas de couler depuis que nous avons appris l'acte terroriste, barbare, commis à la paroisse Notre Dame de Fatima, lors de la grande célébration eucharistique du 1er mai dernier. Un sentiment de tristesse, de colère, de désolation habite notre cœur et nous a plongés dans une dure épreuve. Que faire ?
Après des moments de prières et de réflexions, nous avons la certitude que le Seigneur n'abandonne jamais ceux qui croient en Lui. Dans les moments de grande tribulation, Il vient à leur secours pour les délivrer, les consoler, panser leurs blessures et essuyer leurs larmes. (…)
L'Abbé Tungumale-Baba a été agressé, tué. Son corps a été trainé dans la ville de Bangui. Ses agresseurs ont pensé avoir vaincu, gagné la bataille. NON. Ils ne pourront jamais éliminer l'Église catholique. Ils ne pourront jamais mettre fin, à l'annonce de la Bonne Nouvelle à Fatima. Paul après son agression disait : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». (Ac. 14, 22). Oui, au nom de notre foi, l'Abbé Tungumale-Baba et les autres fidèles qui ont trouvé la mort à Fatima, ont vécu leurs épreuves et sont dans le royaume de Dieu. (…) Nous pensons à ABDOU Désiré, INONGO Christelle, AMKÉ-KPADÉMONA Viviane, MBALET Simon Pierre, TITTÉ Brigitte Viviane, NGAKOLA Olivier. Nous avons voulu ces funérailles communes, car ils ont perdu la vie, à cause de leur foi. Ils seront tous enterrés au cimetière des prêtres, à Saint Paul. Un mausolée en leur mémoire sera construit.
Mon fils BABA, tu vas nous manquer. Je garde le souvenir d'un pasteur infatigable qui aimait son ministère. Un prêtre humble. Pas une seule fois, je t'ai vu en colère. Tu acceptais volontiers les plaisanteries, les moqueries de tes confrères. Ton amour pour le Sango nous passionnait. Tu étais un prêtre courageux. Tu aimais l'Eucharistie et tu la célébrais chaque jour. En charge de commission diocésaine Justice et Paix, tu as œuvré pour le dialogue interreligieux et pour la paix. Tu as fait le choix d'habiter dans une maison très proche de ta paroisse même si cette maison est proche du Km5. Oui fils, tu as vécu ce que tu prêchais. Le Seigneur t'a fait grâce. Tu as trouvé la mort pendant la célébration de l'Eucharistie que tu aimais. L'évangile proclamé ce jour parlait de la paix pour laquelle tu as œuvré. Fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maitre. N'oublie pas ta famille. Ta maman ici présente qui a demandé à te voir avant l'inhumation. N'oublie pas l'archidiocèse de Bangui. N'oublie pas tous ceux que tu as connus et que tu aimais. Deux jours avant ta mort, à une place mortuaire, dans l'homélie que tu prononçais, tu disais de ne pas avoir peur de la mort. Mais de la considérer comme une amie ; car elle nous permet de voir Dieu. Tu parlais de ta propre mort.
Vierge Marie, Mère des prêtres; Mère des douleurs et compassion, Viens à la rencontre de tes enfants et conduis les dans la gloire de ton Fils Jésus. Amen !"