Alain Crevier, non-croyant, anime l’émission dominicale du service public canadien, consacrée aux questions religieuses. Après 12 ans, il juge :
"C’est incroyable de voir comment les médias tendent à nier la réalité religieuse, prétextant qu’elle ne relèverait que du domaine privé ou politique… Or, le minimum pour un journaliste est d’accepter le fait que, pour d’autres, le religieux a de l’importance, et constitue souvent un élément déterminant".
Au Québec, le coming out des célébrités n’est désormais plus de se déclarer homosexuel, mais de confesser devant les caméras que l’on est croyant, que l’on se met à genoux le dimanche à l’église ou récite le «Je vous salue Marie» chaque soir avant de se coucher ! Et, si les Églises ont toujours du mal à exister médiatiquement, les thèmes religieux ne manquent ni dans les magazines à gros tirage, ni dans les grandes séries télévisées.
Le congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse (Ucip), tenu la semaine dernière au Canada, s’est préoccupé des relations difficiles entre la foi et l’univers médiatique. Bertrand Ouellet, directeur du service Communications et Société de l’Église québécoise, estime que de nouvelles pistes s’offrent pour une proposition du message de l’Église dans une culture marquée par les médias :
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la fragmentation des messages et des publics encourage la mise en valeur de la diversité d’écoles et de témoins dont est riche le christianisme ;
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le développement du fonctionnement en réseau – particulièrement à travers Internet – permet de faire valoir très justement la vie de l’Église comme une vaste « toile » de communautés et de traditions.