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Médias : Désinformation

Médias français : pièces à verser au dossier à charge

Un des aspects les plus frappants des événements de ces dix derniers jours est l’extraordinaire attitude des médias français. Nous en avons évoquée ici les différents aspects, et la clef du mystère se trouve dans cette dépêche où des journalistes de télévision avouent benoîtement ne traiter que le "strict minimum" des événements et les présenter comme ayant des causes "économiques et sociales", plutôt que confessionnelles. Sans parler de cette affaire mystérieuse

On devine que c’est cette même connivence qui a poussé le Figaro de samedi à titrer : "L’islam ne joue pas un rôle déterminant dans la propagation des troubles".

C’est dire si les journalistes français n’ont pas de leçons à donner à leurs collègues étrangers, vers lesquels on a dû si souvent se tourner ces derniers jours pour entendre autre chose qu’une propagande para-étatique. Et pourtant, dans le Figaro de ce matin, le directeur-adjoint de la rédaction Yves Thréard s’offre ce luxe :

Paris brûle-t-il ? Les médias étrangers se déchaînent, les services consulaires sont sur les dents. La France serait un pays en guerre. Les violences urbaines qui se propagent sur son territoire inspirent, partout, les commentaires les plus graves et les réactions les plus inquiètes. […] Les journaux américains n’hésitent pas à comparer Paris à Bagdad, la Seine-Saint-Denis à la bande de Gaza, et à qualifier la crise de «Katrina des désastres sociaux».

Mais, s’il est établi que les médias français ont trahi leur devoir d’information, l’ont-ils au moins fait pour une bonne cause, celle de la concorde sociale ? Non : ce qui les a guidés, c’est un réflexe politiquement correct qui, à l’occasion, a attisé les flammes.

Ancien commissaire, Lucienne Bui Trong l’affirme, toujours dans le Figaro :

La médiatisation télévisuelle est montée en puissance. Elle a été très orientée sur le rappel de problèmes sociaux qui, pour être réels, ne devraient tout de même pas être mis dans la balance pour justifier des exactions criminelles en cours. […]

Enfin et surtout, toujours avec l’appui de la télévision, les événements ont été instrumentalisés par les ennemis politiques du ministre de l’Intérieur, qui ont ressassé les termes de «racaille» et de «karcher», sans jamais les replacer dans leur contexte (le décès d’un enfant victime d’un règlement de comptes entre bandes à La Courneuve), ni préciser qu’ils ne désignaient qu’une infime minorité de délinquants et non toute une population respectable. Ainsi caricaturés, ces mots sont devenus un cri de ralliement pour des casseurs potentiels déjà fascinés par des images de violences.

Le discours de l’excuse s’est alors trouvé survalorisé, les prises de position normatives ont été rejetées comme politiquement incorrectes et les policiers ont fait office de boucs émissaires.

On sait la responsabilité de France 2 dans la mise en scène du "racaille" de Sarkozy. On pourrait également évoquer le reportage provocateur diffusé dimanche soir par TF1 : un contrôle de police filmé en caméra cachée. Les "jeunes", qui savaient qu’ils étaient filmés, étaient angéliques, tandis que les policiers, qui n’étaient pas dans la confidence, n’étaient pas à leur avantage. Une diffusion irresponsable, au début d’une soirée où des dizaines de policiers allaient être blessés.

Qu’on ne dise donc pas que les médias français ont fait leur travail. Et qu’on ne dise pas non plus que ne l’avoir pas fait est le signe de leur sens des responsabilités.

HV

PS: sur l’insistance goguenarde des autres blogueurs, oui, je fais amende honorable de mon optimisme d’hier, hélas démenti par les faits

Addendum : je tombe à l’instant sur cette nouvelle : France 3 n’annoncera plus le nombre de voitures incendiées chaque nuit. Il suffisait d’y penser…

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2 commentaires

  1. J’espérais que cette situation n’arriverait jamais, que cela était réservé aux chinois, aux cubains ou aux nord-coréens, et pourtant : aujourd’hui je suis contraint d’aller lire la presse étrangère pour savoir ce qui se passe réellement dans MON pays !

  2. D’où tenez-vous l’information selon laquelle les “jeunes” se savaient filmés? Et ourrait-on en trouver la confirmation? Merci

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