Emmanuel Macron s’était engagé envers les militaires pour protéger leur spécificité. Le ministre des armées, Fliorence Parly, leur avait envoyé une lettre rassurante. Et voilà que la Grande Muette, par l’intermédiaire du Conseil Supérieur de la Fonction Militaire (CSFM), vient de publier un communiqué avec un avis très défavorable à la réforme des retraites. Elle est transmise et signée par le contrôleur général des armées Olivier Schmit :
“(…) le Conseil formule son avis sans disposer de simulations ni préjuger des ordonnances et décrets à venir. L’absence d’un outil de simulation, pourtant demandé à plusieurs reprises, nuit à toute analyse exhaustive (…)
Certaines dispositions fragilisent notre modèle d’armée et la condition militaire (…) Certains mécanismes inscrits dans le projet de loi, en incitant à travailler plus longtemps, peuvent interférer avec le modèle d’armée jeune et de logique des flux. Ces interférences contrarieraient l’objectif d’efficacité de notre outil de défense (…) Les modalités de calcul de la pension militaire suivraient le régime de droit commun qui est, rappelons-le encore, d’encourager les salariés à poursuivre leur activité professionnelle alors que le besoin des armées est d’inciter des militaires de tous grades à quitter le service actif pou débuter une carrière civile. Ainsi, le calcul des décotes (…) peut se traduire par des abattements de l’ordre de 20% pour certaines catégories (…), décotes dissuasives pouvant aller au-delà de 60%. Cette disposition participerait au vieillissement de la population militaire (…) Il y a donc bien une discordance entre l’objectif poursuivi par le projet de loi et l’impératif de jeunesse imposé par la loi à nos armées (…)
Certains militaires n’étant pas ou peu primés, la mise en place d’une règle de calcul assise sur l’ensemble de la carrière au lieu des 6 derniers mois engendrera inexorablement une baisse des pensions (…)
Après l’étude du projet de loi sur lequel le CSFM a été saisi pour avis, il ne peut, en ce qui concerne la condition militaire, émettre un avis favorable“
F. JACQUEL
À une époque révolue, le Président et le Gouvernement tenaient compte des avis du CSFM. Il y a fort à parier que JUPITER, depuis qu’il a proclamé et revendiqué son titre de Chef Suprême des Armées en bafouant publiquement le CEMA d’alors, ne se soucie de ces avis comme de sa première barboteuse à boutons. Il a enfumé les Militaires en jouant sur les mots (pension et non retraite), et maintenant il va imposer des dispositions que la Grande Muette n’aura que le droit d’accepter avec reconnaissance…