D’Henry Renoul :
Philippe de Villiers nous livre dans un ouvrage visionnaire le catalogue des renoncements qui détruisent la France depuis une cinquantaine d’années et tout ce qui permet de garder l’espérance.
Pour ceux, nombreux, qui ont lu la presque trentaine d’ouvrages politiques et historiques qu’il a écrit depuis 35 ans, pour ceux qui le suivent chaque semaine le vendredi soir sur CNEWS depuis plus d’un an, pour ceux qui le lisent dans le nouvel hebdo JDNEWS, pour ceux encore plus nombreux qui ont assisté à la Cinéscénie et visité le Parc du Puy du Fou depuis bientôt 50 ans, pour ceux, qui ont vécu les décennies où Philippe de Villiers présidait le département de la Vendée et lui donnait une impulsion dans tout les domaines, cet ouvrage ne pourra que les conforter dans l’idée que certes, il avait raison très tôt, voire trop tôt, mais que rien ne se perd jamais comme le disait le général Charette lors de sa capture en 1796.
Aujourd’hui, Philippe de Villiers est parfaitement dans l’actualité, quelle soit nationale, internationale, économique, culturelle, civilisationnelle et bien sûr sociétale. Et cet ouvrage Mémoricide en est l’absolue démonstration. Même si on y trouve quelques nostalgies émouvantes.
D’abord ce titre étrange, ce néologisme déjà employé pour stigmatiser la volonté d’oublier et donc de nier ce que de plus en plus de juristes internationaux et d’historiens reconnaissent aujourd’hui : le génocide vendéen des années 1793/1794 perpétré sur ordre de la Convention nationale par les Colonnes infernales. Avec ce titre, Philippe de Villiers étend à toute l’histoire des grandeurs de la France cette volonté « wokiste » de détruire le roman national. Et il le conteste durement. Mais Mémoricide nous en rappellera quelques unes.
L’ouvrage est divisé en trois mémoires, elles-mêmes découpées en courts chapitres de quelques pages, faciles à lire et à intégrer. Dans la « Mémoire pénitentielle », on retrouve évidemment la soirée d’ouverture des Jeux Olympiques où le féminicide de la reine Marie-Antoinette est non seulement autorisé mais magnifié, où la sainte Cène est moquée, où le « citoyen décarboné » vit sa journée de repenti, où l’on apprend à vivre en dhimmis, où les élites politiques disparaissent dans la médiocrité.
Puis Philippe de Villiers nous amène avec la « Mémoire invertie », dans le mélange infertile de la droiche et de la gauche déchue, dans la mort du serment d’Hippocrate avec des pages magnifiques sur la constitutionnalisation de l’avortement, l’euthanasie « charitable », la transidentité qu’on ne plus peut contester sous peine d’être banni de la société politique et médiatique. Il constate la puissance des juges qui avaient, en d’autres temps, tué l’Ancien Régime. A noté les nombreuses références, tout au long de l’ouvrage à la grandeur capétienne dont, parfois, font encore preuve quelques grands hommes de notre temps. Avec aussi un savoureux rappel de la vraie naissance de l’Europe actuelle au profit des Américains, menée par des personnalités ambiguës, Europe qui finit par ne se donner comme unique objectif que la destruction de la civilisation gréco-latine-chrétienne. Autre chapitre ciselé dans la simple observation et les souvenirs de ceux qui ont vécu avant Mai 68 : le sabordage esthétique et, plus souvent encore, de ce qui a forgé notre civilisation, critiqué au fond même de la grandeur de son enseignement, l’Église catholique, réduite au rang d’ONG humanitaire quand par son histoire, elle donnait son sens à la vie et ouvrait les portes de la transcendance !
Il reste heureusement une « Mémoire salvatrice ». Et Philippe de Villiers nous redonne à vivre quelques unes des grandes pages de notre Histoire, de Bouvines à Notre-Dame, de l’Anneau de Jehanne d’Arc au 11 novembre du petit Jacques Maupillier, de Bethléem au Vendée Globe !
Quelques rappels de notre histoire présente, Soljénitsyne, le Puy du Fou, la Vendée Militaire et son combat de civilisation, et l’appel aux minorités actives nous rassurent s’il en était besoin.
La France est un Jardin de Paradis ! Merci !
Henry Renoul