Lu dans Les 4 Vérités :
"Au moins deux faits divers récents ont montré clairement que le droit de propriété n’existait plus dans la France socialiste de 2015. Tout d’abord, il y a eu « l’affaire Maryvonne » : cette femme de 83 ans, qui avait délaissé son pavillon de Rennes pendant plusieurs années, pour vivre avec son compagnon, a souhaité emménager de nouveau chez elle à la mort de celui-ci. Problème : son pavillon était occupé par des squatteurs. […] Cette absurdité juridique est due à une loi du 5 mars 2007 (non, non, il n’y a pas d’erreur sur la date : c’était bien la « droite » qui était au pou- voir !). Cette loi est la fameuse loi instituant un « droit au logement opposable ». Je rappelle, à ce propos, que la France a été condamnée pour la première fois en avril dernier pour non-respect de cette loi.
Une autre affaire, moins médiatisée, me paraît tout aussi inquiétante. Le 29 mai dernier, le conseil constitutionnel, saisi par la Saur, société de distribution d’eau, en litige avec un client indélicat, a rendu une décision terrifiante. Les « sages » (qui ont fait, en l’occurrence, preuve de bien peu de sagesse) ont validé la constitutionnalité d’une loi idiote, qui interdit de couper l’eau pour non-paiement des factures – quel que soit le motif de ce non-paiement. Autrement dit, vous pouvez cesser de payer vos factures d’eau, le conseil constitutionnel n’y trouve rien à redire. Cette fois, c’est à l’actuelle majorité socialiste que nous devons cette intéressante trouvaille : il s’agit d’une loi du 15 avril 2013, qui a modifié l’article 115-3 du code de l’action sociale et des familles. Officiellement, il s’agit de lutter « contre la pauvreté et l’exclusion ». Cette lutte a entraîné la mise en œuvre d’une « trêve hivernale », interdisant de couper l’électricité ou le gaz dans une résidence principale entre le 1er novembre et le 15 mars. C’est déjà assez discutable. Mais, pour l’eau, la « trêve hiverna- le » dure toute l’année ! Il va de soi que, dans ces conditions, les resquilleurs vont être légion. Et que les honnêtes gens, qui n’envisagent pas de frauder, vont devoir payer leur propre consommation beaucoup plus cher. Mais que ne faut-il pas faire pour lutter contre l’exclusion !
À en juger par l’état actuel du droit français, les droits de l’homme se sont indéfiniment étendus : il y a désormais un droit au logement gratuit, un droit à l’eau courante illimitée… À ce compte-là, bientôt, nous allons légiférer pour instituer un droit à consommer du caviar et du champa- gne trois fois par semaine ! On a le sentiment que la dignité humaine se trouverait bafouée par le fait de travailler pour payer son logement ou l’eau que l’on boit, selon nos « chers » législateurs… Tout ceci est loin d’être anodin. Il existe une insidieuse offensive contre le droit de propriété. Cette offensive est portée par tous les « partis de gouvernement ». Pourquoi ? Tout simplement, parce que la propriété reste le meilleur moyen de résister à l’arbitraire de l’État. Si nous laissons ce processus aller jusqu’à son terme, nous arriverons doucement au rêve des utopistes socialistes au XIXe siècle : une société où chacun recevrait « selon ses besoins » et où chacun contribuerait « selon ses moyens ». C’est-à-dire une société où nous vivrions à 100 % de l’argent public et où tout le monde serait imposé à 100 % ! Cela fait peut-être rêver certains. Mais, personnellement, cela me sem- ble un cauchemar. Dans cette société sinistre, les oligarques décideraient à notre place ce qui est bon pour nous. Vous me direz qu’ils le font déjà. C’est vrai, mais nous avons encore la possibilité de résister. Une société sans droit de propriété, c’est une société d’esclaves !"