Lu dans Le Figaro :
"les diplomates français à Beyrouth ont retiré les plaques spéciales de leurs véhicules. […] «nous sommes clairement en tête de la liste des cibles qui pourraient être visées», affirme l'un de ces diplomates. La position en flèche de Paris dans la crise syrienne expose les Français à des actes de représailles de la part des nombreux alliés dont Damas dispose encore chez son voisin (Hezbollah, Parti national social syrien, radicaux palestiniens).
Des consignes de sécurité très strictes ont été données aux ressortissants français du Liban. «Je n'utilise plus que des véhicules de location pour mes déplacements», indique un homme d'affaires. La principale de ces mesures de précaution concerne l'interdiction de se rendre dans la région de Baalbek, frontalière de la Syrie, classée en zone rouge par le Quai d'Orsay. «Nous y redoutons de nouveaux enlèvements», reconnaît un autre diplomate. […]
Un de ses cadres [du Hezbollah] a approché, ces dernières années, un ex-milicien en rupture de ban avec les Forces libanaises (FL, chrétiennes et pro-occidentales) pour une mission très spéciale. «Je devais repérer d'anciens diplomates français ou des employés de l'ambassade qui ont pris leur retraite au Liban, raconte-t-il. Le Hezbollah me proposait 5000 dollars pour chaque dossier de Français surveillé. Je devais connaître leurs déplacements et leurs habitudes de vie», ajoute l'ancien milicien. Celui-ci a finalement décliné l'offre, mais au cours des rendez-vous qu'il a eus avec le cadre du Hezbollah, ce dernier lui avait indiqué être «intéressé» par un échange avec des prisonniers détenus en France. En particulier Georges Ibrahim Abdallah, l'ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, sous les verrous depuis 1984, condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir commis des actes terroristes."