Auteur des biographies d’Elisabeth Feodorovna, d’Ileana de Roumanie, de sainte Catherine de Lesna, du poète Niégoch et du grand-duc Nicolas Romanov, Jean-Paul Besse, docteur d’État en histoire, spécialiste de l’Europe centrale et orientale, vient de publier une biographie de Ménélik II l’unificateur, soleil de l’Ethiopie.
L’empereur Ménélik II (1842-1913) est l’archétype copte éthiopien du guerrier civilisateur. Père de l’Éthiopie moderne, il fut l’un de ses plus grands rois des rois. Lui, dont le père roi du Choa est assassiné, s’échappe de la forteresse où le retient l’auteur du crime Théodoros II pour retrouver son royaume et en prendre la tête en 1866. Captif, il avait reçu un haut niveau d’éducation et d’instruction sous la férule bienveillante de l’Église. Il conquiert alors notamment le pays de Gallas, le Kaffa et le Harrar égyptien. Battu par Johanides successeur de Théodoros II, il traite avec lui avec tant d’intelligence qu’il obtient d’être couronné empereur par la noblesse éthiopienne en 1889. Il développe alors les infrastructures propres aux États modernes, opérant réformes administratives, économiques, universitaires et construisant ponts, routes et armée puissante. Il négocie avec l’Italie maîtresse de l’Érythrée le traité d’Ucciali, mais se révolte très vite contre son protectorat usurpé, lui remboursant un colossal emprunt. La situation se tend et la guerre éclate en 1895. C’est une guerre entre une Italie anticléricale, qui vient de confisquer les Etats pontificaux, et une Ethiopie orthodoxe, dirigée par un pieux souverain, assistant à la Divine Liturgie avant la bataille décisive. Après quelques succès, les Italiens sont battus à Amba Alaghi, et subissent à Adoua un irréparable désastre. Le traité de paix d’Addis Abeba abolit en 1896 le traité d’Ucciali et reconnaît la pleine indépendance de l’Éthiopie. Les Italiens subiront la honte de cette défaite jusqu’à ce que Mussolini lave l’affront.