De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
François Bayrou, après tant de ses prédécesseurs à Matignon, se lance à son tour dans le numéro budgétaire qui n’en finit plus de lasser les Français. Comme ses prédécesseurs, il nous promet une restauration des finances publiques sans hausse d’impôts mais avec une hausse des investissements (la petite nouveauté étant que les investissements en question sont militaires au lieu d’être une énième version du traditionnel « Demain on rase gratis » de la gauche qui règne sans partage sur les assemblées parlementaires).
Aussitôt, le jeu de rôles se met en place: les oppositions, de gauche comme de droite, menacent de censurer le gouvernement si, d’aventure, le pouvoir d’achat des Français diminuait. Mais oppositions et majorité agissent comme si tout avait été tenté sans succès pour limiter la dépense publique et comme si, entre gens sérieux, les arrangements ne pouvaient se faire qu’à la marge: on veut bien discuter d’augmenter ou de réduire la TVA ou le RSA d’un point, mais ici s’arrête la marge de négociation. Il est pourtant trop évident que ce n’est pas ainsi que l’on pourra restaurer les finances publiques.
La première chose à faire est de cesser de prétendre que lorsque l’on diminue le service public, on fait des économies. Si la qualité du service public diminue sans diminution des impôts, ce n’est rien d’autre que le rétablissement de la corvée. Au passage, je suis frappé du nombre de maux que l’on reproche – souvent à juste titre – à l’Ancien Régime et qui sont pourtant aussi présents sous Marianne V que sous Louis XVI. Nous avons donc restauré la corvée (qu’est donc le lundi de Pentecôte travaillé mais non payé, sinon un jour de corvée?), le gouvernement des juges, le corporatisme dans la plupart des domaines économiques et sociaux, et même les fermiers généraux (puisque, désormais, à Paris, ce sont des sociétés privées qui rackettent les automobilistes en usant de la puissance publique pour émettre des amendes).
Mais revenons aux finances publiques. Le deuxième impératif est de ne pas laisser croire que le déficit public s’impose aux gouvernements qui n’y peuvent rien: la réalité est que le déficit est un choix politique. Car personne n’oblige le gouvernement à faire voter des budgets dans lesquels les dépenses excèdent les recettes.
Enfin, le vote d’un budget est le cœur de l’action politique: c’est là qu’il est le plus clair que gouverner, c’est choisir. Aucune économie ne sera possible si nos gouvernants continuent à considérer que le budget sert d’abord le clientélisme. Nous attendons d’eux qu’ils nous disent quelles priorités ils choisissent et pourquoi, pas qu’ils nous jouent sempiternellement le même jeu grotesque et lassant. Le bon sens imposerait que l’on considère que les citoyens sont, pour l’État, prioritaires sur les étrangers. Dans les circonstances actuelles, il semblerait également raisonnable de dire que les dépenses militaires sont prioritaires sur les dépenses sociales. Mais non, « on » continue de faire comme si l’État avait le devoir de nourrir la planète entière et les va t’en guerre les plus excités sont aussi ceux qui réclament que le SMIC soit augmenté et refusent que le RSA s’accompagne d’une obligation de travailler.
Il reste pourtant une option inexplorée: celle de la responsabilité. Ne prenons qu’un exemple: créez le chèque scolaire et vous réaliserez des milliards d’économies sur la gabegie de la prétendue Éducation nationale, tout en augmentant le niveau. Mais c’est précisément là que le bât blesse: nos politicards veulent bien faire semblant de faire des économies, ils ne sont pas prêts à abandonner le pouvoir que nous leur avons abandonné!
Collapsus
Tous ces cancrelats et sangsues de la politique ne veulent pas scier la branche sur laquelle ils sont avachis, la soupe est trop bonne pour beaucoup. Donc le système est irréformable sauf à accepter un exécutif quasi dictatorial ce que la Constitution et Bruxelles interdiront.
On s’approche de la fin de la Vº République et d’une crise des institutions aggravées d’une crise économique sans précédent et sans doute d’un Frexit. La grande purge est à venir.
Marcos
Vous êtes optimiste en somme : Frexit et purge ?
Collapsus
On ne se refait pas 🤭. Merci pour votre réalisme !
Marcos
Sous la troisième et la quatrième républiques il y avait le président Henri Queuille, corrézien comme Chirac et Hollande. C’était le champion de l’immobilisme politique. Je ne vois pas ce que Bayrou a de fondamentalement différent de Barnier, ou de Queuille. Pourtant il dure plus longtemps. L’affaire Bétharram glisse sur lui comme sur les écailles d’un hotu. Et pendant ce temps-là un adolescent vicieux et destructeur est à l’oeuvre…
Gaudete
Tout est dit ces incapables ne sont intéressés que par la gamelle. Un bon putsh et tous ces cafards seront nettoyés, et il est grand temps que l’armée prenne le pouvoir pour liquider ces sangsues
Vianney
Il faut juste un bon TRUMP français et les économies se feront naturellement.
Aux États-Unis, en 100 jours Trump à déjà réalisé 350 milliards d’économies.
En plus en France, c’est très simple, tout le monde sait tout ce qu’il faut supprimer.
Qui sera ce TRUMP français ?
Pitoune
J’adhère à ce texte à une remarque près : “qu’est donc le lundi de Pentecôte travaillé mais non payé, sinon un jour de corvée?”
Ce jour est payé, pas par les salariés, par les employeurs à l’Etat car il est associé à une taxe dite “de solidarité pour l’économie” de 0,3% de la masse salariale, merci M. Raffarin de cette invention. Les vieux à qui cet argent était destiné et que l’on va bientôt euthanasier dans les EHPAD ne voient certainement pas beaucoup de mieux dans leur vie, mais s’ils disparaissent, ce qui est sûr c’est que la taxe va rester.
C’est en contre-partie de cette taxe, qu’une journée de travail supplémentaire sans augmentation de salaires a permis de faire passer la pilule aux syndicats patronaux, qui sont tout aussi nuls que les syndicats salariés.
Pour les salariés, c’est double peine, car ils travaillent gratos une journée et en plus bon nombre d’employeurs répercutent cette taxe sur la politique salariale.
Bref, dans cette histoire tout le monde est cocu, sauf l’Etat qui s’engraisse sur le dos du petit peuple et tout ça pour l’emm… toujours un peu plus si j’en crois un certain président.
France Fougère
Ce serait normal que les ministres et le personnel politique remboursent les repas.Les ministères ne sont pas des restaurants. Pourtant,, André Chandernagor, nommé Premier Président de la Cour des Comptes, regrettait tellement la salle à manger de son précédent ministère des Affaires européennes, qu’il en a voulu une, nouveauté pour la juridiction financière. On s’y contentait jusque-là d ‘une petite pièce où pouvaient être servis des cafés, thés.
ExtraEcclesiamnullasalus
Une France sécularisée et laïcarde est irréformable !
L’unique solution – il n’y en a pas d’autre(s) – réside dans un retour à nos racines catholiques romaines. Tant que nous ne reviendrons pas collectivement, en tant que nation, en tant que société civile, à la foi chrétienne sur laquelle notre pays a été bâti, et que nous avons rejetée et méprisée, nous avancerons vers notre perdition et notre rétribution. Nous boirons le calice jusqu’à la lie.
Un pays qui, après avoir dépénalisé, légalisé, banalisé et même osé constitutionnaliser le meurtre aggravé avec préméditation de l’enfant à naître, a perdu le sens des réalités profondes. La médiocrité et la lâcheté abyssales de nos politiciens n’est jamais que le reflet fidèle de la médiocrité, de la niaiserie, de la lâcheté et de l’indigence intellectuelle et spirituelle du peuple français en général. Et comme la démocratie c’est le pouvoir du peuple, une majorité d’ignorants, manipulée et endoctrinée par des médias achetés par nos gouvernants, votera toujours pour les mêmes imposteurs et joueurs de flûte qui nous dirigent. Autrement dit, ce n’est pas demain la veille que les déficits financiers de la France, à tous les étages, seront résorbés.
Errare humanum est, perseverare diabolicum.