Le maire Robert Ménard a choisi de faire de cette Féria un événement différent. Le nouvel élu veut redonner la Féria aux Bitterois, faire de cet événement une fête « plus familiale, plus traditionnelle », parce que, comme il l’a écrit dans une publication municipale :
« Béziers, ce n’est pas Ibiza. La Féria, ce ne peut pas être une boîte de nuit à ciel ouvert ou, en tous les cas, pas que cela. »
Ça s'est manifesté par une messe en ouverture, dans les arènes. La municipalité a voulu à tout prix réaffirmer les liens qui existent entre la corrida et la religion chrétienne. Pas d’ambiguïtés, juste un retour aux sources. Robert Ménard a réussi à transformer l’arène de la ville en gigantesque lieu de culte à ciel ouvert. Lorsque le prêtre prononce « Que le Seigneur soit avec vous », les 5 000 personnes présentes dans l’arène répondent en chœur par « et avec votre esprit ». C’est une première depuis que la Féria a été créée en 1968 à Béziers.
Certains laïcards ont tenté de créer une polémique. Sans succès. Même pour Abdel, de retour du Maroc : « Ça ne me dérange pas, moi. ».
Quant à Robert Ménard, il assume :
« Il faut arrêter de baisser le pantalon. On nous parle tout le temps des mosquées, et dès que nous on organise une messe chrétienne il y a un scandale. Non. On est dans un pays chrétien. »
Aucun Biterrois rencontré après la messe n’a condamné l’atteinte à la laïcité que dénonçaient pourtant plusieurs cadres de gauche… Tous ont unanimement salué un retour à une tradition qui commençait à s’effriter. Même le Midi Libre s’est montré dithyrambique au lendemain de la messe publique des arènes :
« On a vu des concerts de rock réunir moins de personnes dans les arènes de Béziers. »
Elie Haboud, député UMP de l’Hérault, avait même fait le déplacement pour assister à la messe.