Extraits d'une conférence donnée par Mgr Aillet, évêque de Bayonne :
"L’ouverture au monde souhaitée par le Concile Vatican II a souvent été interprétée dans les années postconciliaires comme une sorte de «conversion à la sécularisation» : cette attitude ne manquait certes pas de générosité, mais conduisait à négliger l’importance de la liturgie et à minimiser la nécessité d’observer les rites, réputés trop éloignés de la vie du monde qu’il fallait aimer et dont il fallait être pleinement solidaire, jusqu’à se laisser fasciner par lui. Il en est résulté une grave crise d’identité du prêtre qui ne percevait plus toujours l’importance du salut des âmes et la nécessité d’annoncer au monde la nouveauté de l’Evangile du Salut. La liturgie est sans conteste le lieu privilégié de l’approfondissement de l’identité du prêtre […].
La liturgie est blessée lorsque les fidèles sont livrés à l’arbitraire du célébrant, à ses manies, ses idées ou opinions personnelles, voire ses propres blessures. D’où l’importance encore de ne pas banaliser des rites qui, en nous arrachant au monde profane et donc à la tentation de l’immanentisme, ont le don de nous immerger d’un coup dans le Mystère et de nous ouvrir à la Transcendance. […]
L’obéissance du prêtre aux rubriques est encore le signe silencieux et éloquent de son amour pour l’Eglise, dont il n’est que le ministre, c’est-à-dire le serviteur. D’où l’importance aussi de la formation des futurs prêtres à la liturgie, et spécialement à la participation intérieure, sans laquelle la participation extérieure préconisée par la réforme manquerait d’âme et favoriserait une conception tronquée de la liturgie qui s’exprimerait en termes de théâtralisation excessive des rôles, de cérébralisation réductive des rites et d’autocélébration abusive de l’assemblée".
gm
“La liturgie est blessée lorsque les fidèles sont livrés à l’arbitraire du célébrant…”
Qu’il est bon d’entendre un évêque parler ainsi !
S’il fallait donner un exemple : celui des enterrements.
Lorsque les fidèles demandent une messe pour enterrer leurs défunts, dans certaines paroisses les prêtres la refuse (même de rite ordinnaire) et deviennent haineux si la famille demande une messe Pie V.
Ils interdisent même la croix pour accompagner le défunt de la porte de l’église à l’autel. C’est une honte !
Andrépaul
La plupart des fidèles n’ont pas suivi Vatican II. Mais ce qu’ils en retiennent c’est le flou qui a marqué la suite de cet évènement.
Ayant vécu cet “épisode” en fin d’adolescence
je n’ai pas compris que les mêmes personnes parfois de ma famille proche, ecclésiastiques notamment tenaient un langage inverse après ce concile. Depuis j’éprouve des doutes, non sur l’enseignement traditionnel de l’Eglise, mais sur les fantaisies que l’on peut constater ici ou là. Cérémonie oeucuménique avec une pasteure
femme, veillée pascale avec au menu un repas ordinaire avec vin rouge au programme.
Heureusement que Benoît XVI a rappelé que l’Eglise n’était pas née du Concile. Car bien sûr on ne précise plus de quel concile il s’agit. Tellement c’est évident.
louis
@gm a parfaitement raison et j’ai vécu moi-même récemment les obsèques de mon parrain par le père Boyer (doyenne de Cazères, Hte Garonne), pas de messe ! Mais des discours ne respectant pas le deuil, des excalamations, des personnes se succédant au micro etc.C’est pourquoi j’ai fait dire une messe traditionnelle à Paris pour le repos de son âme et je redoutec le décès de ma maman dans cette paroisse dont je suis originaire.Ils jouent avec la liturgie, ils la réinventent et se conduisent en pasteurs pentecôtistes ! Il faut beaucoup d’évêques comme celui-là et que le pape gronde !
Agnès
Je viens de lire la conférence de Mgr Aillet. Un point a retenu mon attention en particulier. Il dit (fin du 4ème paragraphe) : “Où mieux que dans la liturgie, en effet, le prêtre approfondira-t-il son identité SI BIEN DEFENIE (c’est moi qui souligne) par l’auteur de l’épitre aux Hébreux : « Tout grand-prêtre [en effet], pris d’entre les hommes, est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir dons et sacrifices pour les péchés » (He 5, 1).
Or, dans cette épître aux Hébreux, le grand-prêtre dont on parle, c’est le Christ me semble-t-il (en He 4,14 il est dit : “Ayant donc un grand prêtre souverain qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu […]”. Et en ce qui concerne les autres grands-prêtres dont il est fait mention, ce sont, sauf erreur de ma part, ceux de l’Ancien Testament (Aaron, Melkisédek. J’avoue que je ne vois pas trop le lien entre cette description des grand-prêtres (et particulièrement celle du grand-prêtre par excellence, le Christ) et les prêtres en général.
Labbé
Ah ! Si tous les évêques pouvaient tenir ce même langage, cela changerait l’Eglise en France.
Louis
Que c’est beau !
Merci
Roger
Et c’est Mgr André Vingt-Trois qui met les pieds dans le plat ce dimanche 21 mars en voulant laisser sermonner un rabbin (Rivon Krygier) donc qui nie la résurrection du Christ dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, si il n’y avait pas eu l’intervention de fidèles (qui eux-mêmes ont apparemment été éjecté de la cathédrale)dur dur d’accepter la vérité Mgr!!!.
Ceci est interdit et Mgr devrait le savoir et l’a reconnu car le rabbin à fait son discourt depuis la sacristie. Étrange non ???
Il serait préférable de laisser la parole à de vrais prophètes.
Il est dommage que la cathédrale soit souvent utilisée comme théâtre.
Tous mes respect à Mgr que je croyais quand même plus catholique que ça, mais personne n’est parfait.
ps: kto était de la partie!
pmc
Merci, Monseigneur.
C’est parfaitement exprimé.
Il m’a fallu longtemps pour comprendre le trouble généré par l’interprétation exagérée de “l’esprit du concile”…
Puissent de nombreux évêques rétablir les choses comme vous le faites, en communion avec le Saint Père.
Taillault
c’est à l’arbitrair des équipes liturgiques à qui l’on a à faire, donc ne nous trompons pas de cible.
PENsons surtout que les célébrants ont donné leur vie à Dieu: c’est à nous de les soutenir, de prier pour eux ainsi que pour le peuple dont ils ont la charge.
Gustave Minet
@ Taillault
Les équipes liturgiques ne feraient aucun dégât si elle n’existaient pas. Leur nom même d'”équipes” a déjà quelque chose de pas très catholique. Moi, quand on me parle d’équipes, d’ateliers, ou de chantiers, je sens déjà l’odeur du communisme.
Jacques
Il a fallu 50 ans pour s’en rendre compte!!!
Enfin, errare humanum est, perseverare diabolicum.
Rest à convaincre les autre évêques de renoncer aussi au messes de clowns.