Lettre de Mgr Marc Aillet aux fidèles du diocèse sur le projet de loi dit "mariage pour tous" :
"De nombreuses voix se sont élevées contre ce projet, à commencer par
les évêques qui, sans mot d’ordre, se sont prononcés clairement sur le
danger que représente ce projet pour l’équilibre de la société. Mais
aussi de nombreuses personnalités religieuses ou laïques, psychologues,
maires, élus, associations d’adoption…Pour réclamer un débat public, un collectif apolitique et aconfessionnel , « La manif pour tous »,
rassemblant toutes sortes d’associations, y compris d’homosexuels qui
en grande majorité ne demandent pas le mariage, s’est constitué pour
faire entendre la voix des citoyens qui s’opposent au projet de loi de
« mariage » pour les personnes de même sexe avec droit d’adopter des
enfants. Des manifestations, sans agressivité et sans anathème, se sont
déroulées à l’initiative de ce collectif le 17 novembre et les 8 et 9
décembre dans plusieurs villes de France. Une vague populaire est en
train de se former. Devant la sourde-oreille des pouvoirs publics et le
caractère sélectif, voire partial, des auditions organisées par la
commission des lois de l’assemblée nationale, ce collectif appelle à une grande manifestation nationale et unitaire le dimanche 13 janvier 2013 à Paris.
[…]
Face à l’échec apparent de tout ce qui a été mis en œuvre pour favoriser
le dialogue et le débat, je vous encourage volontiers à rejoindre la
manifestation du 13 janvier à Paris. Comme citoyen, mais aussi comme
pasteur de ce diocèse, je marcherai moi-même aux côtés de tous ceux
d’entre vous qui prendront la décision, librement et en conscience,
d’utiliser cet ultime moyen d’expression mis à notre disposition dans
une démocratie participative.Il s’agit d’une démarche positive et pacifique, pour défendre le
mariage entre un homme et une femme et le droit des enfants à être
accueillis et élevés par un père et une mère. En refusant ce projet de
loi de « mariage pour tous », nous n’entendons pas pour autant approuver
aucune forme de discrimination envers les personnes homosexuelles. La
discrimination consiste à faire des différences entre personnes dont les
situations sont objectivement identiques : or un couple de personnes de
même sexe n’est pas dans une situation objectivement identique à un
couple de personnes de sexes différents, car l’un peut engendrer et
fonder une famille, l’autre non. En revanche, on établirait une réelle
discrimination entre les enfants si, alors qu’ils naissent tous d’un
homme et d’une femme, les uns bénéficiaient d’un père et d’une mère et
les autres non. L’adoption consiste à donner des parents à des enfants
qui en sont privés, non de donner des enfants à des parents qui le
réclament. Le droit de l’enfant prime sur le droit à l’enfant. C’est
pour protéger le plus petit et le plus faible, que le code civil a
inscrit le mariage dans la loi, pour donner un cadre stable et
protecteur à l’enfant qui naît toujours d’un homme et d’une femme et qui
a besoin de cette double filiation pour se structurer dans son identité
personnelle. D’ailleurs, le nombre d’enfants adoptables étant tellement
faible par rapport au nombre de couples en demande d’adoption, les
couples de même sexe ne pourraient pas adopter : porte ouverte sur la
procréation médicalement assistée, voire la gestation pour autrui, qu’on
ne voit pas très bien comment, dans ces conditions, l’on pourrait
refuser aux personnes homosexuelles. En fin de compte, on imposerait à
tous l’accès de quelques-uns au mariage : le code civil en serait en
effet profondément modifié, avec la suppression des termes de père et de
mère.Cet enjeu sociétal ne doit pas nous faire oublier les gestes de
solidarité envers les plus démunis, et le nombre croissant de situations
de précarité en France, et pour lesquels des solutions politiques
tardent à venir. Et je veux remercier tous ceux parmi vous qui,
spontanément ou par l’intermédiaire des organismes caritatifs, en
particulier le Secours catholique et la Conférence St-Vincent de Paul,
redoublent de générosité en ces temps de grand froid. Mais vous
comprendrez que notre mobilisation doit être forte face à un enjeu
sociétal où s’exprime l’ampleur de la crise existentielle et morale qui
est sous-jacente à la crise économique et sociale actuelle.Le bien commun que nous voulons servir n’est pas la somme des
intérêts particuliers, ce qui induirait une compétition et des divisions
au sein d’une société traversée par les revendications souvent
agressives de minorités ; mais le bien commun est le bien que tous
peuvent rechercher en commun et qui doit garantir les droits
fondamentaux de tous les citoyens, sans acception de personne, à
commencer par les plus petits et les plus faibles, en l’occurrence
l’enfant. Comme je l’ai déjà dit, la prière doit rester le premier moyen
de notre mobilisation au service du bien commun. Aussi je vous propose
de consacrer la journée du vendredi 11 janvier au jeûne et à la prière.En vous invitant au discernement, je vous assure de mes sentiments
dévoués dans le Christ et Son Eglise, et je prie l’Enfant-Jésus de la
crèche, dont nous attendons la venue avec Marie et Joseph, de nous
encourager à prendre en conscience nos responsabilités."
nemo
J’ai fait un reve :
“J’aimerais habiter dans les Pyrénées Atlantique et aussi avoir monsieur Bompard comme maire et Marion Maréchal Lepen comme député …”
PG
Plus il y aura d’évêques marchant le 13 janvier, plus le barjotisme et les récupérations politiques seront marginalisées.
Malloy
Monseigneur devra-t-il se mettre en jean-baskets, pour ne pas se faire vider???
Michèle
J’allais le dire: la kapo en chef va-t-elle contraindre les évêques à manifester en tenue de camouflage?
chouan 12
Bravo, Monseigneur, comme nous aimerions que vous soyez très nombreux les pasteurs de l’Eglise.
Gran
J’aime bien votre rêve Nemo … ;-))
Et moi je rêve, pour le 13 janvier, d’un rang complet d’évêques en soutane et calotte violette (si on avait un ou deux cardinaux en plus ce serait le summum), qui montreraient ainsi leur soutien en tant que pasteurs et citoyens.