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Mgr Aillet répond aux attaques

Suite aux attaques diffusées par la presse, Mgr Marc Aillet a écrit à ses diocésains. Extrait :

A"[…] Je note que les griefs exposés dans cet article portent d’abord sur ma « gouvernance épiscopale », ce qu’on pourrait appeler l’« organisation cultuelle », qui est, je le rappelle, de la stricte compétence de l’Eglise, en régime de séparation des Eglises et de l’Etat, et selon des règles qui sont établies par le Code de Droit canonique.

Je me dois tout d’abord de récuser l’accusation selon laquelle mon gouvernement épiscopal, « par manque de concertation, ressemble à une dictature ». J’ai un conseil épiscopal qui collabore étroitement à ma charge et avec qui je prends, selon le Droit de l’Eglise, toutes les décisions qui m’incombent. Les lieux de débat ou de dialogue ne manquent pas dans notre diocèse, à commencer par les Conseils pastoraux des paroisses. Faut-il rappeler que, dans le cadre de la visite pastorale du diocèse,  j’ai déjà visité 51 paroisses, à raison de 5 jours d’immersion complète dans une paroisse par mois, où je rencontre systématiquement tous les fidèles engagés dans l’animation pastorale de nos communautés chrétiennes et où un échange libre et approfondi est organisé avec le Conseil pastoral. […]

La pénurie des vocations sacerdotales dans notre diocèse et le vieillissement de notre clergé, dont j’ai conscience qu’ils sont une cause de souffrance pour tous, m’ont conduit à rouvrir le Séminaire diocésain et à appeler des prêtres de l’extérieur disponibles pour la mission. S’il n’y avait que 2 séminaristes quand je suis arrivé,  qui ne se réjouirait des 21 séminaristes et des 3 propédeutes qui se préparent aujourd’hui à servir le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron ? […] La réouverture du Séminaire est sans conteste le fruit de la prière des fidèles et très spécialement de l’adoration eucharistique perpétuelle mise en place à Bayonne et à Pau depuis 2009, précisément pour demander des vocations au Seigneur. L’engagement généreux de près de 600 fidèles inscrits – sans compter les autres – à une heure hebdomadaire d’adoration, montre que cette initiative répond bien aux souhaits des baptisés. […]

Il est vrai que j’ai accueilli, depuis mon arrivée, des prêtres étrangers, essentiellement en provenance d’Afrique, avec une convention Fidei Donum, qui apportent une aide très appréciable dans les paroisses où ils exercent leur ministère comme prêtres coopérateurs. J’ai aussi appelé des communautés qui peuvent, grâce à Dieu, mettre des jeunes prêtres à la disposition de nos communautés paroissiales. Trois prêtres de la Fraternité Saint-Thomas Becket sont à mi-temps au service de la Paroisse Notre-Dame de l’Assomption-Bayonne, implantés sur Saint-Amand, et à mi-temps au service des jeunes, en particulier dans les établissements catholiques. S’ils assurent le service de la messe en forme extraordinaire, l’essentiel de leur ministère se déploie selon la forme ordinaire. En outre, en concertation étroite avec mon conseil épiscopal, j’ai confié la paroisse Notre-Dame du Rocher – Biarritz  à la Communauté Saint-Martin, association sacerdotale de droit pontifical. Je rappelle que si le latin et le chant grégorien ont une place prépondérante dans la célébration de leur « messe de communauté », les prêtres de Saint-Martin célèbrent exclusivement selon la forme ordinaire, dans les paroisses qui leur sont confiées. Ce n’est pas parce que ces prêtres ont fait le choix de la soutane comme signe de leur appartenance communautaire qu’ils doivent être étiquetés comme « conservateurs » ou « résistants aux évolutions du Concile Vatican II » : ce sont des affirmations gratuites et sans fondement. Dois-je préciser que la Communauté Saint-Martin compte 95 séminaristes en formation, comptabilisés par la Conférence des évêques de France parmi les 750 séminaristes diocésains, qu’elle a été appelée dans 15 diocèses de France et deux diocèses étrangers (Santa Clara à Cuba et Gênes en Italie). De plus, une vingtaine de diocèses sont en liste d’attente aujourd’hui pour bénéficier de leurs services.

L’importance disproportionnée qui est donnée par l’article de Sud-Ouest à la messe selon la forme extraordinaire, puisque le pape Benoît XVI en a libéré l’usage, m’apparaît comme un point de fixation qui prétend avaliser la thèse de mes « penchants intégristes », adjectif qui, dans le contexte actuel, pourrait être assimilé à de la diffamation. Je rappelle seulement que sur 17 messes proposées aux fidèles chaque week-end sur la ville de Bayonne, 16 sont célébrées selon la forme ordinaire (dont 15 en français et 1 en basque), et 1 en latin selon la forme extraordinaire. Il faut donc raison garder. De même sur toute l’agglomération paloise, une seule messe par week-end est célébrée selon la forme extraordinaire. […]

Quand on assimile la dévotion aux deux Cœurs unis de Jésus et de Marie à des « symboles intégristes », en faisant référence à la Consécration du diocèse au Sacré-Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie le jour de la Pentecôte 2014, avec la bagatelle de 1500 fidèles, c’est tout simplement odieux. Je rappelle que la dévotion au deux Cœurs unis est une donnée centrale de l’Ecole française de Spiritualité, en particulier de Saint Jean Eudes, dont Mgr Dubost, évêque d’Evry, a plaidé la cause devant l’assemblée plénière des évêques de France en novembre 2014, pour obtenir l’approbation des évêques destinée à appuyer la demande faite à Rome par les Eudistes pour que Saint Jean Eudes soit proclamé Docteur de l’Eglise. […]

Quant à l’ouverture de deux petites écoles hors contrat sur la côte basque et l’agglomération paloise, faut-il rappeler que cela est du ressort strict des familles, au nom de la liberté pour les parents de choisir l’école de leurs enfants, principe qui fonde l’existence même de l’enseignement catholique en France. L’évêque n’intervient que dans la mesure où ces familles, qui participent activement à la vie de notre Eglise diocésaine, demandent un soutien de type pastoral et spirituel auquel elles ont droit, au même titre que tous les fidèles. Mon engagement auprès de l’enseignement catholique diocésain est suffisamment connu pour qu’on ne m’en fasse pas reproche.

Les griefs concernant mes positions en matière sociétale

Quant à mes prises de position par rapport aux questions sociétales – l’avortement et l’Euthanasie, la loi sur le mariage entre personnes de même sexe, je n’ai rien fait d’autre que de rappeler l’enseignement constant du Magistère de l’Eglise. Sait-on que c’est le Concile Vatican II qui a parlé de l’avortement comme d’« un crime abominable » (Constitution Gaudium et Spes n. 51 § 3) ? Connaît-on les paroles très claires et sans détour du Pape François, à de nombreuses reprises, sur le drame de l’avortement « qui nous fait horreur », a-t-il lâché il y a quelques mois devant corps diplomatique ? […]

Je m’attache à demeurer libre par rapport à toute orientation politique de type partisan. J’ai assez précisé que mon soutien à « la Manif pour tous » était conditionné par le constat que ce mouvement de très grande ampleur – qui a rassemblé des centaines de milliers de citoyens français, avec de très nombreux jeunes et beaucoup de familles de la génération Jean Paul II et Benoît XVI et qui comptent parmi les forces vives de notre Eglise de France –  ne s’était pas laissé récupérer par les partis politiques quels qu’ils soient. D’ailleurs on a bien vu comment les partis d’opposition, dits de droite ou d’extrême droite, se sont brisés sur ce mouvement, faute de consensus en leur propre sein. Loin de toute politique partisane, qui échappe rarement à la tentation de l’intérêt et du pouvoir et qui oublie souvent le Bien commun, je parle, avec la Doctrine sociale de l’Eglise, de la Politique avec un grand « P », dont le Pape François a dit, à la suite de ses prédécesseurs, qu’elle est « une forme éminente de la charité », en vue du Bien commun. Et le Bien commun, comme l’a répété avec force le Pape François devant le Parlement européen suppose une conception des droits humains, qui pour ne pas se réduire à des droits individuels et même individualistes, doivent être assortis de devoirs précis (cf. Discours au Parlement européen, le 25 novembre 2014). […]"

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