Dans un long communiqué, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, pose un certain nombre de questions sur la crise sanitaire, en refusant de dicter une conduite ni de prendre position, de manière dogmatique, pour ou contre le vaccin :
[…] On nous dit que la vaccination est le seul moyen, dans la situation actuelle, de stopper l’épidémie et d’atteindre l’immunité collective. Mais qu’en est-il des traitements qui existent et qui sont efficaces ou des autres moyens de prévention préconisés pour renforcer nos défenses immunitaires naturelles ? Est-il avéré que l’hydroxychloroquine, qui a été frappée d’interdiction en France par décret, a été autorisée dans d’autres pays européens ? Qu’en est-il de l’Ivermectine dont il semble que l’efficacité soit démontrée ? Qu’en est-il de la liberté des médecins de prescrire des traitements contre la covid-19 ?
Le mot « vaccin » résonne dans l’inconscient collectif comme un progrès indéniable qui a apporté de grands bienfaits à l’humanité. Que l’on pense au vaccin contre le Tétanos, pour lequel on n’a toujours pas trouvé de traitement pour éviter une mort inéluctable. L’épidémie de Covid-19 est-elle du même ordre, le risque d’en mourir est-il comparable ? Le taux de mortalité est-il particulièrement inquiétant ? Le nombre de contaminations fait-il croitre de manière exponentielle le nombre de décès ? Les vaccins protègent-ils contre les « variants » ?
Les vaccins mis sur le marché actuellement en France sont-ils des vaccins à proprement parler ou des « thérapies géniques » innovantes ? Pourquoi l’Agence européenne du médicament, suivie par l’Agence Nationale de sécurité du médicament en France, n’a-t-elle accordé qu’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) « conditionnelle » et pourquoi les firmes pharmaceutiques ont-elles été exemptées d’indemnisation pour leurs effets indésirables ? Si la phase expérimentale 3 ne s’achèvera pour Pfizzer par exemple qu’en octobre 2023, cela signifie-t-il qu’il faille craindre pour la sécurité du médicament à moyen ou long terme ? Des effets indésirables, voire mortels, ont-ils été recensés depuis l’utilisation de ces « vaccins » et les médecins traitants ont-ils été invités à informer leurs patients de ces risques ? Pourquoi n’invoque-t-on pas le « principe de précaution » si présent dans le discours public quand il s’agit de la protection de l’environnement ?
La dernière question concerne l’utilisation avérée, au moins pour le vaccin Astrazeneka, puisqu’il n’existe aucune notice d’information sur la composition des trois autres vaccins – ce qui est pour le moins étrange –, de cellules issues de fœtus avortés. La Congrégation pour la Doctrine de la foi a publié, le 20 décembre 2020, une « Note sur la moralité de l’utilisation de certains vaccins ». La question n’est pas nouvelle puisque d’autres vaccins qui circulent depuis les années 1960 (contre la rubéole, la varicelle, l’hépatite A et le zona), ont déjà suggéré à l’Eglise de se prononcer par le passé. Le dernier document en date, cité par la Note de 2020, est l’Instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Dignitas personae, du 8 décembre 2008. Si l’Eglise porte évidemment un jugement négatif sur l’utilisation de cellules issues de fœtus avortés dans l’expérimentation et la fabrication des vaccins, qu’en est-il de la coopération au mal des utilisateurs de ces vaccins ? C’est une question éthique que l’on ne saurait éluder.
Enfin, le pass-sanitaire est présenté souvent de manière altruiste, comme nécessaire pour éviter que des non vaccinés contaminent les autres, par exemple les clients d’un restaurant ou les personnes les plus vulnérables que nous côtoyons ? Mais si ceux-ci sont vaccinés, que risquent-ils ? D’ailleurs le vaccin anti-covid protège-t-il de la contamination et de la transmission du virus ? La parole publique n’est pas claire : dans un mémoire au Conseil d’Etat du 28 mars 2021, le Ministre de la Santé affirme, arguments à la clé, qu’il y a toujours un risque pour les personnes vaccinées, mais le Premier Ministre dans son allocution du 21 juillet sur TFI, affirme sans ambages que l’on est protégé. Qui croire ? Et si le vaccin ne protège pas, pourquoi les vaccinés seraient-ils davantage admis dans certains lieux que les non-vaccinés ? A-t-on évalué les contraintes que le pass-sanitaire fera peser sur les citoyens dans la vie quotidienne ? Ne représente-t-il pas en fin de compte une obligation vaccinale déguisée ?
Comment concilier les textes de loi, depuis le Code de Nuremberg, qui interdisent toute obligation vaccinale ? Si le 8 avril 2021, un arrêt de la CEDH (Cour Européenne des droit de l’homme) a autorisé la vaccination obligatoire à certaines conditions, une résolution du Parlement Européen, votée le 27 janvier 2021, par tous les pays de la Communauté, y compris la France, demande « de s’assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n’est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement » (7.3.1) et « de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner » (7.3.2). Qu’en penser ? […]
Mgr Aillet nous invite à la sérénité, dans le plus grand respect de tous, quelle que soit notre option, en refusant de stigmatiser ceux qui font d’autres choix.