Dans un long entretien publié sur le site d’information de la Maison Générale de la Fraternité Saint-Pie X (DICI), son supérieur général, Mgr Bernard Fellay, exprime sa reconnaissance à l’égard de Benoît XVI :
« Il ne suffit pas de faire de grandes déclarations de foi, il ne suffit pas d’attaquer ou de condamner les erreurs ; beaucoup pensent avoir rempli leur devoir de chrétien en ayant fait cela, c’est une erreur. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, c’est une partie, mais la foi dont parlent saint Paul et l’Ecriture Sainte, c’est la foi informée, c’est-à-dire qui est imbibée de charité. C’est la charité qui donne la forme à la foi. La charité, c’est l’amour de Dieu et par conséquent l’amour du prochain. Il s’agit donc d’une foi qui se tourne vers ce prochain qui est certainement dans l’erreur et qui lui rappelle la vérité mais d’une manière telle que, grâce à ces rappels, le chrétien pourra semer la foi, remettre dans la vérité, amener cette âme vers la vérité. Ce n’est donc pas un zèle amer, c’est au contraire une foi rendue chaleureuse par la charité. Ce que doivent faire les fidèles, c’est leur devoir d’état. Garder la foi, une foi bien imbibée de charité, profondément ancrée dans la charité, qui va leur permettre d’être sans découragement, sans zèle amer, sans rancune mais avec cette joie, celle du chrétien qui consiste à savoir que Dieu nous aime tant qu’Il est prêt à vivre avec nous, à vivre en nous dans la grâce. […]
Si on veut, et certainement on veut une restauration de l’Eglise, c’est là qu’il faut aller. C’est à la source, et la source, c’est la messe. Pas n’importe quelle liturgie, une liturgie, j’ai envie de dire, extrêmement sainte. Sainte à un point inimaginable. D’une sainteté extraordinaire, vraiment forgée par l’Esprit Saint à travers les siècles, rédigée par des papes saints eux-mêmes, et donc d’une profondeur extraordinaire. Il n’y a absolument aucune comparaison entre la nouvelle messe et cette messe-là. Ce sont vraiment deux mondes, et j’allais dire, les chrétiens un peu sensibles à la grâce s’en rendent compte bien vite. Bien vite. Hélas, aujourd’hui, on constate que beaucoup ne le voient même plus ! Mais pour moi c’est évident que vouloir la restauration de l’Eglise doit commencer là. Donc c’est pour cela que je suis profondément redevable au pape Benoît XVI pour avoir remis la messe. C’était capital, c’est capital. La Fraternité soigne la messe, veut cette messe, et elle soigne aussi celui qui la dit, et il n’y en a pas trente-six, c’est le prêtre. Donc c’est vraiment le but même de la Fraternité : le sacerdoce, le prêtre, former les prêtres, aider les prêtres, sans aucune limitation, non, pas de limitation, on n’a pas d’exclusivité pour quelqu’un, non ! C’est le prêtre tel que Notre Seigneur l’a voulu. En lui rappelant, justement ces trésors qu’aujourd’hui beaucoup ignorent. C’est tragique. »