Le moment était mal choisi pour promouvoir à la chancellerie du diocèse de Toulouse un prêtre condamné pour abus sexuels. Juste après le scandale de l’affaire Betharram, Mgr de Kérimel aurait pu avoir un peu de jugeote. Confronté aux critiques, il maintient sa décision et s’en explique dans une lettre hallucinante de deux pages, estimant que le prêtre condamné répond au critère exigé par le droit canonique “au-dessus de tout soupçon”… Selon la victime, non seulement l’abbé Spina ne lui a pas demandé pardon, mais au procès il l’a accusé de le poursuivre pour l’argent, d’aller voir des prostituées, d’avoir le sida…
Au passage l’évêque commence son courrier en étrillant « le prisme déformant de la presse ». Cette presse sans laquelle une décision incompréhensible aurait pu passer en catimini et ne nécessiter aucune explication embarrassante… C’est trop facile.
Et ce n’est pas tout, l’évêque de Toulouse précise que “la victime DOIT aller de l’avant pour se reconstruire”. Quelle énergie fabuleuse est capable de déployer Mgr de Kerimel pour l’accompagnement et la réinsertion d’un coupable. On aimerait juste qu’une pareille énergie soit déployée pour les victimes…
Enfin, sachez que passer du poste de vice-chancelier à celui de chancelier ne constitue pas une promotion, “comme certains organes de presse ont voulu le faire”. S’est-il relu avant de signer ce torchon ?
Evidemment, qu’il ne s’étonne pas maintenant d’être la cible des associations de défense des victimes. Elles ne le lâcheront pas et on peut, sans trop de tromper, estimer que Mgr de Kerimel subira le même sort que Mgr Barbarin.