Mgr Hervé Giraud, évêque de Viviers, a mis publiquement en cause la décision de son confrère de Toulouse de nommer l’abbé Spina, condamné en 2006 pour viol, chancelier du diocèse de Toulouse. Mgr Giraud déclare dans La Vie :
Lʼarchevêque de Toulouse parlait de « principe de miséricorde » mais je me suis dit que nous nʼavions vraiment pas la même notion de la miséricorde. Qui doit faire miséricorde ? Je ne pense pas quʼun évêque puisse faire miséricorde sans prendre en compte les personnes victimes. Certes, ce nʼest pas simple car il faut bien veiller aussi à lʼavenir du prêtre mais il y a bien dʼautres manières de lui ouvrir un chemin de vie
L’évêque de Viviers met aussi en cause la collégialité :
La collégialité entre évêques ne suffit pas. Elle peut paralyser. Elle peut aussi montrer une détermination commune pour la prévention des abus et violences sexuelles. Mais en amont de la collégialité, il y a, pour un évêque diocésain, le souci de tout le peuple de Dieu. Je dois dʼabord avoir une sollicitude pour toute lʼÉglise et donc être solidaire du peuple qui mʼest confié
Sur France Inter, il ajoute :
« Il ne s’agit pas d’abord d’affronter un confrère, je ne connais pas les circonstances qui ont amené à cette décision, mais j’ai eu des réactions vraiment de gauche et de droite pour faire très court, de conservateurs et de progressistes et je voyais que tout le monde était indigné par cela.
Je voyais que cette opinion publique, il fallait qu’elle s’exprime par une voix un peu plus épiscopale, et qu’on avait tellement travaillé à se mettre à l’écoute des victimes pendant des années, on arrivait à trouver une attitude juste vis à vis d’elles, à se mettre de leur point de vue, vraiment il ne faut pas pas qu’on revienne en arrière.
Bien sûr, il ne faut pas de double peine pour ce prêtre, mais il y a d’autres manières de lui confier un avenir et pas forcément en donnant une mission qui demande une intégrité assez forte. Il y a encore beaucoup à faire, il y a beaucoup de prévention à faire, il ne faut pas qu’un événement comme celui ci empêche cette attente qu’il y a du côté des victimes ».